0views, 0 likes, 0 loves, 0 comments, 0 shares, Facebook Watch Videos from Gaza la vie: C'est ainsi que les AlgĂ©riens ont exprimĂ© leur amour pour la Qu'est-ce que la cristallisation en amour ? Dans De l'Amour, Stendhal expose sa dĂ©finition de la cristallisation amoureuse. Un homme rencontre une femme et est Ă©bloui par sa beautĂ©. Comment tombe-t-il alors amoureux ? “La premiĂšre cristallisation commence. On se plaĂźt Ă  orner de mille perfections une femme de l'amour de laquelle on est sĂ»r ; on se dĂ©taille tout son bonheur avec une complaisance infinie. Cela se rĂ©duit Ă  s'exagĂ©rer une propriĂ©tĂ© superbe, qui vient de nous tomber du ciel, que l'on ne connaĂźt pas, et de la possession de laquelle on est assurĂ©. Laissez travailler la tĂȘte d'un amant pendant vingt-quatre heures, et voici ce que vous trouverez. Aux mines de sel de Salzbourg, on jette dans les profondeurs abandonnĂ©es de la mine un rameau d'arbre effeuillĂ© par l'hiver ; deux ou trois mois aprĂšs, on le retire couvert de cristallisations brillantes les plus petites branches, celles qui ne sont pas plus grosses que la patte d'une mĂ©sange, sont garnies d'une infinitĂ© de diamants mobiles et Ă©blouissants ; on ne peut plus reconnaĂźtre le rameau primitif. Ce que j'appelle cristallisation, c'est l'opĂ©ration de l'esprit, qui tire de tout ce qui se prĂ©sente la dĂ©couverte que l'objet aimĂ© a de nouvelles perfections.” Le travail de la passion crĂ©e une illusion, ou plutĂŽt une auto-illusion donc une mystification de l'ĂȘtre aimĂ© par l'amoureux la femme rĂ©elle n'existe plus, seul existe l'ĂȘtre parfait pour l'amoureux. Stendhal affirme que l'amoureux crĂ©e son objet la femme aimĂ©e Ă  partir d'une rĂ©alitĂ©, certes, mais d'une telle maniĂšre que la femme rĂ©elle est transfigurĂ©e par la passion. Et Stendhal de constater de maniĂšre ironique “L’on dirait que par une Ă©trange bizarrerie du coeur, la femme aimĂ©e communique plus de charme qu’elle n’en a elle-mĂȘme” C'est aussi la cristallisation qui rend incommunicable la passion des autres l'amour crĂ©e atour de l'aimĂ© un halo que seul l'amoureux voit et comprend. GrĂące Ă  la cristallisation, Stendhal Ă  mis au jour ce grand mĂ©canisme qui agite le coeur sans forcĂ©ment que l'homme se contrĂŽle lui-mĂȘme. StevenLevac a sorti son premier album en 2021 qui a fait fureur et aujourd'hui il lance sa nouvelle chanson (C'est quoi l'amour). Radio Plaisirs Country Station de Radio Country au QuĂ©bec
L’amour peut ĂȘtre dĂ©fini comme un intĂ©rĂȘt, un goĂ»t trĂšs vif manifestĂ© par quelqu’un pour une catĂ©gorie de choses, pour telle source de plaisir ou de satisfaction Cf. Larousse. Le mot Monde » vient du grec Cosmos»; c’est un systĂšme, une rĂ©alitĂ© de conjonctures que nous rencontrons tous les jours. Ce sont aussi des influences ou tendances Ă©tablies sous l’égide du malin. 1 Jean 2 15-17 LSG N’aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du PĂšre n’est point en lui; car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie, ne vient point du PĂšre, mais vient du monde. Et le monde passe, et sa convoitise aussi; mais celui qui fait la volontĂ© de Dieu demeure Ă©ternellement. » Que signifie cette recommandation? Et pourquoi le fait d’aimer le monde fait de nous des ennemis de Dieu ? Non, non le mot n’est pas trop fort ! En effet, la Parole est mĂȘme trĂšs claire Ă  ce sujet. Jacques 4 4 LSG AdultĂšres que vous ĂȘtes! Ne savez-vous pas que l’amour du monde est inimitiĂ© contre Dieu ? Celui donc qui veut ĂȘtre ami du monde se rend ennemi de Dieu.» L’ inimitiĂ© est un sentiment d’hostilitĂ©, d’aversion, voire de haine. Mais alors qu’est-ce que l’amour du monde? Cela veut-il dire que nous devrions vivre en autarcie, coupĂ©s du monde et de tout ce qui s’y rapporte? Dans le monde mais pas du monde ! Non, le Seigneur JĂ©sus ne dĂ©sire pas que nous soyons coupĂ©s du monde, loin de tout, et que nous vivions de façon sectaire. Le PĂšre Lui-mĂȘme L’a envoyĂ© dans le monde pour une mission que nous connaissons, celle de venir libĂ©rer les captifs, guĂ©rir les malades, donner la vie en abondance, etc. Et Il a accompli Sa mission avec brio, par ce sacrifice suprĂȘme Ă  la croix ! Dans la priĂšre que JĂ©sus adresse au PĂšre dans Jean 17, il y a une nuance faite entre le fait d’ĂȘtre dans le monde et le fait d’appartenir au monde. En effet, nous sommes dans le monde mais nous ne sommes pas du monde. Cela veut dire que nous ne devons pas nous laisser influencer et vivre selon ses principes les nouvelles tendances, l’appĂąt du gain, les plaisirs charnels, etc. Revenons Ă  notre verset de base, 1 Jean2 15-17. Lorsque nous aimons le monde, c’est-Ă -dire, lorsque nous laissons de vains dĂ©sirs nous dominer, nous n’avons pas de ce fait, l’amour de Dieu en nous La convoitise de la chair est tout ce qui a rapport avec les Ɠuvres de la chair. Galates 519-21 nous en donne une liste dĂ©taillĂ©e, mais en voici dĂ©jĂ  quelques-unes l’impudicitĂ©, l’idolĂątrie, les jalousies, les divisions, ou encore l’ivrognerie. La convoitise des yeux est axĂ©e sur l’apparence extĂ©rieure, le paraĂźtre et le culte de la beautĂ©. L’orgueil de la vie s’apparente Ă  de la cupiditĂ©, la soif du pouvoir et au dĂ©sir de possĂ©der toujours plus. Toutes ces choses nous Ă©loignent de Dieu, sachant que Dieu est Esprit et que les dĂ©sirs de la chair sont contraires Ă  ceux de l’Esprit. Nous ne pouvons pas Ă  la fois servir ces choses et aimer Dieu. Rappelons-nous donc ce que nous dit Matthieu 6 24 LSG Nul ne peut servir deux maĂźtres. Car, ou il haĂŻra l’un, et aimera l’autre ou il s’attachera Ă  l’un, et mĂ©prisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon. » Rien qu’en observant les temps dans lesquels nous vivons, tout pousse Ă  la perversion et autres dĂ©rives. L’une des armes que le diable utilise est la sĂ©duction. Il viendra toujours nous tenter avec des propositions qui Ă  premiĂšre vue paraissent attrayantes, mais qui pour finir, nous conduiront Ă  notre perte. Jacques 1 13-15 LSG Que personne, lorsqu’il est tentĂ© ne dise C’est Dieu qui me tente. Car Dieu ne peut ĂȘtre tentĂ© par le mal, et Il ne tente Lui-mĂȘme personne. Mais chacun est tentĂ© quand il est attirĂ© et amorcĂ© par sa propre convoitise. Puis, la convoitise, lorsqu’elle a conçu, enfante le pĂ©chĂ©; et le pĂ©chĂ© Ă©tant consommĂ©, produit la mort. » Nos alliĂ©s le Saint-Esprit et la Parole de Dieu! Jean 15 18-19 LSG Si le monde vous hait, sachez qu’il M’a haĂŻ avant vous. Si vous Ă©tiez du monde, le monde aimerait ce qui est Ă  lui; mais parce que vous n’ĂȘtes pas du monde, et que Je vous ai choisis du milieu du monde, Ă  cause de cela le monde vous hait. » Le Seigneur savait qu’aprĂšs Son dĂ©part, les choses ne seraient pas toujours faciles pour nous. Pour avoir Lui-mĂȘme Ă©tĂ© dans le monde, Il savait combien la tĂąche pourrait s’avĂ©rer ardue et savait que nous aurions des tribulations. C’est pour cela qu’Il nous a fait la promesse de nous envoyer le Saint-Esprit, le consolateur, qui nous conduirait dans toute la Lui qui nous guide, nous Ă©claire et nous rĂ©vĂšle les mystĂšres de la Parole, afin que nous ne pĂ©rissions point par manque de connaissance. Dans Matthieu 4, le Seigneur JĂ©sus a su rĂ©sister au diable en lui prĂ©sentant la Parole avec le fameux Il est Ă©crit !». ConnaĂźtre la Parole de Dieu et la maĂźtriser est primordial dans notre marche chrĂ©tienne. Une relation privilĂ©giĂ©e et intime avec le Saint-Esprit saura nous garder de toutes ces convoitises. Nous serons Ă  mĂȘme de laisser Ses dĂ©sirs prendre la place dans nos cƓurs. Comme nous le savons, notre Dieu est un Dieu jaloux. Dans DeutĂ©ronome 5 9, la Parole nous met en garde contre l’idolĂątrie. Par moment, et Ă  tort, nous avons tendance Ă  penser que l’idolĂątrie, c’est seulement se prosterner devant des images taillĂ©es ou des reprĂ©sentations quelconques. L’idolĂątrie est beaucoup plus subtile que cela; elle consiste aussi Ă  aimer une personne, une activitĂ©, ou encore un objet plus que Dieu. Cela peut bien ĂȘtre Ă©galement une carriĂšre, un projet, des biens matĂ©riels, une relation, etc. Toutes ces choses ne sont pas mauvaises, mais elles ne doivent pas prendre la place de Dieu sur le trĂŽne de nos cƓurs. Ne pas possĂ©der certaines choses ne signifie pas que nous sommes pauvres ou malheureux. Le Seigneur ne dĂ©sire pas non plus que nous ayons une vie misĂ©rable. Bien au contraire, Il souhaite que nous prospĂ©rions Ă  tous Ă©gards, c’est-Ă -dire qu’Il dĂ©sire que nous soyons comblĂ©s et prospĂšres dans tous les aspects de nos vies. Seulement, nous devons garder Ă  l’esprit que notre bien le plus prĂ©cieux, c’est notre salut. Que servirait-il Ă  un homme de gagner tout le monde, s’il perdait son Ăąme ? » demande JĂ©sus dans Matthieu 16 26 LSG. En effet, aspirer Ă  vivre une vie agrĂ©able et confortable n’est pas une mauvaise chose en soi, cependant nous ne devons pas omettre que nous sommes de passage sur la terre. Matthieu 633 BDS Faites donc du Royaume de Dieu et de ce qui est juste Ă  ses yeux votre prĂ©occupation premiĂšre, et toutes ces choses vous seront donnĂ©es en plus.» Voici l’une des recommandations que le Seigneur nous a donnĂ©e. En effet, nous devons plutĂŽt aspirer aux choses d’en haut; se soucier avant tout, des intĂ©rĂȘts du Royaume. Nous avons un mandat de la part du Seigneur et avons un rĂŽle Ă  jouer. Nous sommes des disciples, et nous ne devons pas attendre patiemment le retour du MaĂźtre et subir le monde. Notre prioritĂ© doit ĂȘtre de rĂ©pandre la Bonne Nouvelle du Salut autour de nous. En tant que chrĂ©tiens, nous devons avoir soif de justice. Comme le Seigneur nous le recommande, nous ne devons pas nous soucier du lendemain, ni s’inquiĂ©ter du manger ou du boire, ou de quoi nous serons vĂȘtus, car en le faisant, nous agissons comme des paĂŻens. Notre PĂšre cĂ©leste saura toujours prendre soin de nous et nous combler au-delĂ  de nos attentes. Le monde dans lequel nous vivons passera, ainsi que sa convoitise. Mais si nous faisons la volontĂ© de Dieu, nous demeurons Ă©ternellement. Oui, ce monde et tout ce qu’il propose passera, mais La parole de Dieu, elle ne passera jamais.
Amouret haine, haine et amour traversent, divisent, animent et participent Ă  la structuration de tout ce qui Ă©tĂ© et demeurent essentiel dans la pensĂ©e, du mythe Ă  la science, en passant par la religion, la philosophie ou la politique. Que ce soit comme philia, agapĂš ou Ă©ros. DĂšs lors, il n’est pas Ă©tonnant que la psychanalyse elle
RĂ©sumĂ©. En partant d’un cas clinique d’érotomanie est dĂ©veloppĂ©e une rĂ©flexion sur la pratique du transfert dans la psychose. Ce cas nous fait enseignement d’une part sur la maniĂšre dont peut ĂȘtre assumĂ© le transfert avec le sujet psychotique, et d’autre part sur ce que le sujet invente comme solution autogĂšne, ici dĂ©lirante, pour parer Ă  l’éminence du rapport mortifĂšre Ă  sa psychose. Le clinicien doit pouvoir trouver lĂ  un modĂšle de sa visĂ©e de thĂ©rapeute, soit l’instauration d’une fonction de limite de la jouissance. Article Au commencement de la psychanalyse Ă©tait l’amour », nous rappelle Solal Rabinovitch1. C’est en effet par les premiĂšres manifestations du transfert que la question de l’amour s’est introduite dans la pensĂ©e analytique, dĂ©s ses dĂ©buts. Il n’est pas la peine de rappeler la cure d’Anna O. par Breuer et Freud, ni l’insistance de Lacan sur ce point qui y consacra une annĂ©e entiĂšre de son sĂ©minaire. Mais c’est en passant par cet amour fou qu’est l’érotomanie que j’ai souhaitĂ© aborder la pratique clinique de la psychose, qui ne peut Ă©viter la question du transfert avec les sujets psychotiques. Je vais alors tenter de tĂ©moigner d’un transfert psychotique et de son maniement dans une cure, Ă  travers ce rĂ©cit clinique, qui viendra aussi nous enseigner l’intĂ©rĂȘt pour le sujet de la solution Ă©rotomaniaque, mais aussi ses quelques dĂ©convenues. Cette patiente, ĂągĂ©e de 53 ans quand elle est venue me consulter sur les recommandations de la mĂ©decine du travail, m’avait Ă©tĂ© adressĂ©e parce qu’elle s’était embringuĂ©e dans un jeu de sĂ©duction avec un jeune Ă©narque ». Ce sont ses mots. Avant d’exposer cette folie amoureuse dont elle Ă©tait venue me parler, je dois vous retracer les principaux Ă©lĂ©ments de son parcours. Elle est issue d’une famille modeste de charpentiers, mais son pĂšre, qui n’avait jamais eu beaucoup de goĂ»t Ă  cela, avait revendu l’entreprise familiale et s’était reconverti comme secrĂ©taire d’une petite mairie de village. Il dĂ©cĂšdera prĂ©cocement, Ă  l’adolescence de la patiente, d’un infarctus. Elle le dĂ©crit comme rĂ©servĂ© et peu prĂ©sent dans l’éducation de ses enfants, peu de place lui Ă©tant d’ailleurs laissĂ©e par son Ă©pouse. Je ne retrouvais pas de trace chez elle d’un quelconque attachement Ă  ce pĂšre, que ce soit en bien ou en mal, seule apparaissait une certaine indiffĂ©rence Ă  son Ă©gard. Les phĂ©nomĂšnes de sa psychose laissent supposer qu’aucune mĂ©taphore paternelle ne rĂ©ussit Ă  s’établir, aucun autre ne venant supplĂ©er Ă  ce pĂšre pour assurer cette fonction paternelle Ă  mĂȘme d’orienter le dĂ©sir de sa mĂšre. Sa mĂšre, qui habite toujours en province, est dĂ©crite, elle, comme trĂšs autoritaire. Elle se montrait trĂšs dure, surtout avec ses deux filles, la patiente y voit d’ailleurs comme consĂ©quence qu’elle et sa sƓur se sont mariĂ©es Ă  des Ă©trangers. Elle nous a Ă©crasĂ©, elle nous a mis des bĂątons dans les roues, encore aujourd’hui, elle rĂ©pond Ă  notre place ». A d’autres moments cependant, elle en parle comme d’un vĂ©ritable pilier » pour elle, sans elle, je m’effondre ». L’Autre maternel se prĂ©sente, dans son discours, d’emblĂ©e sous ses deux versants, l’un persĂ©cuteur, l’autre qui maintient en vie, tout comme dans le rapport du PrĂ©sident Schreber au dieu de son dĂ©lire, une Ă©rotomanie divine»5ref]Lacan, J. 1981.Les psychoses, 1955-1956, Seuil, dira Lacan. De son enfance, peu de souvenirs, sinon une atmosphĂšre pesante. Elle Ă©tait l’ainĂ©e de la fratrie, a eu une sƓur et deux frĂšres. Le seul Ă©lĂ©ment notable est qu’elle souffrait d’un tic provoquant un mouvement de tĂȘte qui dit non, ce qui n’est pas n’importe quel mouvement, dĂ©jĂ  une forme de nĂ©gativisme, phĂ©nomĂšne que l’on peut interprĂ©ter comme un effet dans le corps de la forclusion. Elle a eu quelques flirts Ă  l’adolescence, elle va mĂȘme ĂȘtre fiancĂ©e pendant un an, puis dĂ©cidant, brutalement, que ce fiancĂ© n’est pas le bon, au moment d’officialiser les choses, elle file, on pourrait dire Ă  l’anglaise, en embarquant pour l’Angleterre comme fille au pair. Est ce lĂ  un premier moment de dĂ©clenchement de sa psychose? C’est probable. Elle y rencontre, presque aussitĂŽt arrivĂ©e, son futur mari, Ă©cossais, Ă©tudiant aux Beaux Arts l’acuitĂ© de son regard sur les choses sera sans cesse mise en avant. La maniĂšre dont se dĂ©roule cette rencontre est essentielle Ă  repĂ©rer, puisqu’elle constitue une premiĂšre fixation Ă©rotomaniaque. Ils se rencontrent dans une bibliothĂšque, elle voit dans son regard qu’il a le coup de foudre pour elle, le dit love at first sight» et se laisse rapidement sĂ©duire pour se marier cinq mois plus tard. On Ă©tait nĂ©s Ă  quatre jours de diffĂ©rence, tous les deux capricorne, on Ă©tait fait pour la vie de bohĂšme, j’ai eu l’impression de trouver comme un jumeau, un double. Une relation Ă  la vie, Ă  la mort, on avait cette certitude que jamais rien ne pourrait nous sĂ©parer ». Cela souligne la capture imaginaire qui fait, avant tout, le ressort de l’amour psychotique, restant figĂ© sur l’axe a-a’. C’était pour elle aussi un pilier », mĂȘme signifiant qu’elle emploie pour sa mĂšre, autre point marquant le rĂŽle de ce mari comme prothĂšse imaginaire, venant sous la forme de l’amour localiser la jouissance de l’Autre. L’érotomanie, en restaurant une version sexuĂ©e de la jouissance, bien que version non Ɠdipienne, permet en effet une tempĂ©rance de cette jouissance insoutenable. Avec son mariage d’ailleurs, elle note que ses tics disparaissent, ils rĂ©apparaĂźtront temporairement au dĂ©cĂšs de son mari. L’étranger et l’éloignement de la langue maternelle ne sont pas pour rien dans cet Ă©quilibre trouvĂ© pour un temps, maniĂšre de limiter cette jouissance insoutenable de l’Autre maternel, que nous constatons frĂ©quemment comme motivation de dĂ©part pour un pays de langue Ă©trangĂšre, de langue non-maternelle. Nous pouvons prendre la mesure ici que l’érotomane est dans la certitude, certitude qu’il ou elle est un objet prĂ©cieux et unique aux yeux de l’autre, lĂ  oĂč l’hystĂ©rique ne cesse de s’interroger sur le Pourquoi me choisit-il moi? », Qu’est-ce qu’il me trouve de particulier? » ou En quoi suis-je diffĂ©rente des autres? ». LĂ  pas non plus beaucoup de doutes sur la rĂ©ciprocitĂ© des sentiments, elle en a la ferme conviction, quand la vie amoureuse ordinaire » nous fait renouveler sans cesse cette interrogation. Elle aura deux fils ; le premier souffre d’un retard mental en lien avec des complications obstĂ©tricales, associĂ© Ă  une psychose infantile ; le second, schizophrĂšne, a dĂ©compensĂ© au dĂ©cĂšs de son pĂšre. L’érotomanie, que nous qualifions ici de conjugale, n’est, en effet, pas restĂ©e sans consĂ©quence sur les enfants du couple. Ils vont vivre pendant treize ans en Écosse, une vie de bohĂšme » dit-elle. Mais elle prĂ©sente, suite Ă  un avortement, une symptomatologie dĂ©pressive, suivie de peu par son mari sur un mode mĂ©lancolique, ce qui dĂ©cide le couple Ă  rentrer en France, elle, recherchant ouvertement le retour auprĂšs du pilier» maternel. Elle prend alors un poste dans une administration comme secrĂ©taire, poste qu’elle continue d’occuper. Elle Ă©voque une vie parfaite avec son mari, nullement assombrie par les infidĂ©litĂ©s multiples et les crises de jalousie frĂ©quentes de son mari. Cet Ă©quilibre parfait » va cependant vaciller au dĂ©cĂšs de son mari, dans les suites d’un cancer. Elle va de nouveau connaĂźtre une phase de dĂ©pression, prise en charge par son mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste avec un traitement antidĂ©presseur. Mais ce n’est pas le traitement qui va la sortir de sa dĂ©pression, sinon peut ĂȘtre en prĂ©cipitant quelque peu les Ă©vĂ©nements qui vont suivre. En effet, c’est la mĂȘme annĂ©e qu’arrive dans son administration, un jeune Ă©narque d’une trentaine d’annĂ©es elle a alors 49 ans qui va commencer Ă  avoir de drĂŽles d’intentions Ă  son Ă©gard. Il Ă©tait surnommĂ© le beau gosse ». Il Ă©tait entourĂ© d’une cour de filles, il aurait pu avoir un mannequin du 16Ăš arrondissement, alors pourquoi moi ? Il a commencĂ© Ă  jeter un regard incendiaire sur mes jambes puis sur mon ventre». Encore une fois, cette interrogation sur le Pourquoi moi?» n’était que pure rhĂ©torique dans la dialectique de sa conviction dĂ©lirante, radicalement opposĂ©e au Che vuoi?» de l’hystĂ©rique. Tout cela durera plusieurs annĂ©es, avec de nombreux petits signes qui viendront Ă©tayer progressivement ses premiĂšres certitudes. Deux ans aprĂšs son arrivĂ©e, un banal Ă©vĂšnement va dĂ©clencher, chez elle, le coup de foudre. Il lui propose en effet de l’aider, la voyant encombrĂ©e de tout son courrier. Quelques temps aprĂšs elle remarque qu’il reprend “ son jeu d’allumage avec ses regards langoureux et sensuels”. “Ça a commencĂ© Ă  m’exciter”, nous avoue-t-elle. En pleine phase d’espoir, de nouveaux signes viennent confirmer son intĂ©rĂȘt pour elle, elle se jette alors Ă  l’eau et lui envoie petits mots et mails d’abord anodins, puis dĂ©clarant de plus en plus sa flamme. Elle commence Ă  avoir des remarques de sa hiĂ©rarchie. Notre hiĂ©rarchie est trĂšs importante, notre relation n’était pas tolĂ©rable » dit-elle. Elle s’interroge alors sur les pressions que son objet a du subir pour ĂȘtre forcĂ© Ă  se plaindre d’elle. Cela ne l’arrĂȘte pas beaucoup si bien qu’aprĂšs un congĂ© pendant lequel elle lui a adressĂ© de nombreuses cartes postales Ă©voquant leur “amour contrariĂ©â€, si nous pouvons le rĂ©sumer ainsi, elle se voit convoquĂ©e par sa hiĂ©rarchie en prĂ©sence du beau jeune homme. Il se plaint de son harcĂšlement, un des deux doit donc quitter le site oĂč ils travaillent, ce sera elle. C’est Ă  ce moment-lĂ  que je commence Ă  la recevoir dans une phase de dĂ©pit, mais qui ne reste pas sans espoir. Il est mis en place un lĂ©ger traitement et un suivi rĂ©gulier qui va durer prĂšs de 7 ans, elle ne manquera aucun rendez-vous et pour cause. AprĂšs une premiĂšre phase oĂč elle Ă©voque beaucoup sa relation contrariĂ©e, relation qu’elle compare sans cesse Ă  celle qu’elle a connue avec son mari, elle prend un peu de distance sur sa situation, arrive Ă  en rire, Ă  se dire qu’elle a Ă©tĂ© idiote de tomber dans le panneau de ce sĂ©ducteur. Mon attitude alors fut de soutenir sa parole par une Ă©coute attentive de son histoire et de son dĂ©lire, de se faire le secrĂ©taire de l’aliĂ©né»2 comme le souligne Lacan reprenant l’expression de Falret, mais Ă©galement de l’aider Ă  considĂ©rer son expĂ©rience comme commune et non exceptionnelle, notamment vis Ă  vis de l’attitude de sa hiĂ©rarchie vĂ©cue de maniĂšre persĂ©cutive, maniĂšre de tempĂ©rer lĂ  aussi une jouissance insoutenable dont elle se sentait l’objet. Cette position, dĂ©licate Ă  tenir, tentait d’assurer un apaisement tout en Ă©vitant de prendre une place de grand Autre, par un discours trop mĂ©dical par exemple, qui serait devenue pour elle persĂ©cuteur. Cependant une relation transfĂ©rentielle Ă©rotomaniaque s’est instaurĂ©e avec son thĂ©rapeute, qui s’est principalement caractĂ©risĂ©e par deux choses certaines poses suggestives qu’elle adoptait lors des entretiens et la poignĂ©e de main Ă  son dĂ©part oĂč elle ne manquait pas de me caresser le creux de la main. Ce transfert fut inĂ©vitable, l’objet de l’érotomaniaque Ă©tant toujours l’homme d’un savoir, ma position de mĂ©decin ne pouvait que favoriser un tel transfert, et peut ĂȘtre sans y prendre garde avais je par quelque attitude bienveillante pu le favoriser autrement que par ma fonction. Un transfert Ă©rotomaniaque est chose assez banale dans la prise en charge au long cours des patients psychotiques, pour cette patiente, ce n’était que rĂ©pĂ©tition de sa solution dĂ©lirante. La reconnaissance de ce lien transfĂ©rentiel ne s’est pas Ă©tablie sans quelques inquiĂ©tudes, me traversait l’esprit ces descriptions clĂ©rambaldiennes d’érotomanes harcelantes ou meurtriĂšres. Cela ne semblait cependant pas ĂȘtre son cas. Identifiant ce lien transfĂ©rentiel, il s’agissait de le manier avec prudence. J’ai donc poursuivi en Ă©tant vigilant dans mes mots et mes gestes Ă  ne pas laisser trop de prise Ă  l’interprĂ©tation, Ă  ne pas alimenter en signes sa pente Ă©rotomaniaque ; je savais cependant les mots de ClĂ©rambault rapportant les propos d’une Ă©rotomane Son regard et sa voix ont toujours dĂ©menti ce qu’il me disait »3. Quoi que je dise, elle pouvait l’interprĂ©ter dans un sens qui venait appuyer sa conviction. Comment dĂ©s lors maintenir ce transfert sur un mode platonique et ne pas favoriser le glissement vers une Ă©rotomanie mortifiante»4 dans laquelle elle pouvait s’engouffrer? J’ai longuement Ă©coutĂ© ses plaintes autour de manifestations anxieuses ou somatiques multiples, de contrariĂ©tĂ©s au travail, de ses enfants et de sa difficultĂ© Ă  voir le bonheur des autres qu’elle sentait Ă©panouis sexuellement, alors qu’elle ne trouvait rien de ce cĂŽtĂ© lĂ . Il s’agissait bien pour elle de se faire l’objet de la jouissance de son mĂ©decin, en s’offrant elle, identifiĂ©e Ă  ses maux. Ses mots sur ses maux lui apparaissaient comme ce qui Ă©tait attendu d’elle par son mĂ©decin supposĂ© jouisseur. J’ai donc tenu cette place pendant prĂ©s d’une annĂ©e, constatant une certaine inertie dans son discours, puisqu’elle ne cherchait plus Ă  repĂ©rer les coordonnĂ©es de son parcours, ni Ă  s’interroger sur ses difficultĂ©s, mais simplement Ă  se faire don Ă  l’Autre. Il fut alors essentiel de ne pas ĂȘtre pris soi mĂȘme dans une forme de jouissance nĂ©vrotique. La demande, l’obsessionnel, on le sait, il n’attend que ça, il supplie qu’on lui demande dit Lacan{ref]Lacan, J. 2004. L’angoisse, 1962-1963, Seuil, Donc ne pas jouir de cette place oĂč nous met le sujet, mais aussi assumer une certaine constance dans le lien transfĂ©rentiel, ne pas vaciller et supporter les avatars de ce lien. Tout doucement, sur l’insistance de ses collĂšgues et avec mon soutien discret dans ce sens, elle a commencĂ© Ă  se mettre en quĂȘte d’un nouveau compagnon. Sorties au dancing avec ses amies, annonce de rencontre passĂ©e dans une revue consacrĂ©e aux chasseurs et enfin inscription sur Meetic, qui lui a permis de rencontrer un homme avec qui elle entretient une relation depuis. C’est un Japonais » me dit-elle, ça va faire hurler ma mĂšre!». Quelle jouissance se lisait sur son visage Ă  ce moment oĂč elle me l’annonça. Elle abandonna aussitĂŽt ses petits signes Ă  mon Ă©gard. Alors certes, c’est une relation un peu compliquĂ©e, mais qui semble cependant pleinement la satisfaire, un nouveau pilier » dit-elle encore. En effet, il apparait un peu bizarre, il est plus jeune qu’elle, a des TOC » plus qu’étranges, et a une passion pour les femmes mĂ»res » , si bien qu’il a une autre relation avec une femme tout aussi mĂ»re. Elle s’en accommode sans grande difficultĂ©, en se voyant comme la femme des sens », la femme bohĂšme », et l’autre, sa rivale, comme la femme de mĂ©nage », s’occupant des tĂąches ingrates. On voit ici la mĂ©connaissance systĂ©matique de l’autre femme comme modĂšle ou rivale, bien repĂ©rĂ©e dans la clinique classique de l’érotomanie, comme absence de jalousie. Depuis lors, ses manifestations anxieuses ont disparu, de mĂȘme que ses plaintes. Les entretiens se sont espacĂ©s, et son temps a Ă©tĂ© dĂ©sormais presque totalement consacrĂ© Ă  cette nouvelle passion. Plus signe de l’énarque, ni du thĂ©rapeute. Une Ă©volution et un parcours thĂ©rapeutique que n’aurait pas reniĂ©s Esquirol, lui qui proposait comme seul remĂšde Ă  l’érotomanie, le mariage Ă  son objet de fixation. Elle s’est, en effet, mariĂ©e au premier objet de son Ă©rotomanie. A sa disparition, elle trouve un nouvel objet avec cet Ă©narque, mais lĂ , son amour est contrariĂ©. Alors au moyen d’une fixation transitoire sur son thĂ©rapeute, elle est parvenue Ă  nouer une nouvelle relation, qui bien qu’un peu bancale, la soutient de nouveau. Cette solution Ă©rotomaniaque, solution autogĂšne de la psychose, dont on observe ici la vertu stabilisatrice, invoquĂ©e pour parer Ă  l’éminence d’un rapport mortifĂšre, le clinicien doit pouvoir y trouver un modĂšle de sa visĂ©e de thĂ©rapeute, soit l’instauration d’une fonction de limite de la jouissance, comme l’a si bien soulignĂ© Francoise Gorog dans son article sur l’érotomanie5. C’est, entre autres, une des visĂ©es de la crĂ©ation en mai 2011, Ă  son initiative, de l’Institut Hospitalier de Psychanalyse IHP Ă  l’HĂŽpital Sainte Anne, que de poursuivre une recherche et un enseignement en psychanalyse en dialogue avec d’autres disciplines et articulĂ©s Ă  la pratique clinique , l’IHP favorisant Ă©galement l’accĂšs Ă  tous au traitement psychanalytique. Bibliographie [1]Rabinovitch, S. 2007. La folie du transfert, Eres, [2] Lacan, J. 1981.Les psychoses, 1955-1956, Seuil, [3] Lacan, J. 1981.Les psychoses, 1955-1956, Seuil, [4] Gatian de ClĂ©rambault, G. 1998, ƒuvres psychiatriques, FrĂ©nĂ©sie. [5]Lacan J., 2001 PrĂ©sentation des MĂ©moires d’un nĂ©vropathe », 1966, Autres Écrits, Seuil, 213-217 [6] Lacan, J. 2004. L’angoisse, 1962-1963, Seuil, [7]Gorog, F. 1988. Histoire d’un concept l’érotomanie, Nervure-Journal de Psychiatrie4 Dr Luc Faucher Psychiatre et Psychanalyste Praticien Hospitalier Ă  l’Institut Hospitalier de Psychanalyse HĂŽpital Sainte Anne, Paris
Lacanva donc extraire l’amour de son engluement narcissique pour en faire un pacte symbolique dans « les dits de l’amour » Ă  la condition qu’une « libertĂ© accepte de se renoncer elle mĂȘme ». Dans le mĂȘme souci d’attĂ©nuer la capture narcissique, il passera du « pacte » au « don actif » disant alors que « l’amour c’est donner ce qu’on n’a pas Ă  quelqu’un qui n
30 nov. - 1er dĂ©c. 2019 Amour et haine Maison de la Chimie 28, rue Saint-Dominique, 75007 Paris Programme PDF Affiche grand format, PDF DĂ©pliant format PDF Argumentaire format PDF Bulletin d'inscription ou Inscription en ligne SoirĂ©e Description et Plan d'accĂšs avec bulletin d'inscription Amour et haine Amour et haine, haine et amour traversent, divisent, animent et participent Ă  la structuration de tout ce qui Ă©tĂ© et demeurent essentiel dans la pensĂ©e, du mythe Ă  la science, en passant par la religion, la philosophie ou la politique. Que ce soit comme philia, agapĂš ou Ă©ros. DĂšs lors, il n’est pas Ă©tonnant que la psychanalyse elle-mĂȘme, derniĂšre-nĂ©e des discours instituĂ©s qui font le lien social – et, Ă  en croire Lacan, retour dans le rĂ©el de la forclusion de la castration et des choses de l’amour » - ait Ă  prendre en charge ce couple infernal. Si au cƓur de l’expĂ©rience psychanalytique - via le transfert - il y a l’amour, et mĂȘme les amours, il reste que pour les psychanalystes, supposĂ©s experts » en ces choses, l’amour c’est du latin ! Et ceci, entre autres, parce que dĂšs lors qu’on s’attache Ă  le penser, l’amour apparaĂźt comme une question de langue, une question de lalangue, un phĂ©nomĂšne tissĂ© et tramĂ© de signifiants. D’ailleurs, la thĂšse ultime de Lacan, Ă  son propos, n’est-t-elle pas de dire que l’amour n’est rien qu’une signification, c’est-Ă -dire qu’il est vide » ? Chez Freud, la question centrale est celle du rapport entre la pulsion et l’amour, en tant que le champ de la sexualitĂ© est divisĂ© entre le caractĂšre partiel et partialisant de la pulsion - perversion polymorphe - et la tendance unificatrice de l’amour qui s’opposerait Ă  la haine. Si Freud s’est surtout attachĂ© Ă  saisir l’amour comme affect, sentiment ou pulsion, c’est essentiellement comme passion, non seulement comme passion du signifiant mais comme passion de l’ĂȘtre » puissance passive que Lacan envisage l’amour chez le parlĂȘtre. Lacan s’est donc prononcĂ© sur ce qu’est l’amour, et ce qu’il en dit pourrait se condenser en ceci l’amour est l’aspiration du manque-Ă -ĂȘtre - du sujet vide du signifiant - Ă  ĂȘtre au moyen d’un objet dans lequel il loge la cause de son dĂ©sir ou qu’il est la conjonction paradoxale du don qu’un sujet fait de son manque-Ă -ĂȘtre et d’une demande d’ĂȘtre Ă  celui-lĂ  mĂȘme Ă  qui il offre sa castration. OĂč se profile la question un amour exempt de haine est-il seulement concevable ? Ajoutons que passion de l’ĂȘtre », la haine l’est Ă©galement - comme l’ignorance - et peut-ĂȘtre plus radicalement que l’amour. En effet, c’est le propre de la haine de viser l’ĂȘtre lĂ  oĂč l’amour s’adresse au savoir. Avec l’exploration logicienne de la structure, c’est l’Un et ses chicanes qui ont servi Ă  cerner le paradoxe et le rĂ©el en jeu dans l’amour en tant que l’évĂ©nement qui peut survenir dans la rencontre amoureuse. Disons-le d’une phrase dans l’amour un sujet veut s’unir faire un avec une unitĂ©, Ă  l’occasion une femme, mais qui n’est pas n’importe laquelle, c’est-Ă -dire une parmi d’autres, mais une qui soit par quelque trait unique unicitĂ©. Ainsi se conjoignent dans l’amour l’unien, l’unaire et l’unicitĂ©. Or le Y a de l’Un » y contredit, parfois haineusement. La haine en veut Ă  ce un qui reste autre, ce semblable, ce prochain que Freud se garde et nous prĂ©serve de trop aimer. La haine en veut Ă  cet ĂȘtre qui se fonde de l’ex-sistence, Ă  ce sujet qui se soutient d’un dire. Elle le visera dans son ĂȘtre, sauf rĂ©version de la haine en dĂ©sir, cette torsion que la clinique nous enseigne possible. Se posent les questions Si l’amour demeure le rapport du rĂ©el au savoir », quelles leçons la psychanalyse se doit d’en tirer ? La demande d’amour est-elle aussi bien demande de haine ? Qu’en est-il des amours et des haines contemporaines ? Comment poursuivre la question restĂ©e ouverte de Freud et de Lacan d’un amour qui ne serait pas symĂ©trique de la haine ? PrĂ©ludes PrĂ©lude 1 par Jean-Claude Costes PrĂ©lude 2 par Marie-ThĂ©rĂšse Gournel PrĂ©lude 3 par Anastasia Tzavidopoulou PrĂ©lude 4 par Brigitte Hatat FlorilĂšge d'entretiens vidĂ©os YouTube Entretien avec Arnaud Desplechin Entretien avec Natacha Vellut Entretien avec Rosa Guitart-Pont Entretien avec Colette Soler Entretien avec Nicole Bousseyroux SoirĂ©e prĂ©paratoire La veille des JournĂ©es SoirĂ©e avec DorothĂ©e Legrand Un amour tel qu’il suspend la mise Ă  mort sans reste », organisĂ©e par les Ă©lus du PĂŽle 14. Commission scientifique Sidi AskofarĂ© Fanny Matte Catherine Talabard Elisabete Thamer Ali Tissnaoui Anastasia Tzavidopoulou Natacha Vellut responsable des JN Commission d'organisation Karim Barkati Anne-France Chatiliez-Porge CĂ©line GuĂ©guan-Casagrande Maud Hildebrand AdĂšle Jacquet-LagrĂšze Adrien Klajnman Aline Pommereau Ali Tissnaoui responsable de l'organisation Renseignements et inscriptions Bulletin d'inscription ou Inscription en ligne 01 56 24 22 56secretariat-epfcl-france
Importancede l’amour en psychanalyse. L’amour en psychanalyse est considĂ©rĂ© comme un domaine qui va au-delĂ  du champ du Bien. Le psychanalyste doit se servir de l’amour en tant que moyen pour atteindre son but, lequel, en effet, ne doit pas ĂȘtre confondu avec un combat pour le Bien du sujet[1]. Il y a quelque chose de l’ordre du rapport du sujet Ă  l’amour De l’amour Ă  la haine, il n’y a qu’un pas qu’il peut ĂȘtre facile de franchir. La passion qui nous habite lorsque l’on est amoureux peut parfois se rĂ©vĂ©ler destructrice et toxique, jusqu’à se transformer en une haine malheureuse pour la personne qui nous rendait autrefois si heureux. Comment, alors, cesser d’osciller entre amour et haine pour enfin s’épanouir, sentimentalement parlant ? Nous vous donnons quelques clĂ©s pour rĂ©soudre ce problĂšme, dans l’article ci-dessous. Une relation entre amour et haine Amour et haine voilĂ  deux sentiments trĂšs puissants et qui possĂšdent bien plus de ressemblances qu’il ne semblerait au premier abord. En effet, tous deux sont gouvernĂ©s par une Ă©motion bien connue de tous la passion. Qu’est-ce que la passion ? Il s’agit d’une Ă©motion pleine de force, que l’on pourra ressentir plus couramment vis-Ă -vis d’une personne, mais qui pourra aussi ĂȘtre ressentie pour un objet ou pour une activitĂ©. Ne dit-on pas, aprĂšs tout, que l’on a une passion » lorsque l’on parle d’un hobby ? En amour, la passion se distingue alors d’une simple affection pour autrui par la puissance du dĂ©sir qui nous anime. Les grecs l’appelaient d’ailleurs Eros », ou amour passion ! Or, c’est l’intensitĂ© de cette pulsion qui pourra nous mener Ă  des sentiments positifs - tels que l’amour - ou, au contraire, nĂ©gatifs - tels que la haine. Souvent, ces rapports amour-haine sont dus Ă  une trop forte dose de cette Ă©motion ; or, un amour passionnel ne peut durer car autrement il se transforme en relation haineuse et toxique autant pour l’un que pour l’autre. En gĂ©nĂ©ral, cette variation entre amour et haine se manifeste dans la relation amoureuse sous sa forme la plus courante la jalousie. Il s’agit d’une Ă©motion naturelle, que nous ressentons tous Ă  un moment ou un autre ; elle n’est d’ailleurs pas uniquement rĂ©servĂ©e aux relations amoureuses. Cependant, lorsque la jalousie est liĂ©e Ă  une forte passion pour l’ĂȘtre aimĂ©, elle peut transformer une relation heureuse en Ă©quilibre fragile entre amour et haine. Il devient alors pressant et important de trouver des solutions pour cesser d’éprouver cette Ă©motion nĂ©gative qu’est la jalousie. Comment rĂ©soudre ce rapport entre amour et haine ? Que vos inquiĂ©tudes vis-Ă -vis de votre moitiĂ© soient fondĂ©es ou non, il y a un Ă©lĂ©ment clĂ© Ă  ne pas nĂ©gliger la communication. En effet, c’est bien souvent l’absence de discussions dans un couple qui mĂšne Ă  des malentendus, des quiproquos et, finalement, Ă©normĂ©ment d’amertume et de non-dits. Il est donc primordial de communiquer Ă  l’autre ses inquiĂ©tudes, ses peurs et mĂȘme ses agacements. De cette maniĂšre, vous aurez la certitude qu’aucun malentendu n’est possible entre vous et votre bien-aimĂ©. Par ailleurs, bien souvent, en parler permettra Ă  votre moitiĂ© de vous rassurer et de vous assurer que vous n’avez rien Ă  craindre et personne Ă  haĂŻr » dans cette histoire ! Un second point important Ă  aborder pour tenter de rĂ©soudre cet Ă©trange sentiment, Ă  mi-chemin entre amour et haine que vous pouvez ressentir vis-Ă -vis de votre moitiĂ©, est votre propre vision de votre couple et votre place dans ce dernier. Peut-ĂȘtre cette haine » que vous ressentez, qu’elle soit dirigĂ©e envers votre bien-aimĂ© ou envers une tierce personne, est-elle tout simplement rĂ©vĂ©latrice de vos propres insĂ©curitĂ©s ? Il peut, en effet, arriver que la jalousie survienne lorsque l’on a peur de ne pas ĂȘtre Ă  la hauteur de la relation dans laquelle on se trouve. Il est alors important, autant pour vous-mĂȘme que pour votre couple, de travailler sur votre manque de confiance en vous. En vous rendant compte de votre propre valeur, vous aurez alors l’occasion de rĂ©aliser que vos inquiĂ©tudes et votre rancƓur Ă©taient infondĂ©es
 Amour et haine un Ă©quilibre fragile Parfois, il peut arriver que l’objet de tout notre amour devienne Ă©galement celui de notre haine. C’est souvent le cas dans le cadre de relations romantiques gouvernĂ©es par la passion, cette Ă©motion extrĂȘme et pleine de puissance. Que la haine soit ressentie pour sa moitiĂ© reproches, amertume, etc. ou qu’elle soit orientĂ©e vers une autre personne, qui viendrait peut-ĂȘtre perturber l’équilibre de la relation amoureuse jalousie, doutes d’infidĂ©litĂ©, etc., ce rapport entre amour et haine doit ĂȘtre rapidement annihilĂ© si l’on souhaite rĂ©tablir un Ă©quilibre dans sa relation amoureuse. Afin de sauver son couple lorsque la haine s’est immiscĂ©e Ă  l’intĂ©rieur des cƓurs, une seule solution la communication. Parler et se parler, voilĂ  le meilleur moyen de se rassurer mutuellement et, Ă  terme, de s’épanouir vĂ©ritablement et durablement avec la personne qui partage notre vie au quotidien. Si vous rencontrez des difficultĂ©s dans votre couple et que vous souhaitez en parler, sachez que sur nos spĂ©cialistes de la voyance sont lĂ  pour vous accompagner et vous donner les clĂ©s de votre avenir amoureux.
autrechose en disant que l’amour, c’est le signe qu’on change de discours ».2 Lier l’amour comme signe d’un changement de discours, au discours de la psychanalyse, serait-ce nous renvoyer Ă  l’élaboration de l’amour de transfert, en jeu dans toute cure ? Soit Ă  la chute des idĂ©aux, de l’idĂ©alisation de l’Autre en quoi
Au commencement Ă©tait le sentiment l’hainamoration? Nous allons poursuivre ce soir le travail entamĂ© le mois dernier, Ă  partir d’une question posĂ©e lors de la discussion. Paola Casagrande avait dit qu’aprĂšs m’avoir Ă©coutĂ© qu’il lui semblait que rien ne prouvait que la haine Ă©tait antĂ©rieure Ă  l’amour, contrairement Ă  ce que Freud avait affirmĂ©. Paola, par cette Ă©nonciation, a produit un vĂ©ritable acte analytique. En effet, elle m’a fait entendre ce que j’avais dit, sans savoir que je l’avais dit, et me l’a fait entendre dans l’aprĂšs-coup. Cela m’a mis au travail, et c’est ce travail que je vous prĂ©sente ce soir. C’est vĂ©ritablement cet effet que j’attends d’un sĂ©minaire psychanalytique. Un sĂ©minaire analytique n’est pas le partage d’un savoir, ou la transmission d’un savoir, ce qui est de l’ordre du discours universitaire qui transmet un savoir constituĂ© et donne lieu Ă  un diplĂŽme universitaire. Un tel diplĂŽme ne peut d’aucune façon lĂ©gitimer une pratique de l’analyse. Celle-ci ne peut se lĂ©gitimer que de son acte, comme celui Ă©voquĂ© tout Ă  l’heure. L’acte analytique ne peut se faire que dans le cadre d’un transfert. Lors d’un sĂ©minaire analytique, il s’agit d’un transfert de travail, qui seul, avec bien sĂ»r le transfert dans la cure ou celui d’une analyse de contrĂŽle permet un tel acte. Il y a, ainsi, lors d’un sĂ©minaire, transmission d’un savoir non pas d’un savoir constituĂ©, qui peut de surcroit aussi s’y transmettre, mais d’un savoir sur l’inconscient qui dĂ©bouche sur une mise au travail de l’inconscient. Ainsi, un sĂ©minaire psychanalytique n’est pas un cours, mais l’exposĂ© d’un travail en cours, mettant en jeu l’inconscient du sujet qui s’y expose. Evidemment, cela ne peut se produire que si un sujet s’y expose et si au moins un de ceux ou celles qui y participent accepte d’y ouvrir son inconscient; d’oĂč la nĂ©cessitĂ© du dit transfert de travail. Pour en revenir Ă  la question de la haine, le dire de Paola m’est apparu dans la prĂ©paration du sĂ©minaire de ce soir d’une justesse assez extraordinaire. En tenant Ă  rĂ©affirmer cette position qu’il n’y avait pas deux pulsions qui s’opposent, la pulsion de vie et la pulsion de mort, mais une seule pulsion dans une structure moebienne, il Ă©tait logique de produire la mĂȘme structure moebienne Ă  l’égard de l’amour et de la haine. En effet, Freud Ă©crit dans une note ajoutĂ©e en 1923 au texte sur le petit Hans Son opposition de la pulsion de destruction ou pulsion de mort aux pulsions libidinales vient Ă  s’exprimer dans la polaritĂ© bien connue de l’aimer et le haĂŻr 1». Il Ă©nonce lĂ , clairement, que l’amour et la haine sont l’expression, la manifestation des pulsions de vie et de mort. 1 S. Freud. Analyse de la phobie d’un garçon de cinq ans. IX. P123. Mais Paola a avancĂ© un argument, et c’est celui-ci qui est si juste. Elle pose la question de savoir si la haine est premiĂšre. En effet, la seule occurence que j’ai trouvĂ©e, oĂč Freud, admet une remise en question possible de l’opposition entre pulsion de vie et pulsion de mort, c’est-Ă -dire de deux pulsions distinctes, est dans Le moi et le ça » oĂč il parle de la transformation de la haine en amour ou de l’amour en haine Si cette transformation est plus qu’une simple succession temporelle, donc un relais2 ou une rĂ©solution, alors Ă©videmment le sol vient Ă  manquer pour une diffĂ©renciation aussi fondamentale que celle entre pulsions Ă©rotiques et de mort, qui prĂ©suppose des processus physiologiques aux cours opposĂ©s 3». Ainsi, pour Freud, il est indispensable qu’il y ait cette succession temporelle entre la haine et l’amour pour pouvoir affirmer l’existence de deux pulsions. Il apparaĂźt alors que de savoir si la haine est premiĂšre ou pas est fondamental pour soutenir cette affirmation qu’il n’y a qu’une seule pulsion. Freud soutient donc cette position, oĂč la haine et l’amour viennent l’un aprĂšs l’autre occuper la place, voire parfois se mixer l’un Ă  l’autre, ce qui donne l’ambivalence, sinon cela signifie qu’il ne s’agit pas de deux entitĂ©s distinctes. Cela est contenu dans la signification du terme allemand d’ ablösung » . Il va ainsi logiquement avancer et soutenir que la haine est premiĂšre dans le temps. En effet, pour Freud, l’extĂ©rieur, l’objet, le haĂŻ seraient au tout dĂ©but identiques, et comme nous l’avons vu la derniĂšre fois, c’est ainsi que l’objet sera constituĂ©. Dans le mĂȘme temps que se constitue l’objet, le moi est Ă©galement constituĂ© par l’effet de la haine, et se dĂ©finit comme ce qui n’est ni extĂ©rieur, ni haĂŻt, ni donc objet; l’amour en tant qu’amour narcissique n’intervenant alors qu’en un temps second. Ceci est manifeste quand on rappelle que lorsque Freud dĂ©couvre la pulsion de mort, il substitue celle-ci aux pulsions de conservation du moi. La haine apparaĂźt ainsi comme le garant de la conservation du moi, aprĂšs l’avoir formĂ©. Si la haine vient d’abord, c’est donc que l’auto-conservation constitue un mobile primaire dans tout les sens du terme . La haine s’alimente en quelque sorte dans le souci de soi, lĂ©gitime. C’est ce qu’affirme Freud dans Pulsions et destin des pulsions » On peut mĂȘme affirmer que les prototypes vĂ©ritables de la relation de haine ne sont pas issus de la vie sexuelle, mais de la lutte du moi pour sa conservation et son affirmation »4. Il y a alors une relation toutĂ  fait intime entre le moi et le sentiment de haine, sans que l’on puisse clairement savoir lequel antĂ©cĂšde l’autre. Nous avons Ă©voquĂ© le sentiment de haine, car il n’y a pas Ă  douter que la haine soit un sentiment, le plus souvent inconscient, un affect, ce qui ne peut exister qu’aprĂšs la formation du moi, donc dans un effet d’aprĂšs-coup. 2 Paul-Laurent Hassoun, dans La haine la jouissance et la loi. sous la dir. de Hassoun et M. Zafiropoulos. Psychanalyse et pratiques sociales. Anthropos. 1995. Il remarque que le mot allemand, ici traduit par relais » et qu’il traduit par rĂ©solution, est Ablösung, qui note-t-il contient Ă  la fois l’idĂ©e de dissolution » Lösung, d’ mamortissement » d’une hypothĂšque! et de transmission par laquelle quelqu’un vient Ă  assumer l’activitĂ© de quelqu’un d’autre tout cela est contenu dans le passage » de l’amour Ă  la haine. 3 S. Freud. Le moi et le ça. XVI. P286. 4 S. Freud. Pulsions et destin de pulsions. In XIII. P185. P41 in MĂ©tapsychologie, IdĂ©es Gallimard. Ceci n’est pas sans contradictions, relevons celle-ci concernant l’identification, largement Ă©voquĂ©e lors du dernier sĂ©minaire, ici mĂȘme, oĂč en particulier c’est lors de la premiĂšre identification, phase du miroir pour Lacan, que se constituent le moi et l’objet. Freud Ă©crit dans La psychologie collective et analyse du moi » La psychanalyse voit dans l’identification » la premiĂšre manifestation d’un attachement affectif Ă  une autre personne 5». Pour cette premiĂšre relation Ă  l’objet, Freud parle d’attachement affectif, et lĂ  il n’est pas question directement de haine, comme Ă©voquĂ©e tout Ă  l’heure. L’attachement affectif est le noeud de cette affaire, car il s’agit du premier sentiment, lors de l’identification narcissique comme il l’appelle dans Deuil et mĂ©lancolie 6» . Il Ă©crit L’identification est d’ailleurs ambivalente dĂšs le dĂ©but 7». Ce qui laisse entendre que dĂšs le dĂ©but il est questiond’ambivalence, ce qui n’est plus tout Ă  fait la mĂȘme chose que la haine. Ceci est Ă  l’origine d’une confusion dans la littĂ©rature analytique, oĂč trĂšs souvent les analystes parlent d’ambivalence en lieu et place de la haine, en particulier chez les post-freudiens, mais aussi chez des lacaniens. Nous y reviendrons. L’ambivalence et la haine ne sont pas les mĂȘmes choses. L’ambivalence est un mĂ©lange d’amour et de haine, Freud est clair dans ce texte, oĂč il Ă©crit Elle se comporte comme un produit de la premiĂšre phase, de la phase orale de l’organisation de la libido, de la phase pendant laquelle on s’incorporait l’objet dĂ©sirĂ© et apprĂ©ciĂ© en le mangeant, c’est-Ă -dire en le supprimant 8». Il apparaĂźt lĂ  que l’amour et la haine sont, et ceci depuis l’origine, intrinsĂšquement liĂ©s, voire mĂȘme indissociables aimer c’est aussi dĂ©truire. Il est ainsi difficile de soutenir que l’amour n’est pas du cĂŽtĂ© de la pulsion de mort. Alors, d’un cĂŽtĂ© Freud nous dit que la haine est premiĂšre chronologiquement et d’un autre cĂŽtĂ© il nous dit que dĂšs le dĂ©but c’est d’ambivalence qu’il s’agit. Et cette question est Ă  l’origine de confusions, de complexitĂ©s et de circonvolutions infinies pour retomber sur ses pieds. Au dĂ©part, il y a un sentiment, qualifiĂ© soit de haine soit d’ambivalence; alors on peut choisir soit de confondre haine et ambivalence, soit de penser qu’il y a au dĂ©part un sentiment complexe, peut ĂȘtre encore indiffĂ©renciĂ©, pour lequel le concept d’ambivalence, trop marquĂ©, ne convient pas. En 1973, Lacan lors du sĂ©minaire Encore » invente le terme d’ hainamoration ». C’est le choix que nous avons fait, c’est-Ă -dire de penser ce premier sentiment humain est fait Ă  la fois d’amour et de haine, tel qu’au dĂ©part, au moins, amour et haine soient indiffĂ©renciĂ©s. Ce n’est que dans un second temps que l’amour et la haine vont pouvoir progressivement acquĂ©rir chacun, mais seulement en partie, leur identitĂ© propre, tels qu’ils pourraient apparaĂźtre comme des opposĂ©s. 5 Freud. Psychologie collective et analyse du moi. In Essais de psychanalyse. Petite BibliothĂšque Payot. Paris. 1968. P 126. 6 L’identification narcissique est la plus originelle ». Deuil et mĂ©lancolie. XIII. P271. 7 Psychologie collective et analyse du moi. Op. Cit. P127. 8 Ibid. Ainsi, nous soutenons qu’au commencement Ă©tait l’hainamoration ce qui donne Ă  la haine et l’amour une structure moebienne. Nous pensons que Freud ne peut penser une thĂ©orisation de la psychanalyse autrement qu’en mettant en opposition deux Ă©lĂ©ments contradictoires. DĂšs Les Ă©tudes sur l’hystĂ©rie » en 1895, il met en place le conflit psychique. Tout d’abord par l’opposition entre conscient et inconscient Ă  partir du refoulement. Nous y trouvons le refoulĂ© et le non-refoulĂ© qui rĂ©pond Ă  ce processus binaire du plaisir/dĂ©plaisir. Puis, il remarque qu’il y a du plaisir dans le dĂ©plaisir. Pour en rendre compte, il lui est nĂ©cessaire de recourir Ă  la perversion. Il invoque le masochisme, qu’il Ă©tend Ă  toute la vie psychique, avec cette question que nous rappelions oĂč il s’agit de savoir si le masochisme est primaire ou si c’est le sadisme qui se retourne sur le moi, thĂšse qu’il retiendra dans un premier temps. Ce n’est qu’en dĂ©couvrant la pulsion de mort qu’il soutiendra que le masochisme est primaire et que le retournement du sadisme sur le moi est une forme secondaire du masochisme. Sadisme et masochisme s’opposent, tout en n’étant pas ni complĂštement diffĂ©rent, ni symĂ©trique l’un de l’autre; et ayant Ă©galement des sources diffĂ©rentes le sadisme tient son Ă©nergie de la nĂ©cessitĂ© d’éviter le dĂ©plaisir et le masochisme d’une propriĂ©tĂ© inhĂ©rente Ă  la matiĂšre vivante. De mĂȘme, pour comprendre la question de la pulsion, il lui faut aussi une opposition entre deux pulsions ou groupes de pulsions tout d’abord celle entre les pulsions libidinales et les pulsions du moi ou de conservation du moi; puis entre celles de vie et de mort. Or, afin de conceptualiser le systĂšme psychique, il forme un modĂšle tripartite le conscient, le prĂ©conscient et l’inconscient, oĂč il dĂ©crit le processus psychique sous les trois rapports dynamique, topique et Ă©conomique; puis un second modĂšle avec le moi, le ça et le surmoi. Ainsi, d’un cĂŽtĂ© il met en place un systĂšme d’opposition Ă  deux termes, conflictuel, comme entre l’intĂ©rieur et l’extĂ©rieur, le moi et le non-moi, et de l’autre cĂŽtĂ© une structure triangulaire comme le complexe d’Oedipe. En effet, il s’agit de concilier un aspect physique ou physiologique a deux dimensions avec celui Ă  trois dimensions qui est celui du signifiant, de l’ĂȘtre-parlant, de la vie psychique humaine qui n’existe qu’à partir du langage. Freud ne le produira pas; bien qu’il ait mis en place ce qui est nĂ©cessaire Ă  une autre nformalisation. DĂšs les Etudes sur l’hystĂ©rie » il parle du clivage. Il n’étudiera, partiellement, cette notion qu’à la fin de son Ɠuvre. Lacan, quant Ă  lui, n’a jamais soutenu ce principe d’opposition, si ce n’est pour en montrer l’asymĂ©trie. En effet, trĂšs vite, il va dĂ©velopper la question de la division du sujet, qui sera notĂ© $, introduit pour la premiĂšre fois dans le graphe lors du sĂ©minaire Les formations de l’inconscient » en 1957. Pour lui, il ne s’agit pas d’un conflit intra-psychique ou de deux pulsions contraires, mais de l’effet du signifiant sur un sujet dĂšs l’entrĂ©e dans le langage. Lacan n’a pas besoin de mĂ©taphoriser cette division par la mise en Ă©vidence des oppositions. Il va de soi que cela se produit et que les apparents contraires ressortissent Ă  des occurrences diffĂ©rentes du signifiant. Si Freud ne peut lĂącher le concept de deux pulsions opposĂ©es et son corollaire de l’opposition de la haine et de l’amour, oĂč la haine serait antĂ©rieure Ă  l’amour, c’est, nous semble-t-il, par une thĂ©orisation insuffisante de la question du clivage et donc de la division subjective. Dans notre clinique, quand un sujet Ă©nonce une contradiction ou une opposition interne Ă  son psychisme, nous ne nous posons pas la question en terme d’opposition ou de contradiction qu’il s’agirait de faire reconnaĂźtre comme telle au sujet, mais en terme de division du sujet en regard du signifiant, afin qu’au dĂ©cours de la cure le sujet puisse se reconnaĂźtre comme divisĂ©. Par exemple, quand un sujet s’interroge pour dĂ©cider d’aller dans le sens de son dĂ©sir, pour autant qu’il puisse en savoir quelque chose, ou d’aller vers une norme sociale, c’est- Ă -dire d’obĂ©ir Ă  une injonction du surmoi qui peut lui apparaĂźtre comme venant de l’Autre, nous ne pensons pas ce qu’il se passe en tant que conflit, semblant se produire entre le moi et l’Autre, dont la rĂ©solution a pu ĂȘtre thĂ©orisĂ©e par un renforcement du moi, mais en tant que choix du sujet, oĂč un sujet est reprĂ©sentĂ© par un signifiant pour un autre signifiant. C’est ce qu’en disent nos patients J’ai Ă  faire un choix », on est ainsi au plus prĂšs du dire du sujet. Ceci est une Ă©volution de la thĂ©orie et de la pratique analytiques consĂ©cutive Ă  ce que Lacan a transmis. Nous ne pensons pas que Lacan, dans l’ensemble de ses Ă©crits et sĂ©minaires ait pu contredire notre thĂšse de la structure moebienne de l’amour et la haine. Il y met toutefois deux rĂ©serves le lien avec l’ambivalence d’une part, et d’autre part que l’amour et la haine ont deux supports diffĂ©rents. Nous avons dĂ©jĂ  abordĂ© la relation Ă  l’ambivalence que nous allons approfondir. Il a Ă©crit dans L’étourdit » que L’amour-haine, c’est ce dont un psychanalyste mĂȘme non lacanien ne reconnaĂźt Ă  juste titre que l’ambivalence, soit la face unique de la bande de Moebius, – avec cette consĂ©quence, liĂ©e au comique qui lui est propre, que dans sa vie » de groupe, il n’en dĂ©nomme jamais que la haine 9». Il note lĂ  deux problĂšmes de ne pas diffĂ©rencier l’amour de la haine, ce que nous nous emploierons Ă faire tout Ă  l’heure, et cela nous semble fondamental, et la confusion que nous avons Ă©voquĂ©e, oĂč pudiquement l’emploi dans ce sens du terme d’ambivalence dĂ©signe la haine qui transparait dans l’amour, comme si elle ne lui Ă©tait pas consubstantielle. C’est ce qu’il dit dans le sĂ©minaire 9 L’ÉTOURDIT. In pas tout Lacan. Texte du 14 juillet 1972. P1438. Encore » quand il introduit cette notion nouvelle de l’hainamoration Si l’hainamoration, justement, elle la psychanalyse avait su l’appeler d’un autre terme que de celui, bĂątard, de l’ambivalence, peut-ĂȘtre aurait-elle mieux rĂ©ussi Ă  rĂ©veiller le contexte de l’époque oĂč elle s’insĂšre 10». Il l’énonçait dĂ©jĂ  explicitement Ă  propos du transfert en 1968 ambivalence pour user du mot dont la bonne Ă©ducation psychanalytique dĂ©signe la haine 11». Or, dans le transfert, en particulier dans le transfert nĂ©gatif, c’est d’une vĂ©ritable haine dont il s’agit. D’ailleurs, cette haine n’est pas l’apanage de l’analysant. Ce que montre bien Luis Eduardo Prado De Oliveira dans son livre La haine en psychanalyse12 ». Nous allons jusqu’à poser la question de savoir si la pratique de certains analystes, et non des moindres, avec certains de leurs analysants, n’a pas Ă©tĂ© de dĂ©velopper l’amour de transfert en haine. Nous pensons Ă  Freud qui a pris sur son divan sa propre fille Anna, Ă  Lacan qui a eu des relations sexuelles avec Catherine Millot et Ă  Donald Winnicott avec son analysant Masud Khan qui en plus se recevaient en couple les uns chez les autres. Peut ĂȘtre ces analystes Ă©taient- ils suffisamment forts ou suffisamment bons? pour s’arranger avec leur jouissance, mais leurs analysants? A l’évidence le concept d’ambivalence ne convient pas pour ces exemples extrĂȘmes, contrairement Ă  celui d’hainamoration. Donc, au commencement Ă©tait l’hainamoration, premier sentiment; Ă  ce moment, l’amour et la haine sont encore indiffĂ©renciĂ©s. Le moi et l’objet se constituent, comme nous l’avons envisagĂ© lors du prĂ©cĂ©dent sĂ©minaire, dans un double rapport Ă  l’image ou Imago, en miroir, donc dans le registre imaginaire; et symbolique par un processus de subjectivation, une reprĂ©sentation qui est l’idĂ©al du moi. Pour le dire autrement l’identification imaginaire, celle du moi qui est une image extĂ©rieure au sujet et une reprĂ©sentation interne au sujet, signifiante, qui est l’idĂ©al du moi. Comme vous le voyez, Ă  dĂ©faut de vous le reprĂ©senter, cela se passe entre un dehors et un dedans , un moi et un non-moi qui ne sont pas superposables. C’est lĂ  que la structure moebienne peut venir simplifier les choses, oĂč le dedans et le dehors sont sur les deux faces de la bande de Moebius, qui sont en fait une seule et mĂȘme face; il en va alors de mĂȘme pour le moi et l’Autre. 10 J. Lacan; SĂ©minaire XX. Version Valas. P192. 11 J. Lacan. Introduction de Silicet au titre de la revue de l’école freudienne de Paris. In Pas tout Lacan. P1182. Janvier 1968. 12Luis Eduardo Prado De Oliveira. La haine en psychanalyse. Liber. MontrĂ©al. 2018. Qu’est-ce que cette structure moebienne? Lacan l’explique bien dans le sĂ©minaire XVIII Or ce qu’il s’agissait de vous faire toucher du doigt, c’est la possibilitĂ© d’une inscription double Ă  l’endroit, Ă  l’envers sans qu’ait Ă  ĂȘtre franchi un bord. C’est la structure dĂšs longtemps bien connue dont je n’ai eu qu’à faire usage dite de la bande de Moebius 13». Il vous devient peut-ĂȘtre plus perceptible que cette structure moebienne vient poser d’une façon radicalement diffĂ©rente ces questions du dedans et du dehors et surtout du moi et de l’autre. Les opposĂ©s sont finalement en continuitĂ©, il n’y a pas de bord entre eux. Poursuivons notre raisonnement, sur ce qui vient diffĂ©rencier la haine de l’amour Ă  partir du premier sentiment qu’est l’hainamoration. Si, lors de l’identification le moi se reconnaĂźt comme identique Ă  soi-mĂȘme », que l’on peut Ă©crire soi m’aime », il va identifier le moi Ă  l’idĂ©al du moi, s’incorporer comme dirait Freud et ainsi se constituer comme moi, le moi s’intĂ©riorise et se trouve symbolisĂ©, se nomme comme moi; et s’il ne lui semble pas ĂȘtre identique Ă  soi-mĂȘme », il est un objet, un autre, un soi-m’aime-pas », un soi-haĂŻ » et reste au dehors, Ă  l’extĂ©rieur. Ainsi, il apparaĂźt que l’amour se situe Ă  l’articulation de l’imaginaire et du symbolique, alors logiquement la haine devrait se situer Ă  l’articulation de l’imaginaire et du rĂ©el, ce que nous montrerons tout Ă  l’heure. L’amour et la haine de ce point de vue ne sont pas des opposĂ©s, mais au contraire apparaissent comme deux pĂŽles de l’imaginaire entre le rĂ©el d’un cĂŽtĂ© et le symbolique de l’autre. Lacan amĂšne cela dĂšs le sĂ©minaire I sur le moi, oĂč entre le rĂ©el et le symbolique, se trouve la troisiĂšme passion de l’ĂȘtre l’ignorance14. Les mĂ©canismes Ă  l’Ɠuvre pour dĂ©terminer si on a affaire Ă  l’amour ou la haine sont le plaisir et le dĂ©plaisir. Si la vision de l’objet identificatoire provoque du plaisir, il sera aimĂ©, et, comme lors de la phase orale il sera incorporĂ© et dĂ©truit. Si cette vision suscite du dĂ©plaisir l’objet sera haĂŻ, reconnu comme autre c’est-Ă -dire comme non-moi ou pas reconnu comme moi, extĂ©rieur et servira par la haine qui le vise Ă  la conservation du moi. C’est le plaisir ou le dĂ©plaisir qui vont orienter et donc mettre en place cette diffĂ©renciation de l’hainamoration entre ses deux pĂŽles d’amour et de haine. Ainsi, ce qui est aimĂ© est reconnu comme constitutif du moi, sera idĂ©alisĂ© et tout Ă  fait conscient, entiĂšrement dialectisĂ©, significantisĂ©, avec une consistance Ă  la fois imaginaire et symbolique. Alors que ce qui est haĂŻ appartient au monde extĂ©rieur, n’est pas reconnu comme partie du moi et va connaĂźtre le destin de ce qui est cause dedĂ©plaisir. C’est dire que cet objet haĂŻ est objet de jouissance. En effet, on peut avancer que le dĂ©plaisir, dont se soutient Freud tout au long de sa dĂ©couverte de la psychanalyse et dont il tire la pulsion de mort, correspond Ă  ce que Lacan a nommĂ© jouissance. Ainsi, ce qui est cause de dĂ©plaisir, haĂŻ est de ce fait objet de la jouissance. La jouissance est Ă  situer dans le rĂ©el. C’est-Ă -dire qu’elle n’est pas soumise Ă  la logique du signifiant et pas consciente. Dans ce registre du rĂ©el la haine est pure jouissance. Ce qui apparaĂźt alors est ceci la haine se forme dans l’imaginaire suivant la phase du miroir, largement Ă©voquĂ©e lors du dernier sĂ©minaire, Ă  partir de ce premier sentiment d’hainamoration. Ce qui lui donne une consistance imaginaire, ce qui est la forme sous laquelle elle apparaĂźt au sujet. Dans un mĂȘme temps, elle devient un rĂ©el, en tant que jouissance, de façon Ă  ce que le sujet ne puisse l’apprĂ©hender qu’en tant qu’élĂ©ment imaginaire. 13 J. Lacan. Sem XVIII. D’un discours qui ne serait pas du semblant. Version Valas. P4. 14 SĂ©minaire I. Le moi dans la thĂ©orie de Freud et dans la technique de la psychanalyse. Version Valas. P 742. Ainsi se crĂ©ent Ă  la jonction du symbolique et de l’imaginaire la passion ou la cassure, si vous voulez, ou la ligne d’arĂȘte qui s’appelle l’amour, Ă  la jonction de l’imaginaire et du rĂ©el, celle qui s’appelle la haine, et Ă  la jonction du rĂ©el et du symbolique, celle qui s’appelle l’ignorance ». Cela a pour consĂ©quence importante concernant la clinique de la haine que cet aspect imaginaire peut s’enflammer sans qu’une limite symbolique puisse agir. C’est exactement ce que l’on peut observer actuellement dans le discours public, oĂč domine cet aspect purement imaginaire, et oĂč la rĂ©alitĂ© se dissout dans l’imaginaire et permet toutes les exagĂ©rations tant dans le mensonge pudiquement nommĂ© fake-news que dans les thĂšses complotistes et les ambiances de lynchage que l’on trouve dans le discours public, autant dans les rĂ©seaux sociaux que dans les discours des hommes et femmes politiques, mĂȘme ceux qui soutiennent des positions modĂ©rĂ©es. Aujourd’hui plus personne ne peut tenir un discours politique qui ne fait pas d’une façon ou d’une autre allusion Ă  l’immigration, aux Ă©trangers, c’est-Ă -dire pour le moins rĂ©fĂ©rence Ă  la haine. Tous les meurtres de masses et gĂ©nocides ont Ă©tĂ© prĂ©parĂ©s par de tels discours. Ainsi, cet imaginaire de la haine vient masquer ce qu’il en est de la haine en tant que rĂ©el. Comme illustration, prenons l’exemple de ces discours ce qu’ils viennent dire, c’est que ces Ă©trangers, ces autres ne sont pas humains, ce sont des parasites, des cloportes, des choses, de façon Ă  les dĂ©sidentifier d’une figure Ă  laquelle on puisse s’identifier, un semblable. Il en va de mĂȘme pour ceux qui honnissent les migrants, oubliant qu’eux mĂȘmes sont des migrants ou enfants de migrants; il se produit pour eux une dĂ©sidentification. Rappelons que l’identification est un mĂ©canisme qui allie l’imaginaire au symbolique. Donc, la question se pose de comment introduire du symbolique dans la haine? Robert LĂ©vy, qui viendra ici en janvier prochain, nous parlera probablement de ce qu’il a appelĂ© l’identification idĂ©ale collective », comme une possibilitĂ© de mĂ©taphorisation, c’est-Ă -dire de symbolisation du rĂ©el. Ainsi, nous avons affaire Ă  ce qui concerne la nature rĂ©elle de la haine en tant que jouissance, c’est-Ă -dire la difficultĂ© Ă  la reconnaĂźtre, en particulier de la reconnaĂźtre comme partie intĂ©grante et constitutive de soi comme sujet. C’est une des plus grande difficultĂ© et rĂ©sistance lors des cures pour un sujet d’arriver Ă  se reconnaĂźtre dans sa jouissance. N’est-ce pas lĂ  le troisiĂšme pied de la passion, celle dont Lacan dit qu’elle est majeure, la passion de l’ignorance? Celle qui se caractĂ©rise par l’absence d’imaginaire. Celle qui permet de ne pas se connaĂźtre, Ă©quivalent Ă  ne pas se reconnaĂźtre dans l’Autre. Pour terminer, une courte remarque, faute de temps, pouvant ĂȘtre un prĂ©lude Ă  un autre travail. Nous nous demandons si ce qui dĂ©clenche la haine ne serait pas une perte de jouissance, un plus-de-jouir dans le sens de moins de jouir? Nous partons de cette phrase de Pontalis Contrairement Ă  ce que l’on croit, l’image du semblable, du double, est infiniment plus troublante que celle de l’Autre 15». La jouissance vise Ă  faire du UN, Ă  nier le symbolique et la division du sujet qui en est la consĂ©quence, la vision du double encore plus que celle de l’Autre, renvoie Ă  cette division subjective et ainsi entraĂźne une perte de jouissance. C’est cette vision du double, que Freud perçoit dans le miroir de son compartiment de train qui l’amĂšne Ă  Ă©crire son texte de l’inquiĂ©tante Ă©trangetĂ© ». Philippe Woloszko Metz, le 15 novembre 2018. 15 Pontalis, entretiens une tĂȘte qui ne me convient pas », Le genre humain, n°11, 1984-1985, P15. SHARE IT Cest l' amour passion, celui que l'on rencontre au dĂ©but ou dans le prĂ©mices d'une relation, celui qui nous fait dire "je suis raide dingue amoureux". C'est l'amour du Banquet de Platon, oĂč l'amour est dĂ©sir et oĂč le dĂ©sir est manque. Ce qu'on a pas, ce qu'on est pas, ce dont on manque, nous allons le dĂ©sirer et l'aimer. Article paru dans la revue PLI n° 8 revue de psychanalyse de l’EPFCL-France pĂŽle Ouest Ă  partir d’une intervention prononcĂ©e lors du SĂ©minaire collectif L’acte analytique » Ă  Rennes durant l’annĂ©e 2012-2013. En 1964, dans le sĂ©minaire Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, Lacan dit que Le transfert est un phĂ©nomĂšne oĂč sont inclus ensemble le sujet et le psychanalyste. Le diviser en termes de transfert et de contre-transfert, quelle que soit la hardiesse et la dĂ©sinvolture des propos qu’on se permet sur ce terme, ce n’est jamais qu’une façon d’éluder ce dont il s’agit»[1]. Ce dont il s’agit c’est de la question du transfert, comme phĂ©nomĂšne essentiel, nodal pour l’ĂȘtre humain, Ă  savoir le dĂ©sir. D’autre part, toujours pour poursuivre notre questionnement concernant l’acte du psychanalyste, nous nous Ă©tions arrĂȘtĂ©s sur cette remarque de Lacan mentionnant le fait que la femme comprenne trĂšs trĂšs bien ce qu’est le dĂ©sir de l’analyste. Comment ça se fait-il ? »[2]. Dans la sĂ©ance du 27 fĂ©vrier, du sĂ©minaire L’Angoisse, il questionne la fonction du dĂ©sir dans l’amour. Pour autant que le dĂ©sir intervient dans l’amour et en est un enjeu essentiel, le dĂ©sir ne concerne pas l’objet aimĂ© »[3]. Il nous indique que pour questionner ce que peut ĂȘtre le dĂ©sir de l’analyste, il faut partir de l’expĂ©rience de l’amour. Nous allons donc poursuivre cette question de l’amour dans le transfert et la position de l’analyste en prenant appui ce soir sur deux points les prodigieuses confidences de Lucia Tower dans l’aveu trĂšs profond qu’elle fait de son expĂ©rience. Cela ne peut Ă©viter de mettre les choses sur le plan du dĂ©sir »[4] et les facilitĂ©s de la position fĂ©minine quant au rapport au dĂ©sir »[5]. Lacan prĂ©cise le terme facilitĂ© », comme Ă©tant la façon dont Lucia Tower a rendu raison de la position analytique sinon plus sainement, du moins plus librement, dans son article. »[6]. Que signifient donc les facilitĂ©s de la position fĂ©minine par rapport au dĂ©sir », et le dĂ©sir ne concerne pas l’objet aimĂ© » dont parle Lacan ? Quels liens peut-on faire entre l’amour et le dĂ©sir de l’analyste? Quels liens entre l’amour et la psychanalyse ? La question de l’amour comme tromperie ? Lacan dans le sĂ©minaire Le transfert et son interprĂ©tation nous rappelle cette dimension toujours Ă©ludĂ©e quand il s’agit du transfert, Ă  savoir qu’il n’est pas simplement ce qui reproduit une situation, une action, une attitude, un traumatisme ancien. Ce qui se rĂ©pĂšte, c’est qu’il y a toujours une autre coordonnĂ©e, celle sur laquelle il met l’accent Ă  propos de l’intervention analytique de Socrate, Ă  savoir nommĂ©ment, un amour prĂ©sent dans le rĂ©el. Il prĂ©cise nous ne pouvons rien comprendre au transfert si nous ne savons pas qu’il est aussi la consĂ©quence de cet amour-lĂ . C’est en fonction de cet amour, disons rĂ©el, que s’institue ce qui est la question centrale du transfert, Ă  savoir celle que se pose le sujet concernant ce qui lui manque, car c’est avec ce manque qu’il aime, ce n’est pas pour rien que, depuis toujours, je vous serine que l’amour c’est de donner ce qu’on n’a pas »[7]. Comment pourrions-nous expliciter ce que Lacan dit de cet amour toujours prĂ©sent dans le rĂ©el » dans l’analyse ? Il me semble que c’est un amour qui ne se laisse pas prendre aux sĂ©ductions et aux enjeux de la mascarade phallique qui rĂ©gissent, au niveau imaginaire, les rapports entre les sexes. Peut-on alors illustrer cet amour rĂ©el en prenant appui sur ce passage de Lacan[8] dans le sĂ©minaire Encore oĂč le dĂ©placement de la nĂ©gation de la contingence Ă  la nĂ©cessitĂ© serait lĂ  le point de suspension Ă  quoi s’attache tout amour » ? Peut-on entendre cela comme la rencontre du sujet avec ses symptĂŽmes, ses affects, avec ce qui le marque donc de la contingence, que l’on peut formuler par cela cesse de ne pas s’écrire ». Et la rencontre avec le dĂ©sir de l’analyste, comme la nĂ©cessitĂ©, soit l’amour, comme ce qui ne cesse pas de s’écrire » ? Le temps de suspension serait l’illusion pendant un temps, cette mise Ă  distance de cet impossible, de ce non-rapport sexuel, de cette mise Ă  distance de l’affrontement avec le non-rapport sexuel, avec le rĂ©el que l’on peut Ă©crire ! Cela ne cesse pas de ne pas s’écrire ». C’est en fonction de cet amour disons rĂ©el que s’institue ce qui est la question centrale du transfert, celle que se pose le sujet concernant l’agalma, Ă  savoir ce qui lui manque, car c’est avec ce manque, que le sujet aime. Lacan poursuit c’est le mĂȘme principe que le complexe de castration. Pour avoir le phallus, pour pouvoir s’en servir, il faut justement ne pas l’ĂȘtre ».[9] C’est en 1895 que Freud dans les Etudes sur l’hystĂ©rie, dĂ©signe le transfert Übertragung comme un faux nouage, une fausse association. Une mĂ©salliance.[10] Le transfert est moins clair et moins simple qu’il n’y paraĂźt. Peut on dire qu’une imposture est inscrite au centre du champ analytique avec une demande ambiguĂ« et Ă©quivoque qui dirait comme un cailloux riant au soleil
Je te demande de me refuser ce que je t’offre, parce que ce n’est pas ça »[11]. Lacan relĂšve que c’est l’instant de la rencontre du dĂ©sir du patient avec le dĂ©sir de l’analyste, oĂč Le sujet en tant qu’assujetti au dĂ©sir de l’analyste, dĂ©sire le tromper de cet assujettissement, en se faisant aimer de lui, en proposant de lui mĂȘme cette faussetĂ© essentielle qu’est l’amour »[12]. Freud repĂšre comment le transfert ne saurait ĂȘtre atteint in absentia, in effigie. Cela signifie, me semble-t-il, que le transfert n’est pas, de sa nature, l’ombre de quelque chose qui eĂ»t Ă©tĂ© auparavant vĂ©cu. Bien au contraire, le sujet, en tant qu’assujetti au dĂ©sir de l’analyste, dĂ©sire le tromper de cet assujettissement, en se faisant aimer de lui, en proposant de lui-mĂȘme cette faussetĂ© essentielle qui est l’amour ».[13] L’effet de transfert, c’est cet effet de tromperie en tant qu’il se rĂ©pĂšte prĂ©sentement ici et maintenant »[14]. Lacan dans le SĂ©minaire Encore, indique que l’amour dans l’analyse, nous n’avons affaire qu’à ça, et ce n’est pas par une autre voie qu’elle opĂšre. Mais Aimer, c’est essentiellement vouloir ĂȘtre aimĂ© ».[15] C’est pourquoi derriĂšre l’amour dit de transfert, nous pouvons dire que ce qu’il y a, c’est l’affirmation du lien du dĂ©sir de l’analyste au dĂ©sir du patient ».[16]Lacan insiste sur cette dimension de tromperie dans le lien transfĂ©rentiel. Si le transfert consiste Ă  dĂ©sirer le dĂ©sir de l’Autre, il place du mĂȘme coup l’analyste dans la position du dĂ©sirĂ©. L’analyste devient le lieu oĂč vient se loger l’objet du dĂ©sir du sujet. L’amour et le dĂ©sir du sujet visent l’objet placĂ© dans l’analyste. Le dĂ©sir de l’analyste permet donc au patient de repĂ©rer au-delĂ  des mirages de l’amour l’objet du dĂ©sir Ă  partir du signe du manque dans l’Autre. C’est donc finalement les questions de la ruse et du semblant qui sont lĂ  prĂ©sentes me semble t’il. Un article de VĂ©ronique Mariage sur ce sujet le mentionne ainsi une analyse est une histoire d’amour que dĂ©loge l’analyste par son dĂ©sir ».[17] La femme et la ruse Lacan a toujours affirmĂ© que les femmes avaient un rapport privilĂ©giĂ©, une sorte de connivence naturelle avec la psychanalyse. En relisant et commentant cet article de Lucia Tower sur lequel nous allons prendre appui ce soir et dont Marie-ThĂ©rĂšse Gournel va nous parler, nous verrons comment elle va, mĂȘme sans l’articuler, le nommer, occuper de fait sa place d’analyste lorsqu’elle va s’aviser de ne pas contenir, de ne pas incarner l’objet cause du dĂ©sir de l’analysant. Lucia Tower va se laisse mener par l’érotique analytique de la cure en se conduisant comme un partenaire fĂ©minin. Comme le mentionne Lacan, si les femmes ont cette aisance, c’est en grande partie dĂ» Ă  la singularitĂ© de leur rapport Ă  l’inconscient ou encore Ă  la forme mĂȘme du complexe de castration fĂ©minin. C’est un fait bien Ă©tabli, quand elles se rangent, elles aussi sous la banniĂšre du phallus, ce n’est pas, comme les hommes, sous la contrainte d’une menace, mais par le constat d’une absence. L’issue du complexe d’Ɠdipe est diffĂ©rente comme chacun sait pour la femme. Pour elle c’est beaucoup plus simple, elle n’a pas Ă  faire cette identification. Elle sait oĂč il est, elle sait oĂč elle doit aller le prendre, c’est du cĂŽtĂ© du PĂšre, vers celui qui l’a, et cela aussi vous indique en quoi ce qu’on appelle une fĂ©minitĂ©, une vraie fĂ©minitĂ© a toujours un peu aussi une dimension d’alibi. Les vraies femmes, ça a toujours quelque chose d’un peu Ă©garĂ© »[18]. Lacan prĂ©cise ce qui est pour ces femmes analystes un atout majeur. Il le dit ainsi Ce manque, ce signe moins dont est marquĂ©e la fonction phallique pour l’homme qui fait que pour lui sa liaison Ă  l’objet doit passer par cette nĂ©gativation du phallus, par le complexe de castration, cette nĂ©cessitĂ© qui est le statut du moins phi au centre du dĂ©sir de l’homme, voilĂ  ce qui pour la femme n’est pas un nƓud nĂ©cessaire. Ce n’est pas dire qu’elle ne soit pas pour autant sans rapport avec le dĂ©sir de l’Autre, mais justement, c’est bien au dĂ©sir de l’Autre comme tel, qu’elle est en quelque sorte confrontĂ©e, affrontĂ©e. C’est une simplification que, pour elle, cet objet phallique ne vienne, par rapport Ă  cette confrontation, qu’en second et pour autant qu’il joue un rĂŽle dans le dĂ©sir de l’Autre. Ce rapport simplifiĂ© avec le dĂ©sir de l’Autre, c’est ce qui permet Ă  la femme quand elle s’emploie Ă  notre noble profession, d’ĂȘtre Ă  l’endroit de ce dĂ©sir, dans un rapport qu’il faut bien dire manifeste chaque fois qu’elle aborde ce champ confusĂ©ment dĂ©signĂ© comme celui de contre-transfert – et qui est en fait celui du dĂ©sir du psychanalyste – dans un rapport que nous sentons beaucoup plus libre »[19]. Pour la femme, ce phallus qu’elle n’a pas, elle l’est symboliquement pour autant qu’elle est l’objet du dĂ©sir de l’autre. C’est pour ĂȘtre le phallus, c’est-Ă -dire le signifiant du dĂ©sir de l’Autre, que la femme va rejeter une part essentielle de la fĂ©minitĂ© dans la mascarade cf. Joan RiviĂšre. La femme leurre par le leurre mĂȘme, la fĂ©minitĂ© se rĂ©sume Ă  la prĂ©sentation de cette parure du vide. Le dĂ©sir de l’analyste et la fonction de l’analyste du cĂŽtĂ© de la mascarade Lacan, lui, explore la fonction de l’analyste du cĂŽtĂ© de la mascarade fĂ©minine ; la mascarade n’est pas l’exclusivitĂ© de ceux qui avancent dans la vie avec l’apparence d’une femme. Dire que l’analyste se conduit comme un partenaire fĂ©minin, c’est dire qu’il rĂ©pond comme une friendly wife, ce que fera Lucia Tower, avec un de ses patients, en portant un masque comme le propose Joan RiviĂšre, ou en faisant le travail d’illusionniste comme le mentionne Lacan en 1936. L’analyste se laisse mener par le malentendu et, le moment venu, tout simplement il n’oppose aucune rĂ©sistance Ă  ce que l’équivoque tombe. Occuper cette place n’en passe pas par une technique, par une volontĂ© de l’analyste, encore moins Ă  la comme suite d’une Ă©laboration thĂ©orique. Si Lacan insiste sur le dĂ©sir de l’analyste comme opĂ©rateur, c’est parce que ce n’est pas selon son dĂ©sir de sujet que l’analyste opĂšre, c’est un tenant lieu d’un artifice. Pour soutenir le dĂ©sir de l’analysant, il ne s’agit pas d’un semblant de dĂ©sir, mais de faire semblant d’un dĂ©sir qui opĂšre rĂ©ellement, dans ces rencontres manquĂ©es du sujet avec l’Autre ».[20] Mais comment Ă  lieu cette opĂ©ration ? Telle est la question. Une rĂ©ponse peut-elle ĂȘtre du cĂŽtĂ© de l’amour rĂ©el ? En effet comme le mentionne Lacan Seul l’amour rĂ©el permet Ă  la jouissance de condescendre au dĂ©sir »[21]. Condescendre », cĂ©der complaisamment est le mot qui souligne ici un mouvement entre le dĂ©sir et la jouissance, mais peut-ĂȘtre aussi une forme de circularitĂ© entre celle-ci et l’amour. La rencontre avec le dĂ©sir de l’analyste est-elle le lieu d’une ruse pour dĂ©busquer l’inconscient, pour permettre Ă  la jouissance de condescendre au dĂ©sir pour le sujet de l’inconscient ? En voici une illustration littĂ©raire dans Les lieux d’une ruse de Georges Perec[22] Je vins pendant 4 ans, m’enfoncer dans ce lieu sans histoire, dans ce lieu inexistant qui allait devenir le lieu de mon histoire 
 l’Autre derriĂšre ne disait rien. A chaque sĂ©ance j’attendais qu’il parle. J’étais persuadĂ© qu’il me cachait quelque chose, qu’il en savait beaucoup plus qu’il ne voulait bien en dire, qu’il n’en pensait pas moins, qu’il avait son idĂ©e derriĂšre la tĂȘte 
 lorsque j’essayais de parler, de dire quelque chose de moi, d’affronter ce clown intĂ©rieur qui jonglait si bien avec mon histoire, ce prestidigitateur qui s’avait si bien s’illusionner lui-mĂȘme, tout de suite j’avais l’impression d’ĂȘtre en train de recommencer le mĂȘme puzzle comme si, Ă  force d’en Ă©puiser une Ă  une toutes les combinaisons possibles je pouvais un jour arriver enfin Ă  l’image que je cherchais 
 il fallait que je revienne sur mes pas, que je refasse ce chemin parcouru dont j’avais brisĂ© les fils. De ce lieu souterrain, je n’ai rien Ă  dire je sais qu’il eut lieu et que dĂ©sormais la trace est inscrite en moi et dans les textes que j’écris ». Il me semble que Georges Perec vient lĂ  nous indiquer comment la rencontre avec le dĂ©sir de son analyste, devient le lieu de l’objet perdu et la trace qu’il en retrouve pour lui du cĂŽtĂ© de l’écriture. Il n’y a pas d’objet qui puisse combler un sujet. Das Ding est la chose perdue du fait de l’accĂšs au langage. Heidegger nous aide Ă  concevoir Das ding par la mĂ©taphore du vase. Le vase enserre cette chose ». Ce vase que le potier façonne autour d’un vide avec sa main. Ce vide n’est pas rien, c’est la rĂ©vĂ©lation de l’ĂȘtre ». Maurice Blanchot Ă©crit que la rĂ©ponse Ă  la question c’est le meurtre de la question. Il me semble que l’on peut entendre cela comme le dĂ©sir ne restant vif que parce qu’aucun objet y compris le savoir et les connaissances comme objet dĂ©sirable ne saurait le combler. Peut-on dire que Georges Perec dans son texte, nomme ainsi ce tenant lieu d’artifice ? ». Il s’agit de donc de dĂ©finir les coordonnĂ©es que l’analyste doit ĂȘtre capable d’atteindre pour simplement occuper la place qui est la sienne, laquelle se dĂ©finit comme celle qu’il doit offrir vacante au dĂ©sir du patient pour qu’il se rĂ©alise comme dĂ©sir de l’Autre[23] ». En consĂ©quence, il s’agit de situer ce que doit ĂȘtre, ce qu’est fondamentalement la production du dĂ©sir de l’analyste, posĂ© comme un dĂ©sir spĂ©cifique, un dĂ©sir inĂ©dit, par Lacan. C’est bien pourquoi Lacan affirme que la jouissance doit condescendre au dĂ©sir via l’amour. La fonction de l’amour Ă©tant alors d’orienter le dĂ©sir de l’analysant, Ă  partir de l’absence de la Chose maternelle, vers l’objet a de substitution et le plus-de-jouir. L’amour ne rĂ©pond que d’un manque. Autrement dit le ternaire jouissance-amour-dĂ©sir suggĂšre une circulation signifiante alternĂ©e, de la jouissance au dĂ©sir et du dĂ©sir Ă  la jouissance. La fin de l’analyse s’accompagne d’un dĂ©tachement Ă  l’égard du sujet supposĂ© savoir, tandis que se met Ă  nu ce que la prĂ©sence de l’analyste cachait, Ă  savoir l’objet sous son aspect pulsionnel. Dans ce moment, ce qui se propose au sujet est la rencontre avec le rĂ©el de sa cause, son horreur propre », qui peut lui donner appui pour un dĂ©sir de savoir nouveau. Dans le fantasme, le sujet adopte une nouvelle position par rapport Ă  l’objet. L’objet n’est plus un objet manquant par essence, et qui pourrait complĂ©ter son ĂȘtre ; il devient plutĂŽt un objet qui, en tant que cause, le pousse Ă  chercher, Ă  complĂ©ter ce qui ne pourra jamais ĂȘtre comblĂ©. Soit un dĂ©sir inĂ©dit pour un savoir Ă  construire. Dans son livre, Une saison chez Lacan, Pierre Rey illustre me semble t’il le dĂ©sir de l’analyste Ă  partir du tableau La dentelliĂšre, de Vermeer. Le tableau entier s’ordonne autour de la seule chose que le peintre ne donne pas Ă  voir, l’aiguille avec laquelle brode la dentelliĂšre. Supprimez ce point central invisible, la toile fout le camp, elle ne signifie plus rien »[24]. Le point focal du tableau serait donc le dĂ©sir de l’analyste ? Sans aiguille pas de broderie ! [1] LACAN J., Le SĂ©minaire, Livre XI Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, Paris, Seuil, [2] LACAN J., Le SĂ©minaire, Livre X, L’Angoisse, Paris, Seuil, 2004, leçon du 13/03/1963 p. 208. [3] Ibid., leçon du 27/02/1963, p. 180. [4] Ibid., leçon du 27/02/1963, p. 175. [5] Ibid., leçon du 27/03/1963, p. 229. [6] Ibid. [7] Ibid., leçon du 16/01/1963, [8] LACAN J., Le SĂ©minaire, Livre XX Encore, Paris, Seuil 1975, leçon de juin 1975, p. 132, le rat dans le labyrinthe. [9] LACAN J., Le SĂ©minaire, Livre X, L’Angoisse, Paris, Seuil 2004, leçon du 16/01/1963, p. 128. [10] FREUD S., Breuer J., 1985, Etudes sur l’hystĂ©rie, 11° Ă©dition, Paris, PUF, 1992, ch. VI, p. 245-246. [11] LACAN J., Le SĂ©minaire, Livre XIX, 
Ou pire, Paris, Seuil, 2011, titre du chapitre 6 . [12] LACAN J., Le SĂ©minaire, Livre XI Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, Paris, Seuil, leçon du 17/06/1984, p. 282, De l’interprĂ©tation au transfert ». [13] LACAN J., Le SĂ©minaire, Livre XX Encore, Paris, Seuil, 1975, p. 64. [14] Ibid., p. 283. [15] Ibid., p. 282. [16] Ibid., p. 283. [17] MARIAGE V., Le dĂ©sir analytique en question », in Revue La Cause Freudienne, n° 51. [18] LACAN J., Le SĂ©minaire, Livre V, Les formations de l’inconscient, Paris, Seuil, 1998, leçon du 22/01/1958, p. 195. [19] LACAN J., Le SĂ©minaire, Livre X, L’Angoisse, Paris, Seuil, 2004. [20] LACAN J., Le SĂ©minaire, Livre VII, L’Ethique de la psychanalyse, Paris, Seuil, 1986. [21] LACAN J., Le SĂ©minaire, Livre X, L’Angoisse, Paris, Seuil 2004, p. 209. [22] PEREC G., Les lieux d’une ruse », in Penser/classer. [23] LACAN J., Le SĂ©minaire, Livre VIII Le Transfert, Paris, Seuil 2001, p. 130. [24] REY P., Une saison chez Lacan, Ed. Poche Point Essais, 2007, p. 73. DĂ©finition: c'est quoi une psychanalyse ? "La psychanalyse est une mĂ©thode d'investigation de processus mentaux et de traitement de divers troubles et souffrances psychiques, explique Rachel Desmur, psychanalyste. La psychanalyse aide Ă  traduire et rĂ©soudre des conflits inconscients, la plupart du temps liĂ©s Ă  des traumatismes, en dĂ©passant certaines Lucy Vincent, docteure en neurosciences et ancienne chercheuse au CNRS, Ă  Paris, a consacrĂ© une partie de ses travaux au phĂ©nomĂšne amoureux. Elle a publiĂ© Ă©galement quantitĂ© de livres sur la question. Que se passe-t-il dans notre cerveau quand nous tombons en amour, comme disent les QuĂ©bĂ©cois? Est-ce notre corps ou notre cƓur qui est Ă  la manƓuvre, sommes-nous libres finalement de choisir celui ou celle avec qui nous allons faire un bout de chemin ou sont-ce nos hormones et nos neurotransmetteurs qui dĂ©cident Ă  notre place? Les rĂ©ponses sont parfois surprenantes et il semblerait sur un plan strictement scientifique que nous soyons moins libres qu’on l’imagine au moment oĂč Cupidon bande son Comment explique-t-on que l’ĂȘtre aimĂ© a toutes les qualitĂ©s?Les expĂ©riences d’imagerie du cerveau ont montrĂ© que l’amour romantique, comme l’amour parental d’ailleurs, est caractĂ©risĂ© par une baisse d’activitĂ© dans la partie du cerveau associĂ©e aux Ă©motions nĂ©gatives, au jugement des intentions et des Ă©motions de l’autre. Les parties du cerveau qui commandent le discernement seraient mises en veilleuse pour ne pas juger trop sĂ©vĂšrement celui ou celle destinĂ©e Ă  faire un bout de chemin avec L’amour est-il une drogue? Il faut savoir qu’il y a un vĂ©ritable feu d’artifice de neurotransmetteurs qui se modifient durant l’état amoureux. Celui-ci libĂšre des endorphines responsables du plaisir Ă  ĂȘtre ensemble, mais induit Ă©galement de grands sauts d’humeur au dĂ©but de la relation. On passe trĂšs vite de l’euphorie au dĂ©sespoir pour peu que l’amoureuxse soit en retard, oublie l’anniversaire de votre rencontre, etc. L’élĂ©vation du taux de dopamine peut expliquer notre focalisation sur le partenaire et la tendance Ă  voir en lui un ĂȘtre unique. Le problĂšme rĂ©side ensuite dans le fait que l’émission de dopamine et d’endorphines est liĂ©e en grande partie Ă  la nouveautĂ©. AprĂšs un certain nombre de rencontres, on observe un tassement de l’effet euphorisant. L’amoureux est comme l’hĂ©roĂŻnomane, il a besoin d’une dose de plus en plus grande pour la libĂ©ration d’endorphines. Au fil du temps, chaque rencontre avec l’objet de son amour provoquera une plus faible dĂ©charge de dopamine et la dose d’endorphines se rĂ©duira d’autant pour atteindre un niveau correspondant au bonheur de la vie rĂ©guliĂšre Ă  deux. Plus monotone Ă©videmment. On appelle cet effet nouveauté» l’effet Coolidge. Du nom de ce prĂ©sident amĂ©ricain qui, visitant un Ă©levage bovin avec son Ă©pouse, fut impressionnĂ© par un taureau qui insĂ©minait jusqu’à 17 vaches par jour. Sa femme lui aurait dit Tu vois, 17 fois par jour » Ce Ă  quoi il a rĂ©pondu Certes ma chĂšre, mais pas avec la mĂȘme »3. Comment explique-t-on les unions qui durent? Pour ceux qui ont des projets de vie commune, vient alors le temps de faire l’apprentissage de la complicitĂ©. Avec l’aide d’une autre substance, l’ocytocine, qui va permettre d’inhiber justement l’installation de la tolĂ©rance. Depuis les annĂ©es 1970, on sait que cette hormone ne se cantonne pas Ă  la coordination de la naissance et de l’allaitement paradoxalement elle est produite par le corps des femmes au moment des contractions pour accĂ©lĂ©rer l’accouchement mais intervient dans le cerveau pour provoquer les sentiments d’attachement nĂ©cessaires pour promouvoir la survie de l’ Quelle part jouent les odeurs dans la sĂ©duction? Les gĂšnes produisent toutes sortes de protĂ©ines qui ont une influence sur l’odeur du corps. Une bonne part de la communication inconsciente se fait par le systĂšme olfactif. On a pu constater, par exemple, une aversion olfactive dans les couples pĂšre-fille et frĂšre-sƓur, ce qui donne au sens de l’odorat une importance dans le refus de l’inceste. On comprend mieux aussi l’étonnement qui saisit souvent les amoureux au dĂ©but de leur histoire quand ils rĂ©alisent avoir les mĂȘmes goĂ»ts, par exemple adorer les navets! Mais c’est justement le fait d’aimer tous les deux les navets qui explique qu’ils sont sĂ©duits mutuellement par l’odeur des navets mĂ©tabolisĂ©e dans l’odeur corporelle de l’autre. Non seulement parce que tous deux en mangent, mais ils surproduisent tous les deux l’enzyme qui digĂšre la cellulose du navet Ă  cause d’un gĂšne commun. L’odeur que vous trouvez irrĂ©sistible chez l’autre vous rappelle votre propre odeur. Chez la femme, il y a une plus grande sensibilitĂ© aux odeurs au moment de l’ Pourquoi ne les sent-on pas consciemment? Les neurobiologistes reconnaissent la liaison privilĂ©giĂ©e entre le sens olfactif et les fonctions inconscientes du cerveau grĂące, notamment, Ă  un dispositif anatomique qui permet Ă  l’information olfactive d’atteindre le cerveau qui sait, cognitif», par l’intermĂ©diaire de deux relais au lieu des trois requis habituellement pour tous les autres messages du systĂšme sensoriel. Les messages olfactifs sont envoyĂ©s directement dans les zones du cerveau liĂ©es aux Ă©motions. Il se passe entre deux personnes ce qui se passe avec les chiens, on se renifle sans s’en rendre compte. Ce n’est pas le seul ingrĂ©dient nĂ©cessaire Ă  la naissance de l’amour mais c’est un signal Quel est le rĂŽle exact de ces fameuses phĂ©romones dont on parle tant?On les trouve dans les urines, la transpiration, les selles ou sur la peau. Elles sont parfaitement inodores. Pour beaucoup d’espĂšces animales, elles rĂ©gulent tout ce qui concerne la vie en sociĂ©tĂ©. Certains chercheurs pensent que les phĂ©romones se libĂšrent aussi Ă  travers le sĂ©bum. Et comme la plupart des glandes qui le sĂ©crĂštent sont au niveau du cuir chevelu, de la face, du cou et de la lĂšvre supĂ©rieure, il est possible que le baiser soit impliquĂ© dans l’échange de messages phĂ©romonaux. Il y a une diffĂ©rence totale entre les voies suivies par les neurones phĂ©romonaux et les neurones olfactifs. Les premiers ont pour destination les zones hypothalamiques impliquĂ©es justement dans les fonctions hormonales et Le coup de foudre n’est qu’une histoire de phĂ©romones? Combien de temps dure l’amour passion? Et y a-t-il un temps limitĂ© pour tomber amoureux? C’est en tout cas le comportement humain qui ressemble le plus Ă  un phĂ©nomĂšne d’origine phĂ©romonale oĂč on ne peut invoquer des paramĂštres d’ordre intellectuel. L’amour passion qui implique l’état d’euphorie dĂ©crit prĂ©cĂ©demment dure, selon les Ă©tudes scientifiques, entre dix-huit et trente-six mois. Dans une approche plus traditionnelle, oĂč l’on prend le temps de faire connaissance, on a calculĂ© que le temps mis Ă  tomber amoureux n’excĂšde gĂ©nĂ©ralement pas un mois. Le cerveau est alors en possession de toutes les informations nĂ©cessaires pour dĂ©clencher le processus amoureux. Si l’on n’est alors pas sensible aux stimuli chimiques de l’autre, la gentillesse, l’humour ou l’intelligence ne suffiront pas. On se contentera peut-ĂȘtre dĂšs lors d’une simple Peut-on acheter un flacon de phĂ©romones sur internet pour augmenter ses chances de trouver l’élue de son cƓur? Non. MĂȘme si l’on sait que les chercheurs ont pu prouver la rĂ©alitĂ© de l’attraction des phĂ©romones mĂąles sur des femmes qui ont privilĂ©giĂ© les endroits oĂč elles avaient Ă©tĂ© dĂ©posĂ©es, mĂȘme si les paysans utilisent depuis longtemps des phĂ©romones dans la reproduction animale, il faut se mĂ©fier des publicitĂ©s qui promettraient de trouver le bonheur en achetant ce genre de Plus on se ressemble, plus on a de chance de rester ensemble, c’est vrai? Oui. Contrairement Ă  l’idĂ©e commune que les contraires s’attirent, on remarque chez les couples une tendance Ă  choisir un partenaire qui a des similitudes physiques, culturelles et sociales. Les Ă©tudes scientifiques ont Ă©tĂ© faites Ă  partir de constatations de mĂ©decins dans diffĂ©rents pays qui Ă©taient frappĂ©s du fait que nombre de couples prĂ©sentaient des mĂȘmes symptĂŽmes et se plaignaient des mĂȘmes maladies. On a mesurĂ© certains paramĂštres comme la taille des parties du corps, le mĂ©tabolisme, la personnalitĂ©, les facteurs de susceptibilitĂ© Ă  certaines maladies psychiques, l’intelligence et le nombre d’annĂ©es passĂ©es Ă  l’école. Les couples se ressemblent bien plus que deux personnes prises au hasard dans la rue. C’est mĂȘme vrai pour des mesures comme le taux de cholestĂ©rol ou la pression sanguine. Et cette sĂ©lection des caractĂšres communs est antĂ©rieure Ă  l’installation du couple dans la durĂ©e, elle s’observe dĂšs sa crĂ©ation. En langage scientifique, on parle d’accouplement assortatif. Certes, d’un point de vue biologique il peut paraĂźtre contre-performant que les couples se forment sur la base de caractĂšres ressemblants. La thĂ©orie de l’évolution enseigne que plus les gĂšnes sont diffĂ©rents, plus on a de chances d’avoir des descendants en bonne santĂ©. Mais la nature est bien faite. Si on retient des traits de personnalitĂ©, de mĂ©tabolisme ou d’odeurs semblables aux nĂŽtres, il en va diffĂ©remment pour les gĂšnes liĂ©s Ă  l’immunitĂ© HLA. LĂ , c’est l’odeur diffĂ©rente qui est soudainement irrĂ©sistible. Des tests d’odeur sur des t-shirts prĂ©sentĂ©s Ă  121 hommes et femmes ont montrĂ© que les sujets choisissaient le vĂȘtement dont l’odeur Ă©tait la plus Ă©loignĂ©e d’eux au niveau des gĂšnes Peut-on encore croire Ă  notre libre arbitre? C’est peut-ĂȘtre un peu dĂ©plaisant Ă  entendre, mais le libre arbitre est une illusion dans le domaine de l’amour. La neurobiologie n’exclut toutefois pas de reconnaĂźtre sa magie, son mystĂšre, le fait que c’est un des plus grands bonheurs accessibles Ă  l’homme. Tous les effets ne relĂšvent pas d’un rĂ©flexe reproductif. Les mĂ©canismes neurobiologiques montrent aussi que l’amour romantique est bĂąti sur les mĂȘmes bases que l’amour entre un enfant et ses parents, et il semble bien que l’amour maternel fournisse un modĂšle de fonctionnement Ă  deux qui sera notre prĂ©fĂ©rence pour toute la vie. Rien n’est jamais figĂ©. MĂȘme si les connexions entre les rĂ©seaux de neurones rĂ©pondent Ă  des rĂšgles physiques, nous pouvons intervenir sur les paramĂštres de connexions. Le cerveau humain peut se modifier d’un instant Ă  l’autre selon ce que nous en faisons et l’endroit oĂč nous sommes. Plus notre cerveau est nourri par des expĂ©riences, des lectures, du savoir concernant l’amour, plus notre marge de manƓuvre s’agrandit. Ce qui explique aussi que le charme et le talent jouent un rĂŽle dans la sĂ©duction, si l’on pense Ă  quelqu’un comme Serge Gainsbourg. La fonction centrale qui nous diffĂ©rencie des animaux est la capacitĂ© Ă  nous raconter des histoires Ă  partir des stimuli qui arrivent Ă  notre cerveau d’animal romantique. L’histoire d’amour reste l’un des patrimoines de l’humanitĂ© les plus prĂ©cieux.>> Lire le tĂ©moignage de Nathalie et Steve>> * Pour en savoir encore plus L’amour de A Ă  XY», Comment devient-on amoureux?», Petits arrangements avec l’amour», trois ouvrages parus chez Odile Baumann PatrickpubliĂ© le 13 fĂ©vrier 2020 - 0911

Lerefoulement est un mécanisme de défense inconscient contre des pulsions qui sont ainsi réprimées ou évacuées. " C'est un processus qui consiste à repousser, à mettre hors de portée de la conscience des représentations psychiques inacceptables " définit le Pr Patrick Landman. Ces derniÚres sont taboues au niveau du Moi, de la

Que peut la psychanalyse dans l'amour? Quels remĂšdes au chagrin d'amour? Avec Sarah Chiche, clinicienne et psychanalyste, auteur de "Une histoire Ă©rotique de la psychanalyse" Payot , 2018 et PacĂŽme Thiellement, essayiste et vidĂ©aste, auteur de "Sycomore Sickamour" Puf, 2018. L'amour sur le divan, avec Sarah Chiche, Ă©crivaine et psychanalyste, auteur d'Une histoire Ă©rotique de la psychanalyse de la nourrice de Freud aux amants d'aujourd'hui Payot, 2018. Ce que je tenais Ă  saluer, c’est le courage de ces femmes, ces hĂ©roĂŻnes, et ces femmes anonymes aussi, qui ont peut-ĂȘtre un savoir particulier sur la douleur. Sarah Chiche Une histoire de l’amour en psychanalyse et une histoire fĂ©minine, qui revient sur le rapport des femmes au dĂ©sir et sur leur rĂŽle fondateur, les prĂ©sentant Ă  la fois comme inspiratrices, crĂ©atrices et thĂ©oriciennes de la discipline. Quand on tombe amoureux de quelqu’un, on tombe amoureux du grand théùtre qu’il porte en lui et du théùtre d’ombres de nos morts, des gens qu’on aime
 Sarah Chiche En une cinquantaine d’histoires, d'Anna O. Ă  Marie Bonaparte, en passant par le prĂ©tendu triangle amoureux Freud-Martha-Minna Bernays et par l'homosexualitĂ© probable de sa fille Anna, l’ouvrage retrace notre rapport Ă  la psychanalyse et donc au sexe, Ă  l’amour et Ă  la libertĂ©. En dialogue avec l’écrivain PacĂŽme Thiellement, qui nous parle du mal d'amour dans Sycomore Sickamour PUF, 2018. Cliquez ici pour Ă©couter la premiĂšre partie de l"Ă©mission "PacĂŽme Thiellement, malade d'amour" Cest lĂ  que l’analyse nous incite Ă  ce rappel qu’on ne connait pas d’amour sans haine.1 Haine et amour Le propos de Lacan n’est pas de rappeler ce que tout un chacun connait bien, le possible basculement de l’un dans l’autre. Non, ici la haine est d’emblĂ©e concernĂ©e dĂšs que l’amour entre en jeu. Et Lacan prĂ©cise bien qu Dans ma lecture de rentrĂ©e de vacances, je me suis arrĂȘtĂ©e Ă  ce post. J'y rĂ©ponds autant qu'aux prĂ©cĂ©dents. J'ai rigolĂ© en rigolant laissons ce labsus en lisant la dĂ©finition de Smarloune pour une fois je suis tout Ă  fait d'accord avec toi sans pouvoir discutĂ©. Pourtant les tentatives de dĂ©finition de Anne me semblent tout aussi justes, vraies, ressenties, vĂ©ritables. Il n'y a pas d'amour parfait, il n'y a que l'amour, et celui-ci est fait d'ententes, de mĂ©sententes, de disputes. Il faut savoir composer avec l'amour, avec l'autre qu'on Aime. Aimer je pense que l'amour vient avant, presque, l'aimĂ©. En cela je suis d'accord avec Isabelle aussi il n'y a d'amour que de foi en la vie. Aujourd'hui, aprĂšs mes Ă©tapes italiennes et siciliennes, mes vagabondages en solitude, ma solitude, mes peurs et mes paniques, mes heures d'Ă©criture, mon sentiment d'Ă©touffement Ă  Naples, envie impalpable de partir, repartir, rentrer retourner Ă  Assise, le sublime d'Alicudi, aprĂšs tout cela, je peux dire que j'aime. Parce que j'ai vu la vie, que en ces maigres instants, j'ai vue la vie, l'ia vĂ©cu, presque. Je suis amoureuse de l'Italie, comme je l'ai Ă©tĂ© de GĂ©rald d'un amour pur, grand, qui se suffit Ă  lui-mĂȘme, sans besoin de rĂ©ponse. Aimer, c'est aimer, ce n'est pas attendre de l'autre quelque chose. AprĂšs, ce qui est imparfait ce n'est pas tant l'instant d'amour, le sentiment d'amour que la vie qu'il y a autour ĂȘtre deux ĂȘtres, ĂȘtre Ă  deux, diffĂ©rents, donc pas un, donc pas seul, donc il faut faire avec l'autre en accepter les dĂ©fauts, reconnaĂźtre les siens. Savoir ĂȘtre soi, simplement, sans se plier Ă  l'autre, et sans plier l'autre Ă  nous. Ce n'est pas facile, c'est mĂȘme trĂšs dur parfois, quand Ă  l'amour se mĂȘle la haine, la nĂ©cessitĂ© impĂ©rieuse que l'autre rĂ©ponde Ă  ce vide initial, originel que l'on ne peut supporter. AprĂšs je voulais rĂ©pondre plus particuliĂšrement Ă  Anne "En amour, j'ai davantage envie d'ĂȘtre avec l'autre que besoin de lui. C'est parce que j'avais ce sentiment que je me suis engagĂ©e. Je ne le regrette pas. " C'est une si elle phrase, une phrase si rayonnante. Au dĂ©but avec G. il n'y avait que cette envie; s'y est vite cependant mĂȘlĂ© le besoin. Besoin d'ĂȘtre avec l'autre, n'exister que par l'autre. Ce besoin est tueur, ravageur car il rĂ©pond Ă  une croyance primaire mais fausse qu'on ne peut ĂȘtre que par l'autre. j'ai longtemps cru, ainsi, ne pouvoir plus ĂȘtre que par lui, que en lui, qu'avec lui. Qu'etais-je, seule? Je n'Ă©tais rien, que du vent, que de la matiĂšre grise, qu'un truc inconsistant. Etre avec lui m'a empĂȘchĂ© sous un certain angle de vue d'ĂȘtre avec moi, d'ĂȘtre moi. Ma TS en dĂ©cembre rĂ©pondait Ă  tout ceci n'ĂȘtre que dans la fusion, dans la passion de patio, souffrir, rendait impossible la seule acceptation de la fin. Du mot fin. Du mal fin. Mal finir, c'Ă©tait obligĂ©. Une telle relation ne pouvait pas bien se finir, il y avait trop de mots dans cela pour que ce soit possible. Je l'ai quittĂ© comme je me suis quittĂ©e moi-mĂȘme en cet instant, et cela m'a sauvĂ©e, car enfin j'ai pu ĂȘtre. Etre. Seule. Moi. Cela fait du bien d'ĂȘtre seule. Ce vide, cette infinie et extrĂȘme solitude des mots posĂ©s sur le papier, cette histoire que je me raconte j'ai beaucoup Ă©crit en Italie. Du bien et Ă  la fois de la solitude, de la souffrance. Parce que celle-ci est moi, je ne peux pas ne pas l'accepter en moi. Parce qu'elle est constitutive de mon amour pour la vie, je ne peux pas la renier. Je l'aime, parce que en un certain sens je veux m'aimer, aujourd'hui - du moins Ă  certains moments $😉 . La souffrance je crois va avec la vie, parce qu'elle son revers, et que la vie n'est que ce grand vide du prĂ©sent Ă  remplir, Ă  faire, Ă  ĂȘtre. Acte en constitution perpĂ©tuel, la vie ne peut qu'ĂȘtre vide, qu'ĂȘtre soi, et donc ĂȘtre faite de souffrance, de solitude et de peurs. Et cela mĂȘme je commence Ă  l'aimer, parce que je commence Ă  le comprendre. La vie. La seule. L'unique. Celle qui m'est donnĂ© de vivre, je ne veux pas la gĂącher, je ne veux pas la recopier, comme un vulgaire peintre, sur une peinture dĂ©jĂ  faite du passĂ©. Non, je ne peux pas. Cela, je ne peux plus ĂȘtre comme les aurtes, feindre, je en pourrai plus jamais. Mon acte m'a appris cela qu'on ne peut ĂȘtre que Soi, qu'Autre. Autre que les autres, Autre que l'aimĂ©. Aimer, ce n'est donc rien qu'accepter un peu d'autre en soi, accepter de recevoir un peu malgrĂ© sa propre individualitĂ© - puisqu'au final nous ne sommes que nous, donc diffĂ©rent des autres, du vous, du tu, du toi, du il... - et dans sa propre individualitĂ© accepter de partager un peu dans ses diffĂ©rences. Une si simple simplicitĂ©. Une chose si Ă©vidente. Et nous la compliquons sans cesse. Parce que nous croyons qu'il y a perfection en l'amour, en l'ĂȘtre-Ă -deux, alors que nous nous sommes toujours trompĂ©s, que c'est en la vie, en l'amour non de l'autre mais de la vie et de soi aussi qu'il y a perfection. Et l'aour de l'autre, de l'ĂȘtre-Ă -deux alors ne vient qu'aprĂšs qu'aprĂšs cette singuliĂšre dĂ©couverte, de l'amour de soi. Il faut s'aimer, il faut aimer la vie et s'aimer soi-diffĂ©rent-des-autres, pour rĂ©ussir Ă  vivre avec l'autre, Ă  lui partager un peu lui donner un peu de soi, et savoir tout autant en recevoir un peu. Et qu'importe tout le reste, le quotidien les disputes je crois profondĂ©ment que tout cela n'est que vacances Ă  soi, qu'il faut continuer d'ĂȘtre soi, et non se plier Ă  l'autre. Faire un compromis c'ets si simple quand on regarde la vie, et si compliquĂ© quand on regarde l'autre. Je me regarde moi-mĂȘme, et je n'ai toruvĂ© que ce compromis celui d'ĂȘtre vraie avec la vie avec l'amour de la vie avat que d'ĂȘtre avec l'autre je ne serai avec l'autre que quand je serai moi-mĂȘme. Et je crois que tes mots Anne disent bien cela que tu n'es bien dans ton couple que parce que tu y es bien toi. Menfin je vais m'arrĂȘter lĂ  sur ce pan lĂ , et continuer Ă  vous lire, passoinnĂ©ment. Mais avant je rajoute mon Ă©nimĂšme grain de sable. Je lis Anne "Je ne sais pas si ce sont les croyances qui poussent aux Ă©checs. N'est-ce pas plutĂŽt un manque de foi en l'amour? ". Je ne crois pas. Je crois que c'est un manque de foi en soi, et en la vie. Et aussi le manque d'une vraie rencontre et dans cela, j'entends, une rencontre de deux ĂȘtre qui en soient au mĂȘme point de l'existence Ă  savoir s'aimer soi Ă©prouver du plaisir et de la vie Ă  ĂȘtre soi, avant d'aimer l'autre. Et les croyances en cela jouent beaucoup je crois croire que l'amour va rĂ©pondre Ă  un mal dont la Cause, inconnue, est tout autre, croire que l'autre rĂ©pondra Ă  nous, croire un peu Platon ausis et le fameux mythe de l'androgyne, qu'un homme et une femme sont deux ĂȘtre qui peuvent se rĂ©pondre parfaitement, s'"enchasser" parfaitement ensemble, sur le plan de l'ame notamment. Menfin.... Je crois avoir dĂ©jĂ  Ă©tĂ© assez longue pour mon retour, alors, bisous Ă  tous agathe Lamour est toujours amour de transfert. Aussi peut-ĂȘtre, plutĂŽt que de mettre l’accent sur ces termes de mĂ©salliance, de faux rapport, de « fausse association », faudrait-il parler du surgissement d’un mĂȘme dĂ©sir, qui maintenant devenu conscient, parce que rattachĂ© Ă  l’analyste, n’en reste pas moins interdit. Le vĂ©ritable amour n’apparaĂźt pas par magie. C'est le fruit d'un investissement personnel, d'un engagement et d'un rĂ©el respect pour l'autre. Il s'agit de pouvoir assumer un projet commun, tout en respectant l'Ă©panouissement individuel de vĂ©ritable existe-t-il vraiment ? Si nous devions le dĂ©finir, nous pourrions dire qu’il s’agit de quelque chose qui va au-delĂ  des sentiments. C’est une combinaison subtile dans laquelle il y a une relation forte entre la proximitĂ© et la complicitĂ©. En mĂȘme temps, on y trouve des Ă©lĂ©ments aussi puissants que la rĂ©ciprocitĂ©, le dĂ©vouement, l’attention. Enfin, l’amour vĂ©ritable est marquĂ© par cet engagement profond d’entreprendre un projet en commun dans le respect de l’épanouissement de Francisco de Quevedo a dit que “ceux qui s’aiment de tout leur cƓur se parlent”. Cependant, comme nous le savons bien, mĂȘme si les sentiments sont sincĂšres, nous ne savons pas toujours comment communiquer de la maniĂšre la plus efficace. Ainsi, bien que la passion puisse ĂȘtre grande, souvent, l’amour s’essouffle et la relation est donc le secret ? En rĂ©alitĂ©, du point de vue affectif, le succĂšs ne rĂ©side pas dans le fait de “s’aimer beaucoup”. Il n’est pas question non plus de faire tous les sacrifices possibles pour l’ĂȘtre fait, la recette ne consiste pas tant Ă  aimer l’autre, mais plutĂŽt Ă  s’aimer suffisamment soi-mĂȘme. Comme l’a dit Erich Fromm, il s’agit de l’art de comprendre que l’amour n’est pas un acte passif, mais un don constant de soi et un travail mĂȘme, il y a une chose que chacun d’entre nous se doit d’admettre. Chaque fois que notre destin croise le chemin d’une personne spĂ©ciale, singuliĂšre, presque magique Ă  nos yeux, nous nous demandons Est-ce le bon ? Ai-je enfin trouvĂ© l’amour vĂ©ritable ? Des experts en la matiĂšre comme Helen Fisher nous donnent des Ă©lĂ©ments de rĂ©ponses pour comprendre si nous sommes sur la bonne voie. Voyons Ă  prĂ©sent cela de plus ingrĂ©dients de l’amour vĂ©ritableRien n’est vrai tant que nous ne lui donnons pas nous-mĂȘmes d’authenticitĂ©. Dans le domaine de l’amour, cela se traduit par quelque chose de trĂšs simple se battre pour ce qui en vaut vraiment la peine. Donner de la valeur Ă  ce qui embrase notre cƓur. Ainsi, certains spĂ©cialistes du sujet, comme Richard Schwartz, professeur de psychiatrie Ă  la Harvard Medical School, nous disent qu’il s’agit surtout de savoir comment rĂ©pondre aux dĂ©fis qui se prĂ©sentent Ă  chaque instant dans une comme la lune, a ses phases. Le fait de s’engager dans chacune de ces Ă©tapes rendra le lien un peu plus authentique chaque jour. Parce que d’une certaine maniĂšre, lorsque nous unissons nos efforts, nos attentions et nos dĂ©terminations, l’union devient plus forte. Tout semble alors plus significatif au quotidien. C’est donc cet engagement quotidien qui rend notre tissu relationnel de plus en plus concret, fort et Ă©tudions de plus prĂšs les ingrĂ©dients qui composent gĂ©nĂ©ralement ce lien vĂ©ritable va au-delĂ  de la passionLe vĂ©ritable amour est bien plus qu’un sentiment et une passion orchestrĂ©e par une sĂ©rie de neurotransmetteurs. Au dĂ©but, il comporte des Ă©lĂ©ments particuliers La surprise, l’intrigue, la dĂ©stabilisation
 Soudain, nous dĂ©couvrons une personne qui nous attire au-delĂ  de la simple apparence. Il y a une amorce de lien qui rompt avec tous les schĂ©mas que nous avons connus jusqu’à prĂ©sent. Cette complicitĂ© presque immĂ©diate nous attire et nous dĂ©stabilise Ă  la fois Des Ă©tudes, comme celles menĂ©es par l’anthropologue Helen Fisher, nous rĂ©vĂšlent quelque chose d’intĂ©ressant. Les couples qui ont une relation stable ne sont pas seulement attirĂ©s sexuellement. Dans leur cerveau, les zones responsables de l’empathie, de la compassion et de la motivation s’activent plus que chez les autres C’est un Ă©tat d’esprit durableLe vĂ©ritable amour est aussi un Ă©tat psychique et Ă©motionnel capable de durer dans le temps. Cela signifie, par exemple, que les partenaires se prĂ©occupent de l’autre en toutes circonstances. Ils cherchent Ă©galement Ă  amĂ©liorer son bien-ĂȘtre Ă  allĂ©ger ses souffrances, Ă  s’intĂ©resser Ă  ses problĂšmes, Ă  crĂ©er une complicitĂ© au quotidien. Bref, ils souhaitent ĂȘtre prĂ©sents tant pour les petites que pour les grandes d’intemporalitĂ©L’intemporalitĂ© signifie que dans une relation stable et heureuse, le passĂ© n’a pas d’importance et que l’avenir ne suscite pas d’inquiĂ©tude. Les personnes capables de construire un vĂ©ritable amour ne se sentent pas prisonniĂšres ni de leurs erreurs ni de leurs relations passĂ©es. En rĂ©alitĂ©, elles apprĂ©cient simplement le prĂ©sent avec intensitĂ©, sagesse et voient leur partenaire actuel comme le centre de gravitĂ© oĂč se centrent leurs espĂ©rances, leurs efforts, leurs engagements et leurs espoirs. Ce qui s’est produit hier n’existe plus. Les craintes concernant l’avenir de leur relation actuelle n’ont pas de sens non plus. En effet, il n’y a pas de place pour la peur. Il y a seulement la conviction de chĂ©rir ce qu’on possĂšde, ce qu’on dĂ©sire et d’en profiter ici et synergieLa synergie consiste Ă  converger vers un mĂȘme idĂ©al et un mĂȘme projet. Il ne s’agit pas de diriger ses espoirs, son engagement et sa volontĂ© dans une seule et mĂȘme direction, mais plutĂŽt dans de multiples directions en mĂȘme temps. C’est un peu comme ĂȘtre un couple de danseurs qui glisse en rythme et en harmonie en crĂ©ant de nouveaux mouvements pour surmonter ensemble les couples qui se retrouvent en synergie se dĂ©veloppent dans tous les domaines de la vie. En effet, ensemble, ils sont plus que la somme de leurs parties individuelles. Ensemble ils crĂ©ent une entitĂ© effective et dĂ©cisive dans laquelle ils se soutiennent mutuellement. De plus, ils savent qu’ils ne risquent pas de tomber et qu’ils peuvent aller de l’avant lĂ  oĂč ils le dĂ©sirent. Ils s’y sentiront toujours en sĂ©curitĂ©, toujours conclusion, le vĂ©ritable amour existe. Cela ne fait aucun doute, mĂȘme si parfois, il nous glisse entre les doigts pour diverses raisons. Quoi qu’il en soit, le plus important est de se donner la possibilitĂ© de ressentir ce sentiment autant de fois que nĂ©cessaire. Lorsque cela se produit, il ne faut alors pas hĂ©siter. Il faut se donner les moyens de faire durer l’expĂ©rience afin de devenir des danseurs Ă©ternels sur la piste de danse des relations amoureuses pourrait vous intĂ©resser ... mnl7a1.
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