ÉcoutezGeorge Sand - Dumas Fils - Lettres - Yannick Debain et 394 plus d'Ă©pisodes de A Voix Haute, gratuitement! Aucune inscription ou installation nĂ©cessaire. 28 - LE MOT DU MATIN - JosĂ© Artur - Yannick Debain. Charles Baudelaire - ElĂ©vation - Yannick Debain. George SandNĂ©e le 1er juillet 1804ParisDĂ©cĂšs 8 juin 1876 (Ă  71 ans)ChĂąteau de NohantAlexandre Dumas (Fils)27
J’ai Ă©crit Ă  tous mes amis de ne pas venir avant quatre heures, parce que je travaille la nuit, je me lĂšve tard et je n’aime pas trop Ă  ĂȘtre entourĂ©e de monde quand je passe ma chemise », prĂ©vient George Sand Correspondance, 1837. À Nohant, elle avait Ă  une Ă©poque pris l’habitude de s’installer dans l’ancien boudoir de sa grand-mĂšre, au rez-de-chaussĂ©e parce qu’il n’y avait qu’une porte et que ce n’était un passage pour personne, sous aucun prĂ©texte que ce fut, justifie-t-elle dans Histoire de ma vie. Mes deux enfants Maurice, 1823-1860 et Solange, 1828-1899, NDLR occupaient la grande chambre attenante. Je les entendais respirer et je pouvais veiller sans troubler leur sommeil [
] Je faisais mon bureau d’une armoire qui s’ouvrait en maniĂšre de secrĂ©taire. » L’endroit Ă©tait petit, exigu, mais elle pouvait y noircir le papier Ă  son aise. J’ai Ă©crit Ă  tous mes amis de ne pas venir avant quatre heures, parce que je travaille la nuit, je me lĂšve tard et je n’aime pas trop Ă  ĂȘtre entourĂ©e de monde quand je passe ma chemise » George Sand En dĂ©pit – ou Ă  cause – de ses habitudes de travail nocturne, George Sand Ă©tait une hĂŽtesse accomodante, aimant Ă  recevoir dans cette maison hĂ©ritĂ© de sa grand-mĂšre et dont son divorce, en 1836, lui a enfin laissĂ© la pleine propriĂ©tĂ©. Pourtant, le Berry semble bien loin, vu de Paris. Voyons, un peu de courage, Ă©crit-elle Ă  son ami Gustave Flaubert Correspondance, 1867. On part de Paris Ă  9 heures et quart du matin, on arrive Ă  4 Ă  ChĂąteauroux, on trouve ma voiture et on est ici Ă  6 pour dĂźner. Ce n’est pas le diable, on vit entre soi comme de bons ours?; on ne s’habille pas, on ne se gĂȘne pas et on s’aime bien. Dis oui. » Comme lui, de nombreux artistes seront reçus Ă  Nohant au fil des annĂ©es, d’EugĂšne Delacroix Ă  HonorĂ© de Balzac, de ThĂ©ophile Gauthier Ă  Ivan Tourgueniev, en passant par Franz Liszt et Marie d’Agoult, qui prĂ©senteront FrĂ©dĂ©ric Chopin Ă  George Sand. Les journĂ©es s’organisent simplement. Le matin, pendant que la maĂźtresse de maison dort, chacun vaque Ă  ses occupations. On se retrouve en fin de journĂ©e pour le dĂźner et les divertissements. Recevez par mail notre newsletter loisirs et retrouvez les idĂ©es de sorties et d'activitĂ©s dans votre rĂ©gion. Auguste Charpentier a sĂ©journĂ© Ă  Nohant en 1838 et y a rĂ©alisĂ© ce portrait de George Sand, dont l'original se trouve Ă  Paris. On mĂšne ici l’existence la plus heureuse et la plus libre possible », commente en 1838 le jeune peintre Auguste Charpentier. Lors de ce sĂ©jour Ă  Nohant, il rĂ©alise le trĂšs beau portrait dont une copie trĂŽne aujourd’hui dans le salon de la maison. De George Sand, il Ă©crit Ă  sa tante, avec enthousiasme, que c’est la plus admirable tĂȘte que l’on puisse voir, et je ne suis pas encore revenu de ma premiĂšre impression. Je commence son portrait demain seulement, j’ai voulu avant passer une journĂ©e pour Ă©tudier son admirable personne. » L’original du tableau se trouve au musĂ©e de la Vie Romantique, Ă  Paris. La maison Pleyel envoyait un piano chaque Ă©tĂ© pour Chopin Venu en 1842 se reposer Ă  Nohant, le peintre EugĂšne Delacroix 1798-1863, lui, est saisi par l’inspiration lors d’une promenade, en voyant une vieille fermiĂšre et sa petite-fille. J’ai pu les regarder tout Ă  mon aise derriĂšre un buisson oĂč elles ne me voyaient pas, raconte-t-il. La vieille avait une main posĂ©e sur l’épaule de l’enfant, qui prenait attentivement une leçon de lecture. » Il offre le tableau, intitulĂ© L’Éducation de la Vierge, Ă  George Sand. On peut aujourd’hui le voir au musĂ©e EugĂšne-Delacroix, Ă  Paris. Une copie, rĂ©alisĂ©e par Maurice Sand, fut accrochĂ©e dans l’église Sainte-Anne de Nohant. L'Education de la Vierge, d'EugĂšne Delacroix. C’est aussi Ă  EugĂšne Delacroix que l’on doit le double portrait de Sand Ă©coutant Chopin au piano, rĂ©alisĂ© au dĂ©but de leur liaison, en 1838. Entre 1839 et 1846, le compositeur passera sept Ă©tĂ©s Ă  Nohant. À chacun de ses sĂ©jours, la maison Pleyel fait livrer un piano, et le rĂ©cupĂšre la saison finie. C’est lĂ , derriĂšre les portes capitonnĂ©es de sa grande chambre, Ă  l’étage, que vont naĂźtre de nombreuse Ɠuvres et chefs-d’Ɠuvre. Tous les ans, aux mois de juin et juillet, le Nohant festival Chopin rappelle le souvenir de ces Ă©tĂ©s dĂ©diĂ©s Ă  la musique, en donnant Ă  entendre des pianistes connus et de jeunes talents. Venu au dĂ©part pour rĂ©aliser les bustes de George Sand et de sa fille, en 1847, le sculpteur Auguste ClĂ©singer tombe amoureux de Solange et l’épouse, au grand dam de sa mĂšre. Lorsqu’une grosse dispute Ă©clate entre le couple et sa compagne, quelques mois plus tard, FrĂ©dĂ©ric Chopin prend le parti de Solange. AprĂšs avoir coupĂ© les ponts avec sa fille, George Sand rompt avec lui. Elle retrouve l’amour fin 1849, lorsque son fils, Maurice, lui prĂ©sente un ami graveur et auteur dramatique, Alexandre Manceau. Il a trente-deux ans, elle, quarante-cinq. Il sera son dernier amour et ils resteront ensemble jusqu’à la mort de Manceau, en 1865. Quelque temps avant leur rencontre, on avait commencĂ© Ă  faire du théùtre dans le salon de Nohant. Rapidement, ce loisir a pris de la place et George Sand a voulu le doter d’un lieu adaptĂ©. Restauration du théùtre du domaine de George Sand, maison de George Sand Ă  Nohant-Vic dans l'Indre, dĂ©cors de serre, patrimoine, le 04-02-22 Ă  Nohant Vic, photos Pierrick Delobelle Un vrai théùtre au rez-de-chaussĂ©e de la maison C’est ainsi qu’est nĂ© le théùtre amĂ©nagĂ© au rez-de-chaussĂ©e de la maison. Comme Maurice, Auguste Manceau s’est beaucoup investi dans cette activitĂ©, montant sur scĂšne, aidant Ă  la confection des dĂ©cors
 Entre 1846 et 1861, 150 piĂšces ont Ă©tĂ© jouĂ©es dans le théùtre, qui pouvait accueillir une soixantaine de spectateurs. Il vient d’ĂȘtre restaurĂ© et habillĂ© d’un dĂ©cor de serre, celui-lĂ  mĂȘme utilisĂ© lors de la derniĂšre reprĂ©sentation théùtrale donnĂ©e Ă  Nohant, en 1863 Datura Fabiosa, une piĂšce inspirĂ©e Ă  George Sand par un conte d’Hoffmann. Pratique. La domaine de George Sand est ouvert tous les jours de 9h30 Ă  13 heures et de 14 heures Ă  18h30. Parcours littĂ©raire Ă  la dĂ©couverte du jardin au travers de textes de George Sand sur le thĂšme des arbres. À partir de ces textes, tous les mercredis, jeu de piste en famille livret Ă  demander Ă  la boutique. Visite commentĂ©e uniquement de la maison Ă  10h15, 11h15, 14h30, 15h30, 16h30, 17h30. Tarif 8 euros; gratuit pour les moins de 18 ans. Renseignements au ; Quelques repĂšres historiques Biographie Famille. Elle est nĂ©e Amantine Aurore Lucile Dupin de Francueil, le 1er juillet 1804, Ă  Paris, de Maurice Dupin de Francueil et de Sophie-Victoire Delaborde. AprĂšs la mort de son pĂšre, le 18 septembre 1808, elle passe son enfance Ă  Nohant auprĂšs de sa grand-mĂšre, Marie-Aurore Dupin de Francueil, petite-fille du marĂ©chal de Saxe, dĂ©cĂ©dĂ©e le 26 dĂ©cembre 1821. ESTIVITES le Cher littĂ©raire, reportage Ă  la maison de George Sand Ă  Nohant-Vic, Ă©crivaine, romanciĂšre, dramaturge, Aurore Dupin, famille Sand, le 08-07-19 au chĂąteau de Nohant, photos Pierrick Delobelle Elle conservera toute sa vie un fort attachement Ă  la demeure familiale, Ă  la nature, au Berry, cadre de plusieurs de ses romans, et Ă  ses habitants. Mariage. Elle Ă©pouse François Casimir Dudevant, avocat Ă  la cour royale, Ă  Paris, le 17 septembre 1822. Ce mariage la libĂšre de la tutelle de sa mĂšre, mais n’ouvre pas pour autant les portes de la libertĂ© Ă  la nouvelle baronne Dudevant. TrĂšs vite, les Ă©poux se dĂ©chirent. Le 16 fĂ©vrier 1836, aprĂšs une longue procĂ©dure menĂ©e par l’avocat Michel de Bourges pseudonyme de Louis Michel, leur sĂ©paration est prononcĂ©e en sa faveur par le tribunal de La ChĂątre. Pour ma part, j’aimerais mieux passer le reste de ma vie dans un cachot que de me remarier Enfants et petits-enfants. Aurore et Casimir auront deux enfants Maurice, nĂ© le 30 juin 1823 Ă  Paris, mort le 4 septembre 1889 Ă  Nohant-Vic, et Solange, nĂ©e le 13 septembre 1828 Ă  Nohant-Vic, morte le 17 mars 1899 Ă  Paris. Le 17 mai 1862, Ă  Nohant-Vic, Maurice Ă©pouse Marceline Claudine Augustine, dite Lina » 1842-1901. Le couple aura trois enfants Marc-Antoine 1863-1864, Aurore 1866-1961 et Gabrielle 1868-1909. Les deux sƓurs n’ont pas d’enfants, mais Aurore adopte en 1958 son filleul, l’architecte Georges-AndrĂ© Smeets 1911-1970, mariĂ© Ă  Christiane Étave dite Christiane Sand 1927-2018. Deux filles naĂźtront de l’union de Solange avec le sculpteur Auguste ClĂ©singer 1814-1883, cĂ©lĂ©brĂ©e le 19 mai 1847 Ă  Nohant-Vic. La premiĂšre ne survit que quelques semaines?; la deuxiĂšme, surnommĂ©e Nini », nĂ©e le 10 mai 1849, dĂ©cĂšde le 14 janvier 1855. D’Aurore Ă  George Pseudonyme. En 1831, Aurore coĂ©crit Rose et Blanche avec Jules Sandeau. Le roman est signĂ© Jules Sand. L’annĂ©e suivante, lorsqu’elle rĂ©dige, seule, Indiana, son Ă©diteur l’incite Ă  conserver le nom de Sand. Le nom est tout pour la vente », commente-t-elle. Il lui faut un autre prĂ©nom, rien qu’à elle Je pris vite et sans chercher celui de George qui me paraissait synonyme de Berrichon ». Un prĂ©nom qu’elle va adopter dans la vie courante. Appelez-moi George au masculin - c’est une maladie que j’ai de ne pouvoir entendre, ni lire, l’ancien nom. Costume d’homme. C’est Ă  Paris qu’Aurore prend l’habitude de s’habiller en homme, par mesure d’économie, sur les conseils de sa mĂšre. Ayant Ă©tĂ© habillĂ©e en garçon durant toute mon enfance, ayant ensuite chassĂ© en blouse et en guĂȘtres, je ne me retrouvai pas Ă©tonnĂ©e du tout de reprendre ce costume, Ă©crit-elle dans Histoire de ma vie. [
] Je me fis donc faire une redingote-guĂ©rite en gros drap gris, pantalon et gilet pareils. Avec un chapeau gris et une grosse cravate de laine, j’étais absolument un petit Ă©tudiant de premiĂšre annĂ©e. Je ne peux pas dire quel plaisir me firent mes bottes j’aurais volontiers dormi avec [
] Je voltigeais d’un bout de Paris Ă  l’autre [
] mes vĂȘtements ne craignaient rien. Je courais par tous les temps, je revenais Ă  toutes les heures, j’allais au parterre de tous les théùtres. » L’Ɠuvre littĂ©raire. Au cours de sa vie, George Sand a Ă©crit quatre-vingts romans et nouvelles, sans compter des piĂšces de théùtre, des contes, des articles de journaux
 Sa correspondance, Ă©ditĂ©e en vingt-cinq volumes, est riche de vingt mille lettres, d’une vingtaine de pages chacune. Ses Ă©crits autobiographiques ont Ă©tĂ© Ă©ditĂ©s par la PlĂ©iade en 1970-1971, mais il a fallu attendre 2019 pour que quinze de ses romans, parmi lesquels la Mare au diable, Indiana, La petite Fadette, François le Champi
 entrent au catalogue. Martine Pesez
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Le 2 mai 1832, la critique littĂ©raire salue la sortie Ă  Paris d'un roman intitulĂ© Indiana. TirĂ© Ă  750 exemplaires, il dresse la critique de la vie bourgeoise sous le rĂšgne de Louis-Philippe 1er. Son auteur est un inconnu du nom de George Sand. DerriĂšre ce pseudonyme se cache une jeune femme de 28 ans au parcours dĂ©jĂ  rocambolesque, nĂ©e le 1er juillet 1804 Ă  Paris sous le nom d'Amantine Aurore Lucile Dupin. Ses parents sont un officier et la fille d'un pauvre cabaretier. Elle Ă©pouse Ă  18 ans le baron Dudevant dont elle se sĂ©parera en 1836 aprĂšs une relation orageuse et de multiples liaisons. Un an aprĂšs le mariage, en 1823, naĂźt un garçon, Maurice. Cinq ans plus tard naĂźt une fille, Solange. Le pseudonyme George Sand sous lequel Aurore accĂšde Ă  la cĂ©lĂ©britĂ© littĂ©raire rappelle par ailleurs Jules Sandeau, l'amant avec lequel elle a commencĂ© Ă  Ă©crire. PassionnĂ©e et volontiers exubĂ©rante, rĂ©volutionnaire et rĂ©publicaine dans l'Ăąme, elle mĂšne en marge de ses travaux d'Ă©criture maints combats politiques et des engagements fĂ©ministes avant l'heure. Elle ne craint pas non plus de scandaliser les bonnes Ăąmes en s'affichant en tenue d'homme ou avec un cigare. Retour Ă  la terre La maturitĂ© venue, la romanciĂšre prend ses distances avec la bourgeoisie louis-philipparde et dĂ©couvre comme bien d'autres le monde du travail. Elle devient ainsi l'amie du peintre Jean-François Millet, l'auteur de L'AngĂ©lus. AprĂšs les journĂ©es rĂ©volutionnaires de 1848, elle se retire dans son chĂąteau de Nohant, au coeur de cette campagne berrichonne qui lui fournit la matiĂšre de ses meilleurs romans La Mare au diable 1846, François le Champi 1847 ou encore La petite Fadette 1849. Elle Ă©crit vite. Quatre jours lui suffisent par exemple pour Ă©crire La Mare au diable, l'un de ses plus cĂ©lĂšbres ouvrages. Mais elle prend ensuite son temps pour relire et corriger son texte. AprĂšs le coup d'État de Louis-NapolĂ©on Bonaparte et la fondation du Second Empire, en 1852, elle se tient Ă  l'Ă©cart du pouvoir mais conserve l'estime de l'empereur, lui-mĂȘme connu pour sa fibre sociale. La dame de Nohant » meurt dans la sĂ©rĂ©nitĂ© le 8 juin 1876. PassionnĂ©e, provocatrice, elle a créé un personnage inĂ©dit la femme libĂ©rĂ©e. PubliĂ© ou mis Ă  jour le 2020-04-29 124126

Jeviens de me procurer le livre « George Sand, Lettres d’une vie » : quatre cent trente-quatre lettres recensĂ©es dans cet ouvrage qui raconte cinquante ans d’une vie. Je vous le recommande, c’est assez incroyable d’entrer ainsi dans l’intimitĂ©
[Lamartine], jĂ©suite naĂŻf, espĂšce de Lafayette qui veut ĂȘtre prĂ©sident de la RĂ©publique, et qui en viendra Ă  bout [
] parce qu’il mĂ©nage toutes les idĂ©es et tous les hommes, sans croire Ă  aucune idĂ©e et sans aimer aucun homme. George Sand, lettre Ă  son fils Maurice, fin avril 1848. AprĂšs la difficile annĂ©e 1847 rupture avec Chopin, difficultĂ©s du couple que forme sa fille Solange avec le sculpteur ClĂ©singer, 1848 est, Ă  plusieurs titres, une annĂ©e cruciale pour George Sand elle vient de se mettre Ă  l’écriture de l’Histoire de ma vie ; elle s’engage corps et Ăąme dans la rĂ©volution, et, aprĂšs le 15 mai, s’en retire profondĂ©ment dĂ©couragĂ©e ; elle ne composera plus ensuite de ses romans socialistes » comme Le Compagnon du Tour de France 1840, Horace 1841, La Comtesse de Rudolfstadt 1843, Jeanne 1844, Le Meunier d’Angibault 1845, ou Le PĂ©chĂ© de Monsieur Antoine 1847. Ce sont l’avocat Michel de Bourges et Pierre Leroux qui l’ont initiĂ©e au socialisme Ă  la fin des annĂ©es 1830. Elle a fondĂ© avec ce dernier La Revue indĂ©pendante en 1841. Deux ans plus tard, Leroux s’est installĂ© comme imprimeur Ă  Boussac, non loin de Nohant, et y a créé une communautĂ© socialiste. Il y imprimait aussi L’Éclaireur de l’Indre, créé par Sand en 1843 [1]. Elle s’est ainsi forgĂ©e peu Ă  peu une doctrine sociale, chrĂ©tienne et utopique qui prĂŽne la crĂ©ation de communautĂ©s fraternelles pour dĂ©passer les antagonismes de classes. En 1847-1848, elle s’éloigne de Leroux qu’elle soutient matĂ©riellement depuis des annĂ©es mais qui lui semble maintenant vivre un peu en parasite. Elle dit de lui Entre le gĂ©nie et l’aberration, il y a souvent l’épaisseur d’un cheveu » lettre du 22 janvier 1848 Ă  Mazzini. Leroux est Ă©lu Ă  l’AssemblĂ©e Ă  Paris en juin 1848 et s’attire les moqueries de la presse par son accoutrement et sa maladresse. Il est davantage un homme de rĂ©flexion que d’action. Sand s’est rapprochĂ©e de Louis Blanc et collabore Ă  La RĂ©forme de Ledru-Rollin. AussitĂŽt aprĂšs la rĂ©volution, elle arrive Ă  Paris le 1er mars, inquiĂšte, Ă  la recherche de son fils Maurice qu’elle retrouve sain et sauf. Elle retourne Ă  Nohant du 8 au 21, pour regagner ensuite la capitale, crĂ©ant l’hebdomadaire La Cause du peuple et rĂ©digeant jusqu’au 29 avril, sans les signer, des articles pour le Bulletin de la RĂ©publique, oĂč elle tente de convaincre les campagnes de payer l’impĂŽt rĂ©publicain et de voter pour la RĂ©publique. Son adresse est alors le 8 rue de CondĂ©, chez Maurice. Le 16 avril, le 15 mai et juin 1848 provoquent la ruine de ses espoirs de rĂ©volution sociale. Elle s’éloigne du gouvernement, qu’elle assimile Ă  un pouvoir bourgeois. Elle repart Ă  Nohant le 17 mai au soir. Elle a attendu deux jours aprĂšs le 15, s’attendant Ă  ĂȘtre arrĂȘtĂ©e mais ne voulant pas donner l’impression qu’elle fuit. AprĂšs son retrait du Bulletin et l’échec de La Cause du peuple, elle collabore Ă  La Vraie RĂ©publique du socialiste ThorĂ©. Elle Ă©crit Ă  un cousin le 20 mai Les meneurs de la vĂ©ritable idĂ©e sociale ne sont guĂšre plus Ă©clairĂ©s que ceux qu’ils combattent et jouent trop la partie Ă  leur profit. [
] [Le peuple] manque de guides Ă  la hauteur de leur mission ». En juillet, elle partage la tristesse de Lamennais, et l’exprime en particulier Ă  son Ă©diteur Hetzel. Le 1er juin 1848, elle reprend la rĂ©daction de Histoire de ma vie, dont la publication commence Ă  l’automne 1854 dans La Presse de Girardin elle aurait pu commencer plus tĂŽt, mais l’éditeur craignait la censure impĂ©riale. Sand ne s’épanche sur 1848 ni dans ces mĂ©moires, ni ailleurs dans son Ɠuvre, se contentant de l’évoquer dans la prĂ©face de La Petite Fadette, composĂ©e en aoĂ»t 1848. Elle Ă©crit le 22 dĂ©cembre dans La RĂ©forme Le peuple n’est pas politique. [
] Mais un peu de patience. Dans peu de temps, le peuple sera socialiste et politique, et il faudra bien que la rĂ©publique soit Ă  son tour l’un et l’autre ». Elle pense maintenant que seules la patience, la sagesse et la raison permettront au peuple d’évoluer vers la rĂ©publique sociale. Il lui faudra attendre 23 ans pour que la Commune de Paris confirme cette prophĂ©tie. Mais la rĂ©volution sociale se heurte alors Ă  l’incomprĂ©hension de Sand, sinon Ă  sa haine. InfluencĂ©e par Flaubert, Dumas Fils et d’autres, elle ira mĂȘme jusqu’à attaquer Hugo pour sa clĂ©mence envers les Communards.[1] La politique de L’Éclaireur se rapprochait de celle du journal parisien La RĂ©forme, sur lequel rĂ©gnait Ledru-Rollin, avocat de verve facile, de belle prestance, au sourire aimable, mais paresseux et assez opportuniste, car il avait fait un mariage riche et courait les femmes AndrĂ© Maurois, LĂ©lia ou la vie de George Sand. DELA RHAPSODIE À LA SONATE. Musique Carcassonne 11000 Le 16/02/2023. Avec : LĂ©a AL-SAGHIR, violon et Antoine DE GROLEE, piano Edvard GRIEG (1843 - 1907) : Sonate pour violon et piano n°3 en do mineur op.45 BĂ©la BARTOK (1881 - 1945) : Rhapsodie pour violon et piano n°2 Sz 89 Pause CĂ©sar FRANCK (1822 - 1890) : Sonate pour violon et piano en la Majeur FW8 La Drame en trois actes et en prose, reprĂ©sentĂ© pour la premiĂšre fois le 15 septembre 1855 au Théùtre de l’OdĂ©on. Distribution 5 hommes, 2 femmes Texte intĂ©gral Ă  tĂ©lĂ©charger gratuitement sur Libre Théùtre L’argument Le bourgeois Keller hĂ©rite du chateau de Muhldorf, qui appartenait Ă  son oncle, mort sans testament. Il s’y rend avec son fils et dĂ©couvre MaĂźtre Favilla, un musicien rĂȘveur et un peu fou, un ami du dĂ©funt qui s’est installĂ© avec sa famille dans le chateau et qui est persuadĂ© d’ĂȘtre l’hĂ©ritier. La famille de Favilla demande Ă  Keller de le mĂ©nager le temps qu’il recouvre ses esprits. Le fils de Keller tombe amoureux de la fille de Favilla
 MaĂźtre Favilla ou le pique-assiette sans le savoir estampe de Pochet, 1855. Source BnF/Gallica
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Lettreautographe signée, [Palaiseau], [décembre 1864], à Noël Parfait. Elle demande à son parrain de presser la publication : « Mr Lévy me l'a promise pour bientÎt ». Noël Parfait et Alexandre Dumas fils avaient été les parrains de George Sand, lors de son admission dans la Société des auteurs dramatiques.
GEORGE SAND LETTRES Á PONCY I LA LITTÉRATURE PROLÉTAIRE. — VERS LA RÉVOLUTION 1842-1848
Apartir de 1856, Alexandre Dumas fils appelle George Sand Maman. Et, elle, le rebaptise son fieux. C’est dire la proximitĂ© de l’auteur de La dame aux camĂ©lias avec la bonne dame de Nohant. Tout commence en 1851 quand Alexandre Dumas fils rapporte Ă  l’écrivaine ses lettres Ă  Chopin, qu’elle souhaite faire disparaĂźtre. Pendant
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Cesont quelques-uns des artistes que George Sand (1804-1876) a accueillis Ă  Nohant, dans l’Indre, faisant du domaine que lui avait lĂ©guĂ© sa grand-mĂšre en terre
Les Amis de Flaubert – AnnĂ©e 1956 – Bulletin n° 8 – Page 23 George Sand Ă  Croisset et Flaubert Ă  Nohant À premiĂšre vue, il semble que l’amitiĂ© si affectueuse et si solide qui liait l’auteur de Madame Bovary Ă  celui de LĂ©lia ne se soit manifestĂ©e que dans leur correspondance. Plus de quatre cents lettres, en effet, rĂ©parties assez rĂ©guliĂšrement sur un espace de dix ans, attestent l’intĂ©rĂȘt et l’attachement jamais dĂ©faillants que se vouaient les deux Ă©crivains amis. D’autre part, au cours de quinze annĂ©es, de 1859, date de leur premiĂšre rencontre, jusqu’à la mort de Sand, en 1876, les entrevues ont Ă©tĂ© plutĂŽt rares, se bornant aux brefs moments oĂč ils se trouvaient simultanĂ©ment Ă  Paris. Trois fois cependant, on le sait, George Sand a passĂ© quelques jours chez Flaubert, Ă  Croisset, et deux fois, Flaubert lui rendait sa visite Ă  Nohant. Il est peut-ĂȘtre intĂ©ressant de reproduire ici le texte complet des notes que G. Sand a jetĂ©es sur son Journal au cours de ces journĂ©es pleines de charme. MalgrĂ© le style peu soignĂ© et les phrases construites avec nĂ©gligence, on y saisit sur le vif l’atmosphĂšre de cordialitĂ© et de confiance qui caractĂ©risait ces sĂ©jours 1. SAND À CROISSET, 28-30 AoĂ»t 1866 Au mois d’aoĂ»t 1866, G. Sand se trouve Ă  Paris pour les reprĂ©sentations des Don Juan de Village, piĂšce qu’elle avait Ă©crite en collaboration avec son fils Maurice. Le 22, elle fait savoir Ă  Flaubert qu’elle a l’intention de lui rendre visite Ă  Croisset, en revenant d’un sĂ©jour chez Alexandre Dumas fils, Ă  Saint-ValĂ©ry 2. Flaubert rĂ©pond aussitĂŽt par un tĂ©lĂ©gramme et une lettre 3, fait prĂ©parer une chambre et se hĂąte d’annoncer la bonne nouvelle Ă  sa niĂšce, afin qu’elle puisse venir voir la cĂ©lĂšbre romanciĂšre Ta grand’mĂšre a voulu que je t’avertisse de cela, de peur que tu ne sois ensuite fĂąchĂ©e
 de n’avoir pas vu Mme Sand » 4. Un moment, un rhume qui la retient au logis menace de gĂąter le plaisir, mais il faut croire que le mal s’est retirĂ© Ă  temps, puisque la voilĂ  qui arrive Mardi, 28 aoĂ»t 5 
 J’arrive Ă  Rouen Ă  une heure. Je trouve Flaubert Ă  la gare avec une voiture. Il me mĂšne voir la ville, les beaux monuments, la cathĂ©drale, l’hĂŽtel de ville, Saint-Maclou, Saint-Patrice 6 c’est merveilleux. Un vieux charnier 7 et des vieilles rues, c’est trĂšs curieux. Nous arrivons Ă  Croisset Ă  trois heures et demie. La mĂšre de Flaubert est une vieille charmante. L’endroit est silencieux, la maison confortable et jolie et bien arrangĂ©e. Et un bon service, de la propretĂ©, de l’eau, des prĂ©visions, tout ce qu’on peut souhaiter. Je suis comme un coq en pĂąte. Flaubert me lit le soir une Tentation de Saint-Antoine 8 superbe. Nous bavardons dans son cabinet jusqu’à deux heures. Mercredi, 29 aoĂ»t Nous partons Ă  onze heures par le bateau Ă  vapeur, avec Mme Flaubert, sa niĂšce, son amie, Mme Vasse 9, et la fille de celle-ci, Mme de la ChaussĂ©e. Nous allons Ă  La Bouille 10. Un temps affreux, pluie et vent. Mais je reste dehors Ă  regarder l’eau qui est superbe. Et les rives idem. À La Bouille, on reste dix minutes, et on revient, avec la barre, ou le flot, ou le Mascaret, raz-de-marĂ©e On est rentrĂ© Ă  une heure. On fait du feu, on se sĂšche, on prend du thĂ©. Je repars avec Flaubert pour faire le tour de sa propriĂ©tĂ©, jardin, terrasses, verger, potager, ferme, citadelle, une vieille maison de bois bien curieuse qui lui sert de cellier, – la Sente de MoĂŻse 11. La vue d’en haut sur la Seine, le verger, abri excellent tout en haut, le terrain sec et blanc au-dessus, tout charmant, trĂšs poĂ©tique. Je m’habille ; on dĂźne trĂšs bien. Je joue aux cartes avec les deux vieilles dames. Je cause ensuite avec Flaubert et je me couche Ă  deux heures. Excellent lit ; on dort bien. Mais je retousse ; mon rhume est mĂ©content tant pis pour lui. Jeudi, 30 aoĂ»t DĂ©part de Croisset Ă  midi avec Flaubert et sa niĂšce. Nous la dĂ©posons Ă  Rouen. Nous revoyons la ville, le port 12, c’est vaste et superbe. Un beau baptistĂšre dans une Ă©glise de JĂ©suites 13. Flaubert m’emballe. Ils sont contents tous les deux de cette visite qui leur a permis de mieux se connaĂźtre. Toi, tu es un brave et bon garçon, tout grand homme que tu es, et je t’aime de tout mon cƓur », lui Ă©crit-elle le lendemain de son dĂ©part 14. Et Flaubert de rĂ©pondre Vous avez extrĂȘmement plu Ă  tout le monde. C’est comme ça ! on ne tient pas contre l’irrĂ©sistible et involontaire sĂ©duction de votre personne » 15. DĂ©jĂ , ils Ă©prouvent le besoin d’un Ă©panchement plus intime encore. Vous ĂȘtes un ĂȘtre trĂšs Ă  part, mystĂ©rieux », lui dit-elle peu aprĂšs. J’ai eu de grandes envies de vous questionner, mais un trop grand respect de vous m’en a empĂȘchĂ©e » 16. L’occasion se prĂ©sentera bientĂŽt. Car voilĂ  que la premiĂšre reprĂ©sentation de la Conjuration d’Amboise appelle Flaubert Ă  Paris AprĂšs la piĂšce de Bouilhet, rien ne vous empĂȘchera, j’espĂšre, de revenir ici avec moi, non pour un jour comme vous dites, mais pour une semaine au moins. Vous aurez votre chambre, avec un guĂ©ridon et tout ce qu’il faut pour Ă©crire » 17. George Sand, qui vient de rentrer Ă  Nohant, aprĂšs un voyage en Bretagne, accepte de bon cƓur Je ferai mon possible pour ĂȘtre Ă  Paris Ă  la reprĂ©sentation de la piĂšce de votre ami, et j’y ferai mon devoir fraternel comme toujours ; aprĂšs quoi, nous irons chez vous et j’y resterai huit jours
 Nous bavarderons, vous et moi, tant et plus. S’il fait beau, je vous forcerai Ă  courir. S’il pleut toujours, nous nous cuirons les os des guibolles en nous racontant nos peines de cƓur » 18. La premiĂšre a lieu le 29 octobre 1866, et quelques jours aprĂšs, Sand et Flaubert partent ensemble pour Croisset SAND À CROISSET, 3-10 novembre 1866 Samedi, 3 novembre 19 DĂ©part de Paris Ă  une heure avec Flaubert. Express trĂšs rapide. Temps dĂ©licieux, charmant pays, bonne causerie. A Rouen-gare, nous trouvons Mme Flaubert et son autre fils, le mĂ©decin 20. À Croisset, tour de jardin, causerie, dĂźner, recauserie et lecture jusqu’à une heure et demie. Bon lit, sommeil de plomb. Dimanche, 4 novembre Temps ravissant. Tour de jardin jusqu’au verger. Travail. Je suis trĂšs bien dans ma chambrette ; il y fait chaud. À dĂźner, la niĂšce et son mari, la vieille dame CrĂ©pet 21, tante du CrĂ©pet de Valentine. Elle s’en va demain. Patiences. Gustave me lit ensuite la fĂ©erie 22. C’est plein de choses admirables et charmantes ; trop long, trop riche, trop plein. Nous causons encore. A deux heures et demie, j’ai faim ; nous descendons chercher du poulet froid Ă  la cuisine. Nous sortons une tĂȘte dans la cour pour chercher de l’eau Ă  la pompe. Il fait doux comme au printemps. Nous mangeons, nous remontons, nous fumons, nous recausons ; nous nous quittons Ă  quatre heures du matin. Lundi, 5 novembre Toujours un temps dĂ©licieux. AprĂšs dĂ©jeuner, nous allons nous promener. J’entraĂźne Gustave qui est hĂ©roĂŻque 23. Il s’habille et il me conduit Ă  Canteleu ; c’est Ă  deux pas, en haut de la cĂŽte. Quel adorable pays, quelle douce, large et belle vue ! Je rapporte une charge de polypiers de silex 24 ; il n’y a que de ça ! Nous rentrons Ă  trois heures. Je travaille. AprĂšs dĂźner, recauserie avec Gustave. Je lui lis Cadio 25. Nous recausons et nous soupons, d’une grappe de raisin et d’une tartine de confitures. Mardi, 6 novembre Il pleut. Nous partons Ă  une heure, en bateau Ă  vapeur, pour Rouen, avec la maman. Je vas 26 avec Gustave au Cabinet d’Histoire naturelle ; reçus par M. Pouchet 27 sourd comme un pot et malade, et faisant des efforts inouĂŻs pour ĂȘtre charmant. Impossible d’échanger un mot avec lui. Mais de temps en temps, il explique, et c’est intĂ©ressant. L’aptĂ©ryx 28 ; le longipode ; le nid de quatre-vingts mĂštres de tour, avec les Ɠufs abandonnĂ©s dans le fumier ; les petits qui naissent avec des plumes ; collection de coquilles superbe. Cabinets de M. Pouchet son araignĂ©e vivante, mangeuse d’oiseaux, son crocodile 29. Nous descendons au MusĂ©e des FaĂŻences ; jardin, statues, fragments, porte de Corneille 30. Nous rentrons dĂźner chez Mme Caroline Commanville 31. Ensuite Ă  la mĂ©nagerie Schmidt 32. Superbes animaux apprivoisĂ©s comme des chiens. Les fƓtus ; la femme Ă  barbe ; une pantomime foire Saint-Romain 33. Nous rentrons Ă  minuit et demi Ă  Croisset, avec la maman qui est trĂšs vaillante et qui a fait une grande course Ă  pied. Nous causons encore jusqu’à deux heures. Mercredi, 7 novembre Temps gris, pas froid. Tour de jardin. Travail Ă  MontrevĂšche 34. JournĂ©e raisonnable. Le soir, Flaubert me lit la premiĂšre partie de son roman 35. C’est bien, bien. Il lit depuis dix heures jusqu’à deux. Nous causons jusqu’à quatre. Jeudi, 8 novembre MĂȘme temps gris. Tour de jardin. Travail. DĂźner. Causerie. Lecture du roman de Flaubert. Causerie. Vendredi, 9 novembre Malade ce matin. Je ne dĂ©jeune pas. Beau temps. Le soleil se montre un peu. Je travaille. Je fais ma malle. Samedi, 10 novembre Je quitte Croisset, bien portante ou Ă  peu prĂšs, Ă  midi et demi. Flaubert et sa mĂšre me conduisent Ă  la gare. Je pars Ă  une heure trois-quarts. En arrivant Ă  Paris, ce samedi soir-lĂ , Sand apprend la mort de son ami Charles Duveyrier. Malade de chagrin, elle s’épanche Ă  Flaubert dans quelques lettres toutes pleines de mĂ©lancolie. Je vous donne la part de mon cƓur qu’il avait », lui Ă©crit-elle. 
Aimez-moi plus qu’avant puisque j’ai de la peine » 36. Car ils sont bien familiers maintenant, remplis d’admiration l’un pour l’autre, Ă©tonnĂ©s de se dĂ©couvrir si diffĂ©rents et de s’aimer tout de mĂȘme, heureux de s’entendre, malgrĂ© leurs conceptions littĂ©raires diamĂ©tralement opposĂ©es. Écoutons Flaubert dans la premiĂšre lettre Ă©crite aprĂšs le dĂ©part de son amie Sous quelle constellation ĂȘtes-vous donc nĂ©e pour rĂ©unir dans votre personne des qualitĂ©s si diverses, si nombreuses et si rares ? Je ne sais pas quelle espĂšce de sentiment je vous porte, mais j’éprouve pour vous une tendresse particuliĂšre et que je n’ai ressentie pour personne jusqu’à prĂ©sent. Nous nous entendions bien, n’est-ce pas ?
 Nous nous sommes sĂ©parĂ©s au moment oĂč il allait nous venir sur les lĂšvres bien des choses. Toutes les portes, entre nous deux, ne sont pas encore ouvertes. Vous m’inspirez un grand respect, et je n’ose pas vous faire de questions » 37. Et voici son opinion exprimĂ©e dans une lettre Ă  Mme Roger des Genettes, et qui semble sincĂšre Mon illustre amie, Mme Sand, m’a quittĂ© samedi soir. On n’est pas meilleure femme, plus bon enfant, et moins bas-bleu. Elle travaillait toute la journĂ©e, et le soir nous bavardions comme des pies jusqu’à des trois heures du matin. Quoi qu’elle soit un peu trop bienveillante et bĂ©nisseuse, elle a des aperçus de trĂšs fin bon sens, pourvu qu’elle n’enfourche pas son dada socialiste. TrĂšs rĂ©servĂ©e en ce qui la concerne, elle parle volontiers des hommes de 48 et appuie volontiers sur leur bonne volontĂ© plus que sur leur intelligence » 38. C’est Ă  partir de ce sĂ©jour-lĂ  qu’ils commencent Ă  s’adresser cette correspondance admirable par laquelle, discutant et dĂ©fendant les questions les plus Ă©levĂ©es et les plus diverses, sans jamais pleinement s’accorder, ils ont Ă©rigĂ© un des monuments les plus curieux et les plus importants de la littĂ©rature française. L’annĂ©e s’écoule. Flaubert travaille pĂ©niblement Ă  son Éducation Sentimentale ; G. Sand, avec sa facilitĂ© ordinaire, continue MontrevĂšche et Cadio. Il y a bien, de part et d’autre, quelques projets de visite, que la maladie fait Ă©chouer. Deux fois mĂȘme, en septembre 1867, G. Sand passe tout prĂšs de Croisset, pendant un voyage en Normandie, mais Flaubert n’est pas lĂ  pour l’accueillir. En mai 1868 pourtant, elle va se rendre encore aux instances de son ami. Ils ont l’intention de partir ensemble pour Croisset vers le 20, malgrĂ© l’inquiĂ©tude qu’inspire Ă  Sand la maladie de son amie Esther Lambert 39. Mais voilĂ  que, tout Ă  coup, Flaubert, exaspĂ©rĂ© au plus haut point par les bruits de Paris qui l’empĂȘchent de dormir, se rĂ©sout Ă  quitter la capitale et Ă  retourner Ă  Croisset 40. G. Sand le suivra peu de jours aprĂšs SAND À CROISSET, 24-26 mai 1868 Dimanche. 24 mai 41 
Je voyage avec un militaire qui me rĂ©veille en me tapant sur l’épaule pour m’offrir du sucre d’orge. Nous nous quittons bons amis. Flaubert m’attend Ă  la gare et me force Ă  aller pisser pour que je ne devienne pas comme Sainte-Beuve 42. Il pleut Ă  Rouen, comme toujours. Je trouve la maman moins sourde, mais plus de jambes, hĂ©las ! Je dĂ©jeune, je cause en marchant sous la charmille que la pluie ne perce pas Je dors une heure et demie sur un fauteuil et Flaubert sur son divan. Nous recausons. On dĂźne avec la niĂšce, son mari et Mme Frankline 43. Gustave me lit ensuite une farce religieuse 44. Je me couche Ă  minuit. Lundi, 25 mai Croisset. Temps superbe. On dĂ©jeune et on va en voiture Ă  Saint-Georges 45, par une cavĂ©e charmante au milieu des bois. Des tas de fleurs partout le gĂ©ranium purpureum superbe ; des polygalas, une scrophulaire. Le Saint-Georges, ancienne abbaye romane trĂšs belle ; salle de chapitre trĂšs conservĂ©e. On va Ă  Duclair 46, oĂč on laisse reposer les chevaux, et on revient par Canteleu oĂč je monte sur le siĂšge pour voir le pays admirable. La descente, enchantĂ©e. On dĂźne avec les mĂȘmes et M. Commanville qui a le front plat. Mme Frankline chante, mal. Nous montons Ă  neuf heures. Flaubert me lit trois cents pages excellentes 47 et qui me charment. Je me couche Ă  deux heures. Je tousse beaucoup. Le tulipier est couvert de fleurs 48. Mardi, 26 mai Partie de Croisset Ă  midi avec Gustave. BibliothĂšque de la ville, visite Ă  Bouilhet ahuri 49. DĂ©part Ă  une heure et demie. Pionçade jusqu’à Paris
 Je vas dĂźner avec Maxime Du Camp ; il est bien gentil, brave cƓur
 À peine G. Sand partie, Flaubert la regrette mĂ©lancoliquement Je pense Ă  vous », lui Ă©crit-il le 28 mai dĂ©jĂ . Je m’ennuie de vous et je voudrais vous revoir, voilà
 Il faudra s’arranger pour venir ici cet automne passer une quinzaine » 50. Car il semble qu’il a besoin d’elle pour lui remonter le moral » qui est dĂ©jĂ  bien bas souvent. Voici comment il s’exprime Ă  ce sujet dans une lettre Ă  Mlle Leroyer de Chantepie J’ai eu pendant quelques jours, le mois dernier, la visite de notre amie Mme Sand. Quelle nature ! Quelle force ! Et personne en mĂȘme temps n’est d’une sociĂ©tĂ© plus calmante. Elle vous communique quelque chose de sa sĂ©rĂ©nitĂ© » 51. Mais l’automne passe, et pas de G. Sand Ă  Croisset ! La visite dont elle vient de nous raconter les dĂ©tails aura Ă©tĂ© la derniĂšre ! D’autre part, Flaubert aussi dĂ©cline les invitations. En avril 1868 dĂ©jĂ , il lui a Ă©crit Je serais perdu si je bougeais d’ici la fin de mon roman. Votre ami est un bonhomme en cire ; tout s’imprime dessus, s’y incruste, y entre. Revenu de chez vous, je ne songerais plus qu’à vous, et aux vĂŽtres, Ă  votre maison, Ă  vos paysages, aux mines des gens que j’aurais rencontrĂ©s, etc. Il me faut de grands efforts pour me recueillir ; Ă  chaque moment je dĂ©borde » 52. Pour la mĂȘme raison, il refuse d’assister au baptĂȘme des petites-filles de G. Sand, en dĂ©cembre 1868, fĂȘte Ă  laquelle on l’invite avec instance Si j’allais chez vous Ă  Nohant, j’en aurais ensuite pour un mois de rĂȘverie sur mon voyage. Des images rĂ©elles remplaceraient dans mon pauvre cerveau les images fictives que je compose Ă  grand’peine. Tout mon chĂąteau de cartes s’écroulerait » 53. Le roman avant tout en effet, avant l’amour, avant l’amitiĂ©, avant le bonheur personnel ! C’est comme ça chez Flaubert, hĂ©las ! L’Éducation Sentimentale achevĂ©e, voilĂ  un autre empĂȘchement la mort de son ami le plus intime, son alter ego, Louis Bouilhet. Flaubert va se mettre en quatre, sans succĂšs d’ailleurs, pour faire jouer une de ses piĂšces posthumes Mademoiselle AĂŻssĂ© 54. Enfin, il promet sa visite pour NoĂ«l 1869. Sand, devenue sceptique, lui rappelle cette promesse tous les jours, avec parfois un peu d’ironie malicieuse Lina 55 me charge de te dire qu’on t’autorisera Ă  ne pas quitter ta robe de chambre et tes pantoufles. Il n’y a pas de dames, pas d’étrangers. Enfin, tu nous rendras bien heureux et il y a longtemps que tu promets
 » 56. Cette fois-ci pourtant, c’est pour de bon FLAUBERT À NOHANT, 23-28 dĂ©cembre 1869 Jeudi, 23 dĂ©cembre 57 
 Flaubert et Plauchut 58 arrivent Ă  cinq heures et demie. On s’embrasse, on dĂźne, on cause, on joue du python 59 et des airs arabes. Flaubert raconte des histoires. On se quitte Ă  une heure. Vendredi, 24 dĂ©cembre Pluie et neige toute la journĂ©e. On est gai
 Je descends dĂ©jeuner avec les autres Ă  onze heures. Flaubert donne aux fillettes 60 des Ă©trennes qui les charment. Lolo porte son bĂ©bĂ© toute la journĂ©e. Elle joue dans ma chambre oĂč je reçois Flaubert et Plauchut. Et elle fait leur admiration. Elle a sa belle toilette ; Titite aussi. Tous les jeunes gens 61 viennent et dĂźnent. AprĂšs, les marionnettes, la tombola, un dĂ©cor fĂ©erique. Flaubert s’amuse comme un moutard. Arbre de NoĂ«l sur le théùtre. Cadeaux Ă  tous. Lolo s’amuse ; elle est charmante et va se coucher sagement. Lina chaude et ravie. On fait RĂ©veillon splendide. Je monte Ă  trois heures. Samedi, 25 dĂ©cembre On dĂ©jeune Ă  midi. Tout le monde est restĂ©, sauf Planet. Flaubert nous lit de trois Ă  six heures et demie sa grande fĂ©erie 62, qui fait grand plaisir, mais qui n’est pas destinĂ©e Ă  rĂ©ussir. Elle nous plaĂźt fort ; on en cause beaucoup. Comme on dĂźne tard, Lolo dĂźne avec sa sƓur. Je l’ai Ă  peine vue aujourd’hui. On est trĂšs gai ce soir. Flaubert nous fait crever de rire avec l’Enfant prodigue 63. Dimanche, 26 dĂ©cembre Beau temps bien froid. On sort au jardin, mĂȘme Flaubert qui veut voir la ferme. Nous allons partout. On lui prĂ©sente le bĂ©lier Gustave. On cause au salon, on est calme. Les fillettes charmantes. RenĂ© et Edme s’en vont. À trois heures, Maurice se dĂ©cide Ă  jouer avec Edme une improvisation, qui est charmante. Le premier acte admirablement rĂ©ussi, le second trop long ; mais trĂšs comique encore. Flaubert rit Ă  se tordre. Il apprĂ©cie les marionnettes. Edme est excellent, plein d’esprit. Je monte Ă  deux heures. Lundi, 27 dĂ©cembre Il neige sans dĂ©semparer. Fadet 64 ne veut pas mettre la patte dehors. On dĂ©jeune Ă  midi. Lolo danse toutes ses danses. Flaubert s’habille en femme et danse le cachucha 65 avec Plauchut. C’est grotesque ; on est comme des fous. Visite de M. et Mme Duvernet 66 qui nous calme. Visite du docteur. Edme et Antoine 67 parlent. Nous passons sagement la soirĂ©e Ă  causer. Adieux de Flaubert. DĂ©cidĂ©ment, Flaubert est conquis par le monde de Nohant. Pendant toute la route, je n’ai pensĂ© qu’à Nohant », Ă©crit-il le 30 dĂ©cembre Je ne peux pas vous dire combien je suis attendri de votre rĂ©ception. Quels braves et aimables gens vous faites tous. Maurice me semble l’homme heureux par excellence, et je ne puis m’empĂȘcher de l’envier, voilĂ  ! BĂ©cotez de ma part Mlle Lolo, dont je m’ennuie extrĂȘmement. Mes compliments Ă  Coq-en-bois 68 et Ă  tous les chers lubriques » dont j’ai partagĂ© les festins. Et puisque c’est le moment des souhaits de bonne annĂ©e, je vous souhaite Ă  tous la mĂȘme continuation, car je ne vois pas ce qui vous manque » 69. Les Ă©vĂ©nements de 1870-71 empĂȘchent provisoirement Flaubert de faire un nouveau sĂ©jour en Berry. Quant Ă  G. Sand, elle vieillit peu Ă  peu ; souvent malade, elle n’aime plus tellement les voyages ; elle prĂ©fĂšre rester tranquillement dans son intime Nohant, au milieu d’une famille et d’amis qui l’adorent. Elle fait pleuvoir les invitations sur la tĂȘte de Flaubert qui, de plus en plus maussade et misanthrope, se dĂ©robe toujours. Sand le lui reproche affectueusement Triste ou gai, je t’aime et je t’attends toujours, bien que tu ne parles jamais de venir nous voir et que tu en regrettes l’occasion avec empressement ; on t’aime chez nous quand mĂȘme ; on n’est pas assez littĂ©raire pour toi, chez nous, je le sais ; mais on aime et ça emploie la vie » 70. Il promet Ă  la fin de venir en janvier 1873, avec son grand ami Tourgueneff. Mais le temps s’écoule ; Flaubert est retenu au logis par une grippe tenace. Et quand il est guĂ©ri, voilĂ  que l’écrivain russe, poire molle », comme le caractĂ©rise Flaubert, ne fait que diffĂ©rer la visite de jour en jour. Enfin, ils font le serment solennel » de partir le 12 avril, veille de PĂąques. Mais c’est Flaubert seul qui entreprend le voyage, et Tourgueneff, Ă©tant encore retenu Ă  Paris, n’arrivera que le 16 FLAUBERT A NOHANT. 12-19 avril 1873 Samedi, 12 avril 71 
Flaubert arrive pendant le dĂźner. Il a plutĂŽt maigri qu’engraissĂ©. Plauchut, qui se croit mince, est aussi gros que lui. On joue au domino ; Flaubert y joue bien, mais ça l’étouffe. Il aime mieux causer avec feu. Plauchut, dĂ©mocrate en chambre, soutient la bordĂ©e ; Maurice va de l’un Ă  l’autre. J’écoute. Dimanche, 13 avril, jour de PĂąques Enfin, le soleil est revenu, il fait beau. Lina fĂȘte le printemps Ă  dĂ©jeuner il y a des fleurs sur la nappe et on mange du poussin. On va au jardin, Ă  la ferme, aux Ă©tables, Ă  Gustave 72, Ă  toutes les bĂȘtes. Flaubert fouille la bibliothĂšque et ne trouve rien qu’il ne connaisse. RenĂ© et le Docteur viennent dĂźner ; aprĂšs, on danse. Flaubert met une jupe et essaie le fandango 73. Il est bien drĂŽle, mais il Ă©touffe au bout de cinq minutes. Il est bien plus vieux que moi. Pourtant, je le trouve moins gros et moins fatiguĂ© d’aspect. Toujours trop vivant par le cerveau au dĂ©triment du corps. Notre vacarme l’assourdit. Plauchut est comme fou. Maurice a Ă©tĂ© dans la brande avec Aurore. Ils ont dĂ©couvert une mardelle 74, enfin ! Elle est ivre d’air et de plaisir. Ce soir, elle danse. Domino avec les jeunes gens. Vers minuit, Maurice Ă©pate Flaubert avec ses papillons 75. Lundi, 14 avril TrĂšs beau temps, trop chaud Ă  midi. Jardin. Leçon de Lolo 76, qui est enrhumĂ©e du cerveau et qui a ce soir un petit mouvement de fiĂšvre aprĂšs dĂźner. Flaubert nous lit son Saint-Antoine 77, de trois Ă  six et de neuf Ă  minuit. C’est splendide. RenĂ© et le Docteur sont venus et dĂźnent. Ferri 78 arrive au beau milieu de la lecture, entend avec grand plaisir deux chapitres et va dĂźner chez AngĂšle 79, pour revenir demain matin. RenĂ© est enchantĂ©, le Docteur trĂšs intĂ©ressĂ©, moi tout Ă  fait saisie et satisfaite, Plauchut Ă©patĂ© et comme rouĂ© de coups, Maurice trĂšs empoignĂ©, jusqu’à avoir mal Ă  la tĂȘte assez fort. Mardi, 15 avril TrĂšs beau temps. JournĂ©e dehors Ă  causer au jardin tout en fleurs, sans trop de rien, c’est-Ă -dire sans rien de trop au ciel et sur la terre. Ferri est venu dĂ©jeuner avec nous. Il est toujours charmant ; il s’en va Ă  deux heures. Je reste encore avec Flaubert Ă  causer jusqu’à quatre heures. Je donne la leçon Ă  Lolo. Le soir, on cause, on rit. Mercredi, 16 avril JournĂ©e grise, trĂšs chaude, mais trĂšs agrĂ©able. Nous partons pour la brande Ă  midi ; nous allons tous voir la mardelle que Maurice a dĂ©couverte avec Lolo. C’est un grand trou oĂč se rend une eau tourbeuse ; c’est tapissĂ© de grandes fougĂšres sĂšches sous lesquelles poussent au fond des herbes fraĂźches, des viola corrina, pulicaires, primevĂšres et de jeunes arbres. Promenade Ă  pied dans les genĂȘts autour d’un joli bois de pins. Les orchis commencent Ă  fleurir ; ce rose est charmant. Lolo marche comme un petit homme et Titite pas mal. On rentre pour s’habiller et dĂźner. Tourgueneff arrive Ă  la fin. Il va bien ; il est ingambe et rajeuni 80. On cause jusqu’à minuit. Jeudi, 17 avril Mauvais temps. Je ne sors pas ; les enfants non plus. Leçon d’Aurore. Causerie avec Tourgueneff et Flaubert. Tourgueneff nous lit une drĂŽlerie trĂšs animĂ©e. Les jeunes gens viennent dĂźner. On mange la dinde truffĂ©e, le pair de Plauchut. AprĂšs, on saute, on danse, on chante, on crie, on casse la tĂȘte Ă  Flaubert qui veut toujours tout empĂȘcher pour parler littĂ©rature. Il est dĂ©bordĂ©. Tourgueneff aime le bruit et la gaĂźtĂ© ; il est aussi enfant que nous. Il danse, il valse. Quel bon et brave homme de gĂ©nie ! Maurice nous lit la Balade Ă  la Nuit, on ne peut mieux. Il a grand succĂšs. Il Ă©pate Flaubert Ă  propos de tout. Vendredi, 18 avril Joli temps. Il a plu considĂ©rablement. La fosse a montĂ© une marche. Tout fleurit, les lilas, les cragaegi 81 ; les arbres de Sainte-Lucie passent dĂ©jĂ . Jardin tout le monde. Leçon de Lolo. Causerie de Flaubert bien animĂ©e et drĂŽle, mais il n’y en a que pour lui, et Tourgueneff, qui est bien plus intĂ©ressant, a peine Ă  placer un mot. Ce soir, c’est un assaut jusqu’à une heure. Enfin, on se dit adieu. Ils partent demain matin. Plauchut reste pour m’attendre. Samedi, 19 avril On, vit avec le caractĂšre plus qu’avec l’intelligence et la grandeur. Je suis fatiguĂ©e, courbaturĂ©e, de mon cher Flaubert. Je l’aime pourtant beaucoup et il est excellent, mais trop exubĂ©rant de personnalitĂ©. Il nous brise. Il pleut Ă  verse depuis midi. Je donne la leçon, Ă  Lolo. J’écris des lettres ; je ne sors pas. Ce soir, on danse, on fait du bruit, on joue aux dominos, on est bĂȘte avec dĂ©lices. On regrette Tourgueneff qu’on connaĂźt moins, qu’on aime moins, mais qui a la grĂące de la simplicitĂ© vraie et le charme de la bonhomie. Est-ce Ă  dire que Flaubert se soit peu amusĂ© Ă  Nohant ? Voici ce qu’il Ă©crit Ă  son amie, quelques jours aprĂšs son dĂ©part Il n’y a que cinq jours depuis notre sĂ©paration et je m’ennuie de vous comme une bĂȘte. Je m’ennuie d’Aurore et de toute la maisonnĂ©e, jusqu’à Fadet. Oui, c’est comme ça ; on est si bien chez vous ! vous ĂȘtes si bons et si spirituels ! Pourquoi ne peut-on vivre ensemble ? Pourquoi la vie est-elle toujours mal arrangĂ©e ? Maurice me semble ĂȘtre le type du bonheur humain. Que lui manque-t-il ? Certainement il n’a pas de plus grand envieux que moi » 82. Mais c’est bien la derniĂšre fois que Flaubert est allĂ© chez son amie Ă  Nohant, malgrĂ© plusieurs invitations pressantes. Ils ne se reverront plus qu’à Paris, le mois suivant. Et puis, c’est tout. Elle meurt, la bonne dame de Nohant », le 8 juin 1876, et parmi les amis venus de Paris pour assister Ă  son enterrement, se trouve Flaubert, pleurant comme un veau ». Il fallait la connaĂźtre comme je l’ai connue », Ă©crit-il peu aprĂšs Ă  Mlle Leroyer de Chantepie, pour savoir tout ce qu’il y avait de fĂ©minin dans ce grand homme, l’immensitĂ© de tendresse qui se trouvait dans ce gĂ©nie. Elle restera une des illustrations de la France et une gloire unique » 83. Aurait-il pu mieux exprimer l’admiration, le respect, la tendresse qu’il avait vouĂ©s Ă  celle qu’il appelait sa chĂšre maĂźtre » ? Jacobs. 1 Nous avons pu copier ces passages Ă  la BibliothĂšque Nationale, grĂące Ă  la bienveillance de Mme Cordroc’h, bibliothĂ©caire au DĂ©partement des Manuscrits ; qu’elle veuille bien accepter nos vifs remerciements. Une partie importante de ces relations a Ă©tĂ© publiĂ©e par M. AndrĂ© Maurois dans son beau livre LĂ©lla ou la Vie de George Sand, Paris, Hachette, 1952. Nous remercions l’auteur qui a bien voulu nous permettre de reproduire ces passages pour rendre notre rĂ©cit aussi complet que possible. Pour l’annotation de cet article, enfin, nous devons plusieurs renseignements Ă  M. Jacques. Toutain, PrĂ©sident des Amis de Flaubert, dont on connaĂźt le zĂšle infatigable pour rendre service aux admirateurs du grand maĂźtre de Croisset. 2 Cf. Correspondance entre George Sand et Gustave Flaubert, Paris, Calmann-LĂ©vy, s. cl. 1916, p. 10, lettres n° XII et XIII. 3 ƒuvres complĂštes de Gustave Flaubert. Correspondance, t. V, 1929, lettre n° 862. 4 Ibid. n° 861. 5 Agenda de G. Sand, 1866. Bibl. Nat., DĂ©partement des Manuscrits, nouv. acq. fr. 6 Saint Maclou, Ă©glise de style gothique flamboyant, de pierre entiĂšrement sculptĂ©e, une des merveilles de Rouen ; Saint-Patrice, Ă©glise gothique, connue surtout par ses vitraux magnifiques. 7 Ancien cimetiĂšre situĂ© Ă  cĂŽtĂ© de l’église Saint-Maclou et dont les bĂątiments existent toujours AĂźtre Saint-Maclou. 8 Il s’agit Ă©videmment de la version de 1806. 9 Mme Vasse G. Sand Ă©crit Mme Vaas Ă©tait une amie d’enfance de Mme Flaubert. Une de ses filles, Coralie, Ă©tait l’épouse de l’officier M. de la ChaussĂ©e. 10 Village situĂ© sur la Seine, Ăą dix-huit kilomĂštres au Sud-Ouest de Rouen. 11 Petit chemin rocailleux menant de Croisset Ă  Canteleu et passant prĂšs de la propriĂ©tĂ© de Flaubert. Il a disparu lorsqu’on a construit l’usine qui se trouve actuellement sur l’emplacement de la maison Flaubert. 12 Dans son Agenda, George Sand Ă©crit bien lisiblement le pont, ce qui est Ă©videmment une erreur. 13 Il y a dans l’église Saint-Romain des fonts baptismaux dont le dĂŽme en bois est ornĂ© de bas-reliefs de la Renaissance, reprĂ©sentant des scĂšnes de la Passion. 14 Corr., p. 11, n° XIV. 15 Corr. de Fl. SupplĂ©ment Éd. Jacques Lambert, t. II, n° 318. 16 Corr. p. 13, n° XVI. 17 Corr. de Fl. Éd. Conard, t. V, n° 868. 18 Corr. p. 18, n° XVIII. 19 Agenda de G. Sand, 1866. Bibl. Nat., DĂ©pt des Mss, n. a. fr. 20 Achille Flaubert, chirurgien en chef de l’HĂŽtel-Dieu de Rouen. Il Ă©tait de neuf ans plus ĂągĂ© que Gustave. 21 Femme d’un magistrat de Rouen et mĂšre d’EugĂšne CrĂ©pet, qui Ă©tait l’ami de Baudelaire et de Flaubert. 22 Le ChĂąteau des CƓurs, fait en collaboration avec Louis Bouilhet et le comte d’Osmoy. MalgrĂ© de nombreuses dĂ©marches de la part de Flaubert, la piĂšce ne fut jamais jouĂ©e. 23 On sait le peu de goĂ»t que Flaubert Ă©prouvait pour la promenade et l’exercice physique. 24 Squelette calcaire ou cornĂ© sĂ©crĂ©tĂ© par les polypes. 25 Roman dialoguĂ©, publiĂ© dans la Revue des Deux-Mondes, du 1er septembre au 15 novembre 1867, paru en volume en avril 1868. Paul Meurice l’adapta Ă  la scĂšne ; la premiĂšre reprĂ©sentation eut lieu Ă  la Porte Saint-Martin, le 3 octobre 1868. 26 Sand n’écrit presque jamais je vais » dans sa prose familiĂšre. 27 FĂ©lix-ArchimĂšde Pouchet, mĂ©decin et naturaliste, directeur du MusĂ©um d’Histoire naturelle Ă  Rouen, membre de l’AcadĂ©mie des Sciences. Son fils, Georges Pouchet, mĂ©decin et naturaliste comme son pĂšre, Ă©tait un ami assez intime de Flaubert. 28 Kiwi, genre d’oiseau propre Ă  la rĂ©gion austro-zĂ©landaise. 29 Citons ici, Ă  titre de curiositĂ©, un fragment inĂ©dit de la lettre de Flaubert Ă  Sand du 27 dĂ©cembre 1866. Corr. Éd. Conard, T. V, n° 867. L’autographe est conservĂ© dans la Coll. SpƓlberch de Lovenjoul, Ă  Chantilly Ah, j’oubliais une commission le pĂšre Pouchet m’a chargĂ© de vous dire que Il Ă©tait tellement troublĂ© par votre prĂ©sence, qu’il avait oubliĂ© de vous dire que non seulement il admirait vos Ɠuvres dĂ©mesurĂ©ment, mais encore celles de votre fils, etc. Quand il veut s’égayer, il ouvre Masques et Visages. Et il est revenu sur sa barbe qui n’était pas faite ce jour-lĂ  ». Quant au livre de Maurice Sand, Flaubert fait Ă©videmment allusion aux Masques et Bouffons ComĂ©die Italienne, Paris, Michel LĂ©vy. 30 L’ancien MusĂ©e des FaĂŻences » est devenu depuis le MusĂ©e des AntiquitĂ©s », les faĂŻences ayant Ă©tĂ© transposĂ©es dans un nouveau musĂ©e, dit MusĂ©e des cĂ©ramiques ». Dans le jardin qui entourait le MusĂ©e des FaĂŻences, on avait mis beaucoup d’antiquitĂ©s rouennaises pierres et statues ; Ă  l’intĂ©rieur du MusĂ©e, se trouvait et se trouve encore une porte en bois de chĂȘne provenant de la maison de Pierre Corneille, Ă  Rouen. 31 NiĂšce de Flaubert. Sand orthographie Comenville ». 32 La Chronique de Rouen des 1er et 15 novembre 1866 signale la mĂ©nagerie Schmidt, installĂ©e au Cirque Sainte-Marie de la foire Saint-Romain et comprenant treize lions, un tigre de Bengale, lĂ©opards, hyĂšnes, ours noirs et blancs, un Ă©norme Ă©lĂ©phant, reptiles et crocodiles. 33 C’est probablement Ă  cette occasion que Flaubert et G. Sand virent la Tentation de Saint-Antoine dans la baraque du pĂšre Legrain. 34 PiĂšce que G. Sand voulait tirer du roman du mĂȘme titre, paru en 1852. En mars 1867, elle renonça Ă  ce projet cf. lettre Ă  Flaubert du 4 mars 1867, Corr. p. 75. 35 L’Éducation Sentimentale. 36 Corr. lettres XXIV et XXVII, pp. 27 et 31. 37 Corr. Éd. Conard, T. V, n° 876. 38 Ibid., n° 875. 39 Femme du peintre EugĂšne Lambert. Elle Ă©tait sur le point d’accoucher, mais des complications rendaient l’évĂ©nement prĂ©caire. 40 On peut lire le rĂ©cit amusant de cette terrible journĂ©e dans une lettre aux Goncourt. Corr., Éd. Conard, T. V, n° 968. 41 Agenda de G. Sand, 1868. B. N., Dt des Mss, n. a. fr. 42 Sainte-Beuve souffrait Ă  ce moment d’une maladie de vessie. 43 Mme Frankline Grout, amie de Caroline Commanville, la niĂšce de Flaubert. Sand Ă©crit, Franqueline » . 44 S’agirait-il dĂ©jĂ  de la Vie et Travaux du Cruchard ? Ou plutĂŽt de L’Enfant prodigue ?Voir ce que Sand dit le 25 dĂ©cembre 1869. 45 Il existe dans le village de Saint-Martin-de-Boscherville une Ă©glise cĂ©lĂšbre du 13e siĂšcle art roman dans sa plĂ©nitude, intitulĂ©e Abbaye de Saint-Georges-de-Boscherville. L’église est encore solide, mais il ne reste de l’Abbaye qu’un petit cloĂźtre et quelques salles. 46 Petite ville, situĂ©e sur la Seine, Ă  vingt kilomĂštres Ă  l’Ouest de Rouen. 47 De l’Éducation Sentimentale. 48 Ce tulipier intĂ©ressait hautement G. Sand. À sa premiĂšre visite, elle l’avait dĂ©jĂ  remarquĂ©, et aprĂšs son retour Ă  Paris, elle en avait rĂ©clamĂ© quelques feuilles. Cf. Corr. pp. 11 et 12. 49 Bouilhet Ă©tait conservateur de la BibliothĂšque de Rouen depuis mai 1867. 50 Corr., Suppl., T. II, n° 386. 51 Corr., Éd. Conard, T. V, n° 974. 52 Ibid., n° 966. 53 Ibid., n° 1005. 54 La piĂšce ne devait ĂȘtre jouĂ©e que le 6 janvier 1872. 55 Épouse de Maurice, le fils de G. Sand. 56 Corr. p. 190, n° CXL. 57 Agenda de G. Sand, 1869. B. N., Dt des Mss, n. a. fr. 58 Edmond Plauchut, ami intime de G. Sand. 59 Plaisanterie pour serpent, instrument de musique. 60 Maurice Sand avait Ă©pousĂ©, en 1862, Lina Calamatta, fille du graveur italien Luigi Calamatta. Ils avaient deux filles, Aurore Lolo, nĂ©e le 9 janvier 1866 etGabrielle Titite, nĂ©e le 12 mars 1868. C’était surtout Aurore que Sand adorait. 61 Ainsi sont dĂ©signĂ©s ordinairement, dans les Ă©crits familiers de G. Sand, ses nouveaux amis, souvent trĂšs jeunes encore, habitant La ChĂątre et les environs de Nohant. À ce cercle appartiennent, entre autres, Maxime de Planet et les petits-neveux de Sand, RenĂ©, Edme, et Albert Simonnet. Ils venaient souvent la voir pour, Ă©gayer sa vieillesse. 62 Le ChĂąteau des CƓurs. 63 Voir la note 44. 64 Le chien de Nohant. 65 Danse espagnole trĂšs populaire. 66 Anciens amis de G. Sand, habitant La ChĂątre. 67 Antoine Ludre, fils de l’avouĂ© de G. Sand et un des jeunes gens ». 68 Personnage du théùtre cles marionnettes. 69 Corr. Suppl., T. II, n° 475. 70 Corr. p. 339, n° CCLX. 71 Agenda de G. Sand, 1873. B. N., PDt des Mss, n. a. fr. 72 Le bĂ©lier. 73 Danse espagnole d’un caractĂšre voluptueux. 74 Mardelle, syn. de Margelle. Nom donnĂ© dans le Berry aux effondrements tronconiques produits par le passage des eaux souterraines Ă  travers l’argile Ă  silex et que l’on a attribuĂ©s d’abord Ă  la main de l’homme. Larousse du XXe siĂšcle. 75 Maurice Sand avait publiĂ© en 1806 Le Monde des Papillons Paris, Rothschild. 76 Sand tenait Ă  instruire elle-mĂȘme sa petite-fille. Elle ne se privait que rarement de ce plaisir, mĂȘme quand elle Ă©tait malade ou qu’il y avait des visiteurs. 77 TerminĂ© en 1872 dĂ©jĂ , mais publiĂ© seulement en 1874. 78 Le GĂ©nĂ©ral Ferri-Pisani, attachĂ© Ă  la Maison du Prince JĂ©rĂŽme Bonaparte, grand ami de G. Sand. 79 Mme AngĂšle PĂ©rigois, nĂ©e NĂ©raud, amie de G. Sand, habitant non loin de Nohant. 80 On sait que Tourgueneff souffrait trĂšs souvent de la goutte. 81 AubĂ©pines. 82 Corr., Éd. Conard, T. VII, n° 1367. 83 Ibid., n° 1383.
LavolontĂ© de repenser l'ordre social, l'amour de la nature, la promenade et la rĂȘverie, la passion de la musique, l'intĂ©rĂȘt pour l'Ă©ducation, le goĂ»t de la botanique : de trĂšs nombreux Ă©lĂ©ments relient George Sand Ă  Jean-Jacques Rousseau, dont la lecture a Ă©tĂ© dĂ©terminante dans sa formation, et qu'elle a souvent Ă©voquĂ© dans son oeuvre.
George Sand NĂ©e le 1er juillet 1804 Paris DĂ©cĂšs 8 juin 1876 Ă  71 ans ChĂąteau de Nohant Alexandre Dumas Fils 27 juillet 1824 Paris DĂ©cĂšs 27 novembre 1895 Ă  71 ans Marly le roi A partir de 1856, Alexandre Dumas fils appelle George Sand Maman. Et, elle, le rebaptise son fieux. C’est dire la proximitĂ© de l’auteur de La dame aux camĂ©lias avec la bonne dame de Nohant. Tout commence en 1851 quand Alexandre Dumas fils rapporte Ă  l’écrivaine ses lettres Ă  Chopin, qu’elle souhaite faire disparaĂźtre. Pendant vingt-cinq ans, ils vont se raconter leur quotidien, Ă©changer avis sur les Ɠuvres et rĂ©flexions sur l’actualitĂ©. Comme sur la Commune de Paris, saturnales de la plĂšbe aprĂšs celles de l’Empire pour George Sand. Des lettres d’Alexandre Dumas pĂšre et de son Ă©pouse Ida notamment enrichissent leurs propos. TĂ©moignage d’une Ă©poque, cette correspondance se rĂ©vĂšle aussi le rĂ©cit d’une amitiĂ© exceptionnelle, par-delĂ  les Ăąges. L’Ɠuvre de George Sand ne cesse d’ĂȘtre réévaluĂ©e. Cette correspondance inĂ©dite avec son fils spirituel, Alexandre Dumas fils, est une nouvelle occasion de lire l’auteur d’Indiana. Et de dĂ©couvrir les dĂ©bats qui ont enflammĂ© la France des annĂ©es 1851-1876, racontĂ©s par deux des plus grandes figures littĂ©raires de l’époque.
Alfredde Musset et George Sand, dessins par Alfred de Musset est un opuscule publiĂ© en 1896 par un spĂ©cialiste de l'oeuvre d'Alfred de Musset et notaire Ă  Paris (1857) : Maurice Clouard. C'est ainsi avec la prĂ©cision du notaire qu'il relate avec dĂ©tails et le souci de la vĂ©ritĂ© historique Accueil Galerie Galerie George Sand Galerie Nohant autrefois Galerie Nohant Galerie Nohant intĂ©rieur Mes livres George Sand Maurice Sand Aurore Sand Autres auteurs Mes thĂšmes Archives Archives manuscrites Coupures de journaux Coupures de journaux part2 Catalogues d’exposition Contact et liens Mes thĂšmes Archives Archives manuscrites Coupures de journaux Coupures de journaux part2 Catalogues d’exposition Contact et liens
ï»żGeorgesMatthieu Destenave, nĂ© le 17 mai 1854 Ă  Saint-Cricq-Villeneuve et mort le 23 dĂ©cembre 1928 Ă  Toulon, est un gĂ©nĂ©ral de brigade et un explorateur français.. Biographie. Il est nĂ© Ă  Saint-Cricq Villeneuve le 17 mai 1854.Il a Ă©pousĂ© Marie PhilomĂšne Maurice, veuve Guilleminot, le 26 septembre 1905.. EngagĂ© volontaire pour cinq ans Ă  Mont-de-Marsan le 30 octobre 1873

DescriptionGeorge SandNĂ©e le 1er juillet 1804 ParisDĂ©cĂšs 8 juin 1876 Ă  71 ans ChĂąteau de NohantAlexandre Dumas Fils27 juillet 1824 ParisDĂ©cĂšs 27 novembre 1895 Ă  71 ans Marly le roiA partir de 1856, Alexandre Dumas fils appelle George Sand Maman. Et, elle, le rebaptise son fieux. C’est dire la proximitĂ© de l’auteur de La dame aux camĂ©lias avec la bonne dame de Nohant. Tout commence en 1851 quand Alexandre Dumas fils rapporte Ă  l’écrivaine ses lettres Ă  Chopin, qu’elle souhaite faire disparaĂźtre. Pendant vingt-cinq ans, ils vont se raconter leur quotidien, Ă©changer avis sur les Ɠuvres et rĂ©flexions sur l’actualitĂ©. Comme sur la Commune de Paris, saturnales de la plĂšbe aprĂšs celles de l’Empire pour George Sand. Des lettres d’Alexandre Dumas pĂšre et de son Ă©pouse Ida notamment enrichissent leurs propos. TĂ©moignage d’une Ă©poque, cette correspondance se rĂ©vĂšle aussi le rĂ©cit d’une amitiĂ© exceptionnelle, par-delĂ  les de George Sand ne cesse d’ĂȘtre réévaluĂ©e. Cette correspondance inĂ©dite avec son fils spirituel, Alexandre Dumas fils, est une nouvelle occasion de lire l’auteur d’Indiana. Et de dĂ©couvrir les dĂ©bats qui ont enflammĂ© la France des annĂ©es 1851-1876, racontĂ©s par deux des plus grandes figures littĂ©raires de l’ SandNĂ©e le 1er juillet 1804 ParisDĂ©cĂšs 8 juin 1876 Ă  71 ans ChĂąteau de NohantAlexandre Dumas Fils27 juillet 1824 ParisDĂ©cĂšs 27 novembre 1895 Ă  71 ans Marly le roiA partir de 1856, Alexandre Dumas fils appelle George Sand Maman. Et, elle, le rebaptise son fieux. C’est dire la proximitĂ© de l’auteur de La dame aux camĂ©lias avec la bonne dame de Nohant. Tout commence en 1851 quand Alexandre Dumas fils rapporte Ă  l’écrivaine ses lettres Ă  Chopin, qu’elle souhaite faire disparaĂźtre. Pendant vingt-cinq ans, ils vont se raconter leur quotidien, Ă©changer avis sur les Ɠuvres et rĂ©flexions sur l’actualitĂ©. Comme sur la Commune de Paris, saturnales de la plĂšbe aprĂšs celles de l’Empire pour George Sand. Des lettres d’Alexandre Dumas pĂšre et de son Ă©pouse Ida notamment enrichissent leurs propos. TĂ©moignage d’une Ă©poque, cette correspondance se rĂ©vĂšle aussi le rĂ©cit d’une amitiĂ© exceptionnelle, par-delĂ  les de George Sand ne cesse d’ĂȘtre réévaluĂ©e. Cette correspondance inĂ©dite avec son fils spirituel, Alexandre Dumas fils, est une nouvelle occasion de lire l’auteur d’Indiana. 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C’est dire la proximitĂ© de l’auteur de La dame aux camĂ©lias avec la bonne dame de Nohant. Tout commence en 1851 quand Alexandre Dumas fils rapporte Ă  l’écrivaine ses lettres Ă  Chopin, qu’elle souhaite faire disparaĂźtre. Pendant vingt-cinq ans, ils vont se raconter leur quotidien, Ă©changer avis sur les Ɠuvres et rĂ©flexions sur l’actualitĂ©. Comme sur la Commune de Paris, saturnales de la plĂšbe aprĂšs celles de l’Empire pour George Sand. Des lettres d’Alexandre Dumas pĂšre et de son Ă©pouse Ida notamment enrichissent leurs propos. TĂ©moignage d’une Ă©poque, cette correspondance se rĂ©vĂšle aussi le rĂ©cit d’une amitiĂ© exceptionnelle, par-delĂ  les de George Sand ne cesse d’ĂȘtre réévaluĂ©e. Cette correspondance inĂ©dite avec son fils spirituel, Alexandre Dumas fils, est une nouvelle occasion de lire l’auteur d’Indiana. Et de dĂ©couvrir les dĂ©bats qui ont enflammĂ© la France des annĂ©es 1851-1876, racontĂ©s par deux des plus grandes figures littĂ©raires de l’ SandNĂ©e le 1er juillet 1804 ParisDĂ©cĂšs 8 juin 1876 Ă  71 ans ChĂąteau de NohantAlexandre Dumas Fils27 juillet 1824 ParisDĂ©cĂšs 27 novembre 1895 Ă  71 ans Marly le roiA partir de 1856, Alexandre Dumas fils appelle George Sand Maman. Et, elle, le rebaptise son fieux. C’est dire la proximitĂ© de l’auteur de La dame aux camĂ©lias avec la bonne dame de Nohant. Tout commence en 1851 quand Alexandre Dumas fils rapporte Ă  l’écrivaine ses lettres Ă  Chopin, qu’elle souhaite faire disparaĂźtre. Pendant vingt-cinq ans, ils vont se raconter leur quotidien, Ă©changer avis sur les Ɠuvres et rĂ©flexions sur l’actualitĂ©. Comme sur la Commune de Paris, saturnales de la plĂšbe aprĂšs celles de l’Empire pour George Sand. Des lettres d’Alexandre Dumas pĂšre et de son Ă©pouse Ida notamment enrichissent leurs propos. 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SAND George (1804-1876). Lettre autographe adressĂ©e Ă  son fils Maurice. S.l.n.d. [La ChĂątre: 17 mai 1836] 4 pp. grand in-4 (257 x 205 mm). (Partiellement dĂ©chirĂ©e au niveau de la pliure avec manque de 2 mots). BELLE LETTRE DE MISE EN GARDE DE GEORGE SAND Ă  SON FILS MAURICE, CURIEUSEMENT EN CONTRADICTION AVEC LES AVENTURES ROMANTIQUES ET George SAND Lettre autographe signĂ©e Ă  Victor Hugo. Quatre pages in-8° sur papier Ă  son chiffre. Nohant, 6 mai 1862. Soyez tranquille au fond, vous tenez dans vos mains un grand courant des destinĂ©es de notre Ă©poque.» George Sand annonce Ă  Hugo le mariage de son fils Maurice, puis s’émerveille de la puissance du chef d’Ɠuvre de Hugo, Les MisĂ©rables, gommant ainsi les larges critiques Ă©mises dans sa lettre du 17 avril. MaĂźtre, Je croirais manquer Ă  l’affection qui vous est due, et que je vous dois pour mon propre compte, si je ne vous faisait part de mes Ă©vĂšnement domestiques. Ils sont toute ma vie, Ă  moi, et si haut que vous soyez, vous avez prouvĂ© plus que personne que vous mettiez dans votre cƓur et dans vos instincts la famille bien au-dessus de la gloire. Mon fils se marie, il Ă©pouse Mlle Calamatta fille aimable et charmante d’un de mes plus anciens et plus chers amis. Nous nous connaissons tous les quatre, elle depuis qu’elle est nĂ©e, les trois autres depuis trente ans. Nous avons donc de la joie sans crainte et de l’émotion sans douleur. Nous sommes trĂšs heureux dans l’attente et la foi d’une vie d’amour et de confiance rĂ©ciproque. Si la destinĂ©e nous trahit, ce ne sera la faute d’aucun de nous, car nous n’avons pas sacrifiĂ© aux faux dieux de cet Ăąge d’airain, qui ne sont qu’orgueil, mensonge et cupiditĂ©. Vous pensez bien, cher MaĂźtre, qu’on vous relit plus d’une fois. Chacun dans la famille veut vous lire seul d’abord et puis on en parle et puis on lit ensemble. Ceux-ci aiment mieux une face, une situation, ceux-lĂ  un autre aspect du tableau. Moi je crie parfois contre un peu trop de christianisme Ă  cause de l’heure oĂč nous vivons, et oĂč il faut nous tenir Ă  quatre contre les fallacieux qui exploitent la doctrine. Mais on me relit la mort du vieux constitutionnel, autre face grandiose de l’Ɠuvre et puis, ces discussions que vous soulevez sont une grande preuve de votre autoritĂ©. On discute les actes des souverains et ceci est bien autre chose qu’une royautĂ© d’un jour. Soyez tranquille au fond, vous tenez dans vos mains un grand courant des destinĂ©es de notre Ă©poque, le courant qui nous prĂ©cipite tous, les dociles comme les rebelles, vers les rivages oĂč l’on n’échoue que pour fonder. Croyez, cher MaĂźtre, Ă  mes sentiments bien profonds et bien dĂ©vouĂ©s. George Sand. Nohant 6 mai 1862. Si Madame Hugo est retournĂ©e prĂšs de vous, offrez-lui tous mes compliments affectueux. Vous devez avoir appris avec plaisir l’éclatant succĂšs que vient d’obtenir Paul Meurice. C’est un de vos disciples les plus dĂ©vouĂ©s et un grand talent avec un noble cƓur. Pour ces trois raisons, j’ai signĂ© avec lui la piĂšce. » Ce mĂȘme 6 mai 1862, Hugo prit la plume pour se dĂ©soler auprĂšs de Sand de sa lettre critique envers Les MisĂ©rables du 17 avril Votre lettre m’a attristé  ». Les courriers se croiseront. Le 11 mai, Sand Ă©crit finalement Ă  Hugo son admiration ; puis le 18, Hugo revient sur ce malentendu littĂ©raire Il est doux d’ĂȘtre blessĂ© par les dĂ©esses quand c’est par elles qu’on est guĂ©ri. Merci de vos deux lettres exquises et bonnes
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